Le vice-président du MEDEF mène son entreprise à la liquidation (communiqué CGT)

mardi 12 avril 2011.
 

Aujourd’hui à 11h, le Tribunal de Commerce d’Aurillac a prononcé la mise en liquidation judiciaire de la SAS ABEIL, avec une période de continuation de l’activité jusqu’au 5 mai. Cette entreprise de fabrication de couettes comptant 124 salariés, était dirigée par Hugues-Arnaud Mayer, vice-président du MEDEF national, et président de la commission développement des territoires de cette organisation. M. Mayer est par ailleurs président du MEDEF Auvergne, et il a été candidat contre Laurence Parisot pour devenir n°1 du MEDEF lors des élections de 2005. Il est aussi président d’Aliance (organisme collecteur de fonds du 1% logement) depuis juin 2010. Beaucoup de casquettes pour un seul homme. Il aurait peut-être mieux réussi à développer son entreprise s’il avait passé plus de temps dans le territoire rural qu’est le bassin aurillacois.

Abeil est une des rares industries implantées à Aurillac. Cette société a été sauvée à trois reprises par l’intervention des collectivités locales. Les deux premières fois, il s’agissait de relogement dans des ateliers-relais suite à des incendies. La dernière fois, c’était en 2008, sous la présidence de M. Mayer : au terme d’une opération de « Lease-back » (rachat des locaux appartenant à Abeil par la CABA), la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac a injecté 2,7 M€ dans la trésorerie de l’entreprise, avec la caution du conseil général pour 50% du montant du prêt nécessaire. A cette occasion, M. Mayer avait reconnu lors de son audition par les élus locaux « une carence de gouvernance de l’entreprise de son fait » (compte rendu des débats sur le site de la CABA). Il avait aussi signalé au passage avoir monté une opération de LBO secondaire, car son rachat d’Abeil ne s’est pas fait directement, mais par l’intermédiaire d’une holding : la Société de Participation du Pont Rouge. Pour la Cgt, ce montage financier ne peut pas être étranger aux difficultés d’aujourd’hui.

La Cgt s’est implantée chez Abeil, il y a moins de 2 mois. Le 23 mars, une trentaine de salariés demandeurs d’informations ont débrayé une heure pour interpeller la direction. M. Mayer s’est permis de leur mentir très directement au moins sur un point, en affirmant qu’il venait d’apprendre très récemment que les comptes de sa société pour 2009 n’avaient pas été au Tribunal de Commerce. Or, il avait été relancé à deux reprises par le Tribunal de Commerce (voir pièce jointe).

Le syndicat sera très vigilant sur les conditions de reprise proposées par les éventuels repreneurs, particulièrement sur le niveau de l’emploi et sur la solidité des offres. Abeil est une entreprise qui dispose d’atouts importants, à commencer par le savoir-faire et l’attachement à l’entreprise de ses salariés, malgré de très bas salaires souvent proches du SMIC.

La grande capacité de production, les brevets détenus, les licences, les clients importants, doivent permettre d’assurer la continuité de l’activité industrielle d’Abeil à Aurillac.

La Cgt, à travers toutes ses structures (Union Départementale du Cantal, Comité Régional Auvergne, Fédération de la Construction du Bois et de l’Ameublement), continuera de soutenir les salariés d’Abeil dans leur combat pour la sauvegarde de leurs emplois. Ils méritent mieux que M. Mayer !

Communiqué de la CGT FNS-CBA

Montreuil, le 31 mars 2011


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