La droite latino-américaine contre-attaque

mercredi 11 mai 2011.
 

Jeudi 28 avril, se sont réunis à Lima, les présidents du Mexique, du Chili, de la Colombie et du Pérou. L’objectif de cette réunion était de fixer les bases de ce qu’ils appellent « Alliance du Pacifique ».

Derrière ce nom pompeux se cache la cristallisation d’une confrontation idéologique qui divise les gouvernements latino-américains.

Ces 4 pays, auxquels on devra peut être rajouter le Panama qui était présent à Lima en tant qu’observateur, sont dirigés par des gouvernements ultra-libéraux parmi les plus dogmatiques et répressifs d’Amérique Latine. Ces quatre pays ont signé des traités de libre commerce (TLC) avec les États-Unis d’Amérique. Ils sont par ailleurs condamnés, en permanence, par leurs manquement au respect des droits des hommes : le maintien de lois contre les indigènes Mapuches datant de la dictature au Chili, la violence d’État liée aux cartels de la drogue au Mexique et en Colombie, la répression des mouvements sociaux indigènes au Pérou ne sont que les exemples les plus récents d’un processus d’imposition du modèle néo-libéral par la force et la répression qui dure déjà depuis plusieurs décennies.

Cet accord signé à Lima devra être ratifié par les 4 pays, pour aboutir ainsi à la création de l’ « Alliance du Pacifique » en décembre 2011. Selon les déclaration de Felipe Calderon, président mexicain, il ne s’agit pas uniquement de « la somme des exportations et des importations, il s’agit d’une synergie de compétitivité ». Selon Calderon c’est parce qu’ils sont démocrates et parce qu’ils croient en la « liberté politique des personnes » qu’ils croient au « libéralisme économique ».

Nous ne somme pas dupes : derrière cette résurrection partielle du projet d’ « Alliance de Libre Commerce en Amérique » (ALCA) qui avait été vaincu après de longues années de luttes sociales partout dans le continent latino-américain, l’objectif est celui d’entraver le processus d’intégration régionale entamé notamment par l’UNASUR (Union des nation Sud-américaines), en divisant les pays qui la conforment. Cette stratégie n’est rien d’autre qu’une stratégie de diviser pour mieux régner au profit des politiques impérialistes, notamment des États-Unis et de l’Union Européenne qui essayent d’augmenter la dépendance des économies latino-américaines à leur égard à travers des traités de libre commerce. Un processus d’intégration des marchés financiers des 4 pays est d’ailleurs également au cœur de cette alliance.

C’est le reflet fidèle des oppositions idéologiques qui traversent les pays latino-américains : d’un côté le néo-libéralisme répressif à la botte des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union Européenne ; l’autre le processus de reconquête de la souveraineté populaire latino-américaine qui permet de structurer l’économie au service de l’intérêt général des peuples.

Le Parti de Gauche exprime haut et fort son soutien aux révolutions citoyennes qui ont déjà montré par le passé leur capacité à mettre en échec ces stratégies impérialistes et qui devront continuer à se battre contre cette nouvelle contre-offensive capitaliste.


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