Le scandale des prisons françaises

mercredi 16 mars 2011.
 

Jeudi 3 mars sur le plateau du Grand journal de Canal plus, Jean-Luc Mélenchon a débattu de la situation dans les prisons avec le journaliste Arthur Frayer. Ce dernier vient de publier un livre de témoignage "Dans la peau d’un maton", après avoir passé plusieurs mois dans les prisons comme gardien. Nous rappelons ici les principaux maux dont souffrent les prisons françaises et les propositions du Parti de Gauche pour y répondre.

La surpopulation chronique des 191 prisons françaises

En 2010, les prisons comptaient 61.142 détenus pour 56.426 places, soit un taux d’occupation de 108,3 %.

5 établissements ont un taux d’occupation supérieure ou égale à 200 % (11 en 2009)

17 établissements ont un taux d’occupation entre 150 % et 200 % (33 en 2009).

Le gouvernement affiche une baisse de la surpopulation carcérale mais en maisons d’arrêt (détention provisoire et peine courte) le taux d’occupation est souvent supérieur à 130 %.

Combiné avec la surpopulation carcérale, le recours de plus en plus fréquent à l’emprisonnement contribue plus à détruire et endurcir les condamnés plutôt qu’à lutter contre la récidive comme le prétend le gouvernement.

Le fléau du suicide en prison : 115 suicides en 2010

Selon l’Institut national d’études démographiques :

Le taux de suicide en prison a été multiplié par 5 en 50 ans alors qu’il n’augmente pratiquement pas chez l’ensemble des Français.

Le taux de suicide est 5 à 6 fois supérieur en prison que dans la population générale.

La France a le pire taux de suicide en prison (19 pour 10.000) de l’Europe des quinze loin devant le Danemark (13 pour 10.000), deuxième sur la liste

Un quart des suicides interviennent dans les deux mois suivant l’incarcération. La moitié dans les six premiers mois.

Les dérives de la détention provisoire

Le quart des personnes se trouvant en prison sont des prévenus en détention provisoire : 15 851 prévenus pour une durée moyenne de 4 mois de détention provisoire en 2010.

La promiscuité avec des condamnés de personnes non encore jugées, et qui doivent donc bénéficier de la présomption d’innocence entrainent des traumatismes psychiques nombreux. D’ailleurs, les prévenus (en attente de jugement) se suicident deux fois plus que les condamnés.

Quelques propositions du PG sur les prisons

- Développement de peines alternatives à l’emprisonnement pour les peines les moins graves

- Assurer une séparation stricte entre détenus et personnes en détention provisoire et entre détenus purgeant une courte peine et détenus purgeant une longue peine

- Assurer une représentation des détenus dans des organes consultatifs dans chaque établissement pénitentiaire (cf arrêt de la CEDH) –

- Individualisation des cellules et des sanitaires

- Développement des "unités familiales" qui permettent aux détenus de conserver une partie de leur vie privée

- Renforcement du suivi médical et psychologique des détenus

- Obligation de prodiguer une formation professionnelle à tout détenu le demandant


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