Compétition et coopération dans l’évolution des végétaux

jeudi 3 mars 2011.
 

L’évolution vue par un botaniste de Jean-Marie Pelt, Éditions Fayard, 2011. 324 pages, 19 euros.

Jean-Marie Pelt est un botaniste renommé, resté sensible « aux parfums suaves des roses, des iris et des lys ». L’évolution des végétaux qu’il décrit dans ce livre s’inscrit très bien dans la théorie darwinienne  : variation constante au sein des espèces, sélection par le milieu des variants les mieux adaptés, ce qui a provoqué au cours des temps géologiques l’apparition ininterrompue de nouvelles espèces. Certaines particularités de l’évolution des plantes sont cependant rarement étudiées dans le règne animal.

En premier lieu l’associativité (ou symbiose), c’est-à-dire la mise en commun des ressources de deux êtres différents, ce qui semble contraire à la « lutte pour la vie » du darwinisme. Pourtant les premières cellules évoluées, possédant un noyau et des organites microscopiques, se sont formées par association de bactéries sans noyau. Ainsi dans une cellule végétale, une bactérie consommant de l’oxygène (la mitochondrie) assure la respiration, une bactérie contenant de la chlorophylle (le chloroplaste) fabrique des sucres par photosynthèse (capture du gaz carbonique, de l’eau et de la lumière), le noyau résulterait de la mise en commun des acides nucléiques des bactéries associées. L’auteur conclut que « compétition et coopération sont les expressions d’un jeu dialectique » dans l’évolution.

Autre processus d’associativité  : la sexualité. Deux cellules reproductrices, le spermatozoïde mâle et l’oosphère femelle, généralement produits par deux individus différents, fusionnent pour former un œuf, porteur d’un patrimoine génétique original. La sexualité réalise un brassage continu des caractères héréditaires sur lequel la sélection naturelle joue à chaque génération. L’évolution des végétaux, des algues aux mousses, aux fougères et aux prêles, aux gymnospermes puis aux plantes à fleurs, est axée pour l’essentiel sur le perfectionnement de l’appareil reproducteur. L’oosphère (qui une fois fécondée devient l’œuf) est de mieux en mieux protégée au cours de l’évolution par une série de tuniques qui s’emboîtent les unes dans les autres.

Cette associativité peut aussi être observée au cours de l’évolution des animaux.

Paul Mazliak, historien des sciences


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message