Le colonialisme a-t-il été positif ? NON, c’est un crime contre l’humanité (dossier)

samedi 2 avril 2016.
 

La colonisation, sous prétexte d’apporter LA civilisation à des peuples considérés comme arriérés, parce que vivant sous une autre culture que celle d’occident, s’est faite sur une base profonde de racisme, de xénophobie. La principale différence avec l’esclavagisme est que le colon n’achetait plus les hommes, n’exerçait plus le droit de vie ou de mort, bien que souvent, les conditions de travail étaient telles, que la différence n’était pas si évidente : il suffit de revoir le film documentaire de René Vautier "Afrique 50" qui en fait la démonstration.

Le code de l’indigénat, définissait un droit d’infériorité, de sous citoyens des colonisés. Les révoltes étaient sévèrement réprimées. La scolarisation des "indigènes" n’a été que très limitée, et en fonction du besoin minimum pour être assez productif. Les routes ou voies de chemin de fer n’ont été construites que pour transporter les matières premières. Les indépendances n’ont pas été accordées par générosité d’âme, mais parce que les mouvements d’émancipation étaient tellement puissants qu’ils y auraient conduit de toutes façon. Un certain nombre de pays ont du mener des guerres (même si elles n’ont pas eu cette qualification, ou bien plus tard : Vietnam, Madagascar, Algérie, Cameroun… par exemple), générant de véritables massacres.

Que ce soit au Vietnam, ou en Algérie, les crimes contre l’humanité sont patents : les tortures, les viols, les exécutions sommaires (corvées de bois), les crevettes Bigeard, les villages rasés au napalm,… sont des réalités. Les essais nucléaires au Sahara, les défoliants au Vietnam (même si les américains ont ensuite terriblement accentué leur utilisation) continent encore aujourd’hui de générer des victimes. A Paris 2 crimes d’état ont été perpétrés sous la responsabilité du sinistre Papon : 17 octobre 1961 et 8 février 1962. Tous ces crimes n’ont toujours pas été reconnus par l’Etat Français, ni condamnés. Aujourd’hui, la voix de la France serait plus crédible, et entendue, si elle avait fait cette démarche, et enfin, nos leçons de démocratie de Droits de l’Homme auraient enfin un sens.

Pourquoi ne pas retenir, l’idée d’une journée de mémoire du colonialisme, comme cela s’est fait pour l’esclavage en 2006 ?

2) Depuis 2002, on assiste à une volonté de réhabilitation du colonialisme

Depuis 2002, on constate peu à peu une volonté de réhabilitation de l’idée du colonialisme, de le présenter comme "positif". C’est la loi du 23 février 2005 qui inscrivait dans le marbre législatif "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord…" Un tollé, initié en particulier par des historiens, obligeait Jacques Chirac à faire supprimer cet alinéa de l’article 4. Mais cette loi scélérate conserve son esprit colonialiste. La "Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie", prévue dans cette loi est entrain de se mettre en place : les 2 principales organisations d’Anciens Combattants (l’ARAC et la FNACA) en sont exclues.

Avant 2002, il n’existait qu’une quinzaine de stèles, en France, glorifiant l’Algérie Française, maintenant ce sont près de 70 répertoriées à ce jour et honorant souvent l’OAS. Un certain nombre se permettent même de rendre un "hommage" aux 4 responsables de l’OAS condamnés à mort et exécutés pour le leurs crimes commis au nom de cette organisation factieuse : Bastien-Thiry, responsable de 2 attentats conte le Général de Gaulle en sa qualité de Président de la République, Degueldre chef des réseaux Delta véritables escadrons de la mort responsables de près de 3.000 morts et de milliers de victimes, ainsi que ses lieutenants Piegts et Dovecar. Ces "honneurs" sont de plus en plus souvent rendus en connivence entre l’extrême droite, les associations pro-OAS et les élus, principalement UMP.

C’est le discours du 7 février 2007 à Toulon, du candidat Sakozy, par lequel il définit sa conception colonialiste des rapports qui vont être virement réactivés sous sa présidence avec les anciennes colonies. Puis ce fut l’engagement de réhabilitation de l’OAS qu’il prenait dans sa lettre du 16 avril 2007 au Clan-R. Ensuite, on se souvient du discours prononcé à Dakar, insultant les Africains. Une orientation politique déterminée.

3) Quand le "Naturel" colonialiste gouvernemental fait surface de façon éhontée

Comment s’étonner du comportement scandaleux, honteux de notre ministre des affaires étrangères ? Le Président Sarkozy montrait le chemin, à peine élu Président de la République, il prenait des vacances sur le luxueux bateau de son ami Vincent Bolloré, ce milliardaire qui doit sa fortune comme colon s’enrichissant, moyennant corruption avec les dictateurs ivoiriens, togolais…

Alors, il est tout naturel que MAM aille passer ses vacances en Tunisie, en pleine tourmente, pour tenter de sauver les hommes du clan de l’ami Ben Ali, et en profite pour réaliser de fructueuses affaires, en famille. A ce moment là, le Président Sarkozy ne passait-il pas, comme en 2009, quelques jours à la résidence "Jnane Lekbir" de son ami le roi Mohamed VI, près de Marrakech ? Par qui était financé ce séjour ?

Tout comme notre Premier Ministre Fillon, il est tout naturel de concilier fonction officielle et avantages personnels : comment refuser à l’ami Moubarak (ce despote désigné par Sarkozy pour être le président de l’UPM - l’Union pour la Méditerranée-) d’être hébergé dans l’un des plus luxueux hôtels égyptien ?

Pour ces gens là, la politique n’est rien d’autre qu’un moyen de se servir de leurs relations pour un profit personnel à partager entre amis, entre nantis.

Le 14 juillet dernier, pour "fêter" les 50 ans d’indépendance des anciennes colonies, notre Président avait convoqué les dictateurs mis en place, soutenus par le système de la Françafrique. C’est en effet la cellule Afrique de l’Elysée qui orchestre, depuis 50 ans leur maintien, leur soumission, y compris avec les services de mercenaires comme Bob Dénard pour maintenir les intérêts des groupes financiers dits français, ainsi que les éliminations des Sankara, Lumumba… Les photos de "famille" montrent les connivences entre ces "coquins" qui s’enrichissent sur le dos des peuples de façon éhontée et en font profiter leurs mentors avec les systèmes de commissions, retro-commissions, compromissions… Ces relations occultes entre ces chefs d’état de ces anciennes colonies et la Gouvernance française permettent ainsi les financements de partis politiques au pouvoir et les enrichissements personnels scandaleux.

4) Janvier 2011, Un tournant historique dans le monde

La révolution tunisienne restera une date historique, marquante : qu’un peuple opprimé, se lève massivement, pour exiger plus de libertés, des réformes économiques… et obtienne de chasser le dictateur, malgré un quasi soutien international est devenu un exemple, un espoir pour les autres peuples vivant dans des conditions d’oppression similaires.

Le peuple égyptien a gagné, lui aussi, et chassé le despote qui semblait indéboulonnable.

En Algérie, au Yémen, au Bahreîn, en Lybie, au Maroc,… ces régimes se sentent ébranlés. Les manifestations souvent importantes, sauvagement réprimées ont poussé certains de leurs chefs d’états dictatoriaux à accorder des mesures économiques (souvent l’augmentation des fonctionnaires et tout particulièrement les policiers et les militaires afin de conserver un appui en espérant tenter de casser le mouvement populaire), des engagements pour lever les entraves aux libertés d’expression… Ces dictateurs sentent bien qu’ils n’ont, comme seule issue pour tenter de conserver le pouvoir, que de lâcher du lest. Ils sont pris au piège de perdre leur légitimité imposée par la force ou risquer d’être chassé.

Comme dans les pays d’Amérique Latine qui se sont libérés du joug impérialiste américain, il est bien prévisible que ces dictateurs, même s’ils son déchus, tenteront de trouver des mercenaires, des groupes de pressions pour tenter de déstabiliser les nouveaux systèmes mis en place. Faisons confiance aux peuples qui ont montré une très grande maturité, une détermination, une sagesse pour faire aboutir leurs revendications. Besson risque bien d’être écouté pour que la France de Sarkozy accorde généreusement l’asile politique aux soutiens de ces tyrans sanguinaires.

Mais nul doute que ces exemples qui animent le Maghreb, les pays arabes, risquent aussi d’inspirer les autres peuples africains, et que la contagion ne gagne tout le continent, et peut-être même au delà.

Quel exemple de démocratie, où la voix du peuple a été entendue, pas comme en France où la représentation est truquée par des lois électorales dénaturant l’expression populaire. Et notre Sarkozy qui ne constatait aucun conflit social s’opposant à sa politique en début de mandat, qui n’a pas vu défiler assez de manifestants contestant la casse du droit à la retraite, ne risque-t-il pas d’être obligé demain, si le mouvement populaire s’amplifie, de reculer sous la pression déterminée de la rue ?


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