La candidature Mélenchon, une perspective de victoire ( Nathanaël Uhl, socialiste, animateur du courant Rénover dans la fidélité)

lundi 18 décembre 2006.
 

Une nouvelle semaine dramatique s’achève pour la gauche de la gauche, marquée par des déchirements internes au sein du PCF. Les collectifs pour une candidature unitaire anti-libérale sont désormais face à une responsabilité première.

Le peuple de gauche, qui ne se reconnaît pas dans la candidature de la maldonne des sondeurs (Rebsamen lui même situe son score entre 20 et 25%, malgré des sondages plus "entraînants"), attend un débouché politique qui redonne une cohérence et une perspective politique au "non de gauche".

C’est dans ce contexte qu’il nous faut apprécier la proposition effectuée par René Revol, d’une candidature Mélenchon. Il s’agit là de tout sauf d’une candidature de témoignage ou de recours. La candidature de notre camarade, président de l’association Pour la République Sociale, si elle venait à devenir réalité, présenterait au moins trois avantages.

Une candidature de rassemblement large

Porte-parole le plus exposé du "non" des socialistes au Traité constitutionnel européen, Jean-Luc Mélenchon a donné plus que des gages de sa volonté d’union. En défendant, tant au sein du PS que des collectifs unitaires, un triptyque républicain, laïque et social, il permet de donner une cohérence politique à un rassemblement des plus larges.

Il offre des garanties à la fois aux militants des collectifs anti-libéraux, qui l’ont vu à leurs côtés depuis le début de cette aventure passionnante. Il offre un débouché à tous les militants et électeurs socialistes qui ne se retrouvent pas dans la démarche attrape-tout de la présidente de la région Poitou-Charentes. Nous savons tous le rôle qu’ont joué les électeurs socialistes dans la victoire du "non" au TCE : 60% d’entre-eux ont choisi ce bulletin de vote malgré les consignes de l’appareil. C’est donc une force qu’il ne faut pas négliger.

Par ailleurs, les positions de Jean-Luc Mélenchon constituent un trait d’union en direction des amis de Jean-Pierre Chevénement qui ne se reconnaissent pas dans le ralliement à vil prix du leader du MRC au Parti socialiste... Le programme dont il est porteur parle aussi aux proches de Christine Taubira, qui défendent une ambition républicaine et de transformation sociale.

Une candidature en forme de débouché pour le mouvement social

Par ailleurs, le programme des collectifs anti-libéraux, fortement marqué par l’empreinte des militants de PRS autant que du PCF, est de nature à offrir le débouché politique dont le mouvement social a besoin. Une anecdote à ce sujet : les amis du sénateur de l’Essonne ont été les seuls socialistes à participer à l’ensemble des mobilisations contre la privatisation de GDF ou, plus récemment, aux manifestations contre les lois liberticides de Nicolas Sarkozy.

L’absence d’ambigüités sur les grandes questions sociales de Jean-Luc Mélenchon permet de donner du corps à la dialectique positive que constitue l’articulation entre luttes sociales et avancées politiques. Là encore, les camarades du PCF ne peuvent que se reconnaître dans une démarche de telle nature, à condition de ne pas s’embourber dans des luttes intestines mortifères.

Une candidature de rénovation

Si le rassemblement venait à s’opérer autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, ce serait un nouveau pas, concret et sensible, vers la rénovation de l’ensemble de la gauche de transformation sociale. Une rénovation qui exige le dépassement des clochers et des questions de prééminence partidaires.

La gauche de la gauche se trouve dans la situation des mouvements politiques ouvriers avant que Jaurès et Guesde, mus par l’esprit de responsabilité, ne réalisent l’unité du mouvement socialiste français.

L’attente du peuple de gauche est forte, elle exige de chacun un esprit de responsabilité et de sacrifice. Assurément, PRS paraît décidée à l’assumer et d’autres socialistes avec cette association. Il appartient désormais aux autres composantes des collectifs unitaires anti-libéraux de prendre leurs responsabilités.

Nous n’avons pas oeuvré de manière convergente depuis les collectifs pour le "non de gauche" pour en arriver à une double candidature. C’est pourquoi nous soutenons la proposition de René Revol et la faisons nôtre. La candidature de Jean-Luc Melenchon, si les collectifs la font leur, constituera une nouvelle étape dans la recomposition victorieuse de l’ensemble de la gauche.

Nathanaël Uhl


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