Des sénateurs du parti de Berlusconi veulent réautoriser le parti fasciste

vendredi 22 avril 2011.
 

Autoriser la reconstitution du Parti national fasciste. Telle est la proposition de six sénateurs italiens. La semaine dernière, cinq membres parlementaires du Peuple de la liberté (PDL), parti berlusconien, et un autre de Futur et liberté (FLI) ont déposé une proposition de loi constitutionnelle visant à autoriser la recréation de l’ancien parti unique, qui a ensanglanté l’Italie pendant plus de vingt ans, qui a fait assassiner Giacomo Matteotti, leader socialiste, et fait emprisonner jusqu’à sa mort Antonio Gramsci, secrétaire du Parti communiste italien.

L’article XII des dispositions transitoires de la Constitution de 1948 interdit la « réorganisation, sous quelque forme que ce soit du parti fasciste dissous ».

Ce n’est qu’une disposition transitoire, estiment les sénateurs. En fait, ces élus reviennent sur le fait constituant de la loi fondamentale italienne  : la résistance antifasciste. Certains des parlementaires initiateurs du texte proviennent du Mouvement social italien (MSI), le parti néofasciste actif dans la politique italienne entre 1946 et 1995. Tous ont fait partie d’Alliance nationale (AN), la formation qui a succédé au MSI sous la houlette de son président d’alors et actuel président de la Chambre, Gianfranco Fini. Ce parti s’est dissous en 2009 pour intégrer la nouvelle créature berlusconienne, le Peuple de la liberté.

La mutation du néofascisme italien vers la démocratie, que d’aucuns voudraient voir copiée par Marine Le Pen, n’est qu’un leurre...

Une partie des anciens du MSI ou d’AN a la montre bloquée au 28 avril 1945, jour où Benito Mussolini a été fusillé. Ainsi, l’actuel maire de Rome, Gianni Alemanno, arbore au cou une croix celtique, symbole des néofascistes. D’autres veulent mettre sur le même plan les résistants et les combattants de la république de Salo, dirigée par Benito Mussolini.

Par ailleurs, les forces de gouvernement flirtent régulièrement avec l’extrême droite. Que ce soit idéologiquement, en agitant le thème de l’immigration, ou en intégrant la Ligue du Nord, parti séparatiste et xénophobe au gouvernement. Lors des élections municipales, il n’est pas rare que des individus se réclamant ouvertement du néofascisme, soient intégrés, comme candidat « d’ouverture », aux listes présentées par le parti berlusconien.

Gaël De Santis, L’Humanité


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