"Le changement des pratiques politiques" est le sésame pour "ramener à gauche le vote populaire" (Ségolène Royal)

dimanche 17 décembre 2006.
Source : AFP
 

Ségolène Royal, candidate socialiste à l’élection présidentielle, a donné à ses partisans, ce samedi 16 décembre à Paris, leur feuille de route pour 2007 en exigeant d’eux qu’ils "changent leur façon de faire de la politique" pour "ramener le vote populaire vers les socialistes et la gauche".

Après elle, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a invité ses camarades, lors d’une journée mêlant cadres du parti et partisans de Mme Royal non-adhérents au PS, à "être socialistes" et à pratiquer "la clarté, la vérité" face aux prétendus "candidats anti-système" que seraient Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen.

Ségolène Royal a donné à ses soutiens, pendant près d’une heure, une leçon de "démocratie participative", une méthode qui doit "remettre les gens au coeur du projet socialiste" pour élaborer ses propositions présidentielles.

Elle a demandé aux militants et élus de cultiver "la vérité de la parole". "Pas de bla-bla, pas de discours pour rien, pas de formules recuites !", a-t-elle recommandé.

La présidente de la région Poitou-Charentes a appelé son auditoire à "secouer un certain nombre de formules, de tabous, d’idées reçues, de conforts intellectuels".

Une manière de rappeler que le projet socialiste, un travail auquel "les gens ne sont pas venus participer", n’est pas "le petit livre rouge", selon l’expression qu’elle utilisa au mois d’octobre.

Chaque premier secrétaire de fédération socialiste, président de comité Désirs d’avenir ou de comité de soutien, est reparti avec, sous le bras, un kit de campagne, intitulé "réussir un débat participatif".

Ces débats constitueront le fil d’ariane de la première phase, qui s’achèvera fin janvier, de la campagne. "Les gens attendent désespérément un changement des pratiques politiques. Cette démarche, ne la négligez pas !", s’est exclamée la candidate.

Elle y a vu le sésame pour "ramener à gauche le vote populaire". Car "l’enjeu" de 2007 "n’est nulle part ailleurs", selon la députée des Deux-Sèvres, qui fait aujourd’hui jeu égal avec le champion de la droite Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote.

Ne jetons pas pour autant aux orties le militantisme traditionnel, a nuancé François Hollande. Selon lui, "il faudra faire ces grands rassemblements" qui "créent un effet de masse".

Ségolène Royal a invité ses amis à s’adresser en priorité à "cette France qui pense ne compter pour rien : les travailleurs pauvres, les invisibles, les gens de peu".

Elle s’est targuée de les avoir, au vu des sondages, ramenés au bercail, "sans doute par la façon dont je parle", a-t-elle dit. C’est pourquoi le slogan de la première affiche de campagne s’intitule "Pour que ça change fort", c’est pourquoi l’expression "vie chère", toujours préférée dans son langage à "pouvoir d’achat", fait florès, selon elle.

La campagne, a-t-elle insisté, doit être conduite "avec joie de vivre, avec bonheur". Elle sera "sérieuse, joyeuse, belle, créative, imaginative" et "gagnante".

François Hollande a justifié la prise de distance de Mme Royal, par ailleurs sa compagne, avec la méthode de construction d’un projet politique. Le rôle de la candidate, a-t-il dit, est de "s’adresser au plus grand nombre". Aux militants du PS revient de "faire campagne comme socialistes", a-t-il précisé.


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