Les chiffres sont effarants. Les 100 plus gros revenus français s’élèvent à près de 3 milliards par an : chacun gagne donc en un an ce qu’un français moyen pourrait atteindre en 1 300 ans ! À eux seuls ces revenus pourraient doubler le budget de la culture en France, rapporte le site Marianne 2.fr qui se fait l’écho d’une note très opportune, parue en plein débat visant à la suppression de l’ISF. En même temps, huit millions de salariés touchent moins de 950 € par mois.
Le simple rappel du SMIC net mensuel, soit 1072 euros, atteste en soi du scandale, mais comme souvent, le diable se cache dans les détails. La nature de ces revenus montre le décalage croissant entre les élites oligarchiques et la masse immense des salariés.
Chacun de ces très riches tire 94 % de ses revenus des seuls profits des actions et autre valeurs mobilières. Voilà un démenti au discours sarkoziste selon lequel c’est par le travail qu’on gagne plus. La réforme des retraites va accentuer ce phénomène dans la mesure où les salariés travailleront plus longtemps pour toucher moins de pensions. La pente qui, depuis 1982, a fait passer dix points de la richesse nationale du travail au capital trouve là son illustration.
Le gouvernement ne laisse pas circuler ces chiffres pour en appeler à la révolution citoyenne. Au-delà des discours d’apparats, tout montre que la spéculation repart de plus belle. Le premier ministre annonce à la suite de cette fuite, la remise en cause de l’ISF. Cela priverait encore l’État de 4,5 milliards de revenus par ans. La justice sociale suppose plutôt que l’on inverse le rapport capital-travail. Nous devons porter le SMIC à 1 500 € et instaurer un revenu maximum. Dans une entreprise, il faut limiter l’écart des salaires à 20, et ainsi toute augmentation du plus haut revenu se répercute immédiatement sur le plus bas. Pour éviter le gaspillage et la spéculation nés des sommes folles, il faut interdire les stocks-options.
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