Libération, l’antisémitisme et le clan des Strauss-Kahniens

lundi 28 février 2011.
 

On devine ce que je pense de la récidive de madame Elkrief me comparant le jour même (du débat contre Marine Le Pen) aux collabos Doriot ou Déat, « sauf pour l’immigration » précise-t-elle. Ou du journal « Libération » qui relègue le débat en page 15 et me renvoie dos à dos avec Le Pen sous les dehors mielleux d’un compte rendu « objectif ». Sous titre fielleusement froid : « La présidente du FN et le leader du Front de Gauche se sont affrontés hier. Chacun se revendiquant le plus proche du peuple ». Qui sait lire, et que ça intéresse de lire une telle réduction à l’eau tiède d’un débat qui fut aussi brûlant, voit dans ce compte rendu les petites giclées de fiel qu’il contient. Mais ce n’est pas ce qui compte dans la circonstance.

Ce qui compte c’est qu’un journal de gauche consacre trois pages, deux interviews et un édito à une indignation politicienne de commande sur une déclaration de Christian Jacob et presque rien à une lutte réelle, argument contre argument, qui a fait réellement événement. Je dis qu’elle a fait événement parce qu’en témoignent audimat et retransmissions sur tant de sites internet de journaux ou de réseaux. J’en profite pour dire que la façon de surévaluer deux phrases de Christian Jacob sur un tel thème, dans ce registre, de cette façon, aggrave le mal qu’elle prétend dénoncer. Qui a intérêt à incriminer d’antisémitisme dans une déclaration de cette sorte ? Pour menacer tous ceux qui s’opposeraient à Strauss Kahn d’antisémitisme ? La ficelle est grosse ! Surtout que l’accusation est particulièrement vicieuse. Ils n’affirment aucunement qu’il s’agit d’antisémitisme mais que cela pourrait en être et cela que Christian Jacob « le veuille ou non » (Philippe Lançon), qui adopte « plus ou moins consciemment les thèses du théoricien de l’action française sur l’identité nationale » (Laurent Joffrin).

Sachant que l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit en France grâce à la loi Gayssot (PCF), on voit quel procédé inquisitorial et venimeux est ainsi mis en scène. Si le papier d’analyse d’Alain Auffray est extrêmement prudent et factuel on ne peut en dire autant des titres et questions « La chasse au DSK est ouverte », « A gauche certains ont vu des relents antisémites dans les propos de Jacob. Qu’en pensez vous ? ». Cette méthode d’insinuation et d’inquisition sur des « relents » et autres apparences est celle qui nous a enfoncés face à Le Pen dans le passé. La préférence donnée à l’invention d’un combat contre un pseudo antisémite est une faute politique totale.

Mon débat avec Madame Le Pen procède d’une toute autre méthode : des faits, rien que des faits mis en débat sous la lumière de la raison. Si l’on doit critiquer Monsieur Jacob ce n’est pas pour des « relents » ni au nom de fumeuses stigmatisations gratuites mais pour le fond de ce qu’il dit. Quelle est cette France « des terroirs » dont il parle ? Monsieur Jacob n’aime pas la France urbaine ? Il n’aime pas les gens qui y vivent et qui n’ont pas de « terroir » ? Cette France-là pourtant c’est celle du Vingt et unième siècle dans laquelle vivent quatre vingt cinq pour cent de notre population. Christian Jacob n’est pas un antisémite. C’est juste un gros agrarien archaïque !

Ces références obsessionnelles aux années trente, par des gens qui n’en ont visiblement tiré aucune leçon autre que moralisante, est totalement contre performante. Pierre Moscovici traite Jacob de pétainiste. La belle affaire ! Mais le caractère politicien de l’incrimination saute aux yeux comme le prouve cet amalgame pourri qui lui surgit au détour d’une phrase. Car il conclut fielleusement son entretien par « cette manœuvre, qui vise à salir et discréditer, rejoint certaines attaques populistes. C’est un front curieux qui se met en place ». Tel est le fond de commerce des Strauss-kahniens contre nous et donc contre moi, nommément désigné dans l’éditorial de Laurent Joffrin, pour faire un exemple. Huchon, Valls, Cambadélis pensent arranger les affaires de leur candidat en m’intimidant parce qu’ils croient que je crains leur pouvoir de stigmatisation.

On voit mieux avec ce genre de méthode ce qu’est le clan des Strauss-Kahniens. Quiconque n’est pas d’accord politiquement avec eux est aussitôt traité de suppôt du fascisme. Nous sommes censés baisser les yeux ? Ni en rêve. A l’intolérance et au sectarisme ils ajoutent ainsi un clanisme qui repousse. Les interviews volontairement sibyllines de son épouse, les bavardages ineptes de l’armée des grands prêtres qui les décryptent, les aboiements des serre-files tout cela provoque une infantilisation de la gauche atterrante ! Non décidément, ce candidat ne peut pas rassembler la gauche ni au premier ni au deuxième tour. Ni lui, du fait de son bilan au FMI et non de sa personne, ni son clan, ne le peuvent du fait de leur méthode dans cette phase de la campagne. Je ne tends pas la joue gauche et je ne pratique pas le pardon des offenses. Et les gens de gauche informés non plus, qui n’aiment guère être traités de cette façon si j’en juge par ce que j’entends.

Je pense que cette meute de gardiens du fétiche Strauss-Kahnien s’énerve parce qu’elle est très inquiète. En fait, leur candidat n’en a rien à fiche d’eux et de leurs projets de carrière, occupé qu’il est par la sienne. Et puis maintenant, il y a trois autres candidats socialistes que les enquêtes donnent possibles vainqueurs de Sarkozy. A quoi bon alors s’encombrer d’un homme en baisse et qui est autant rejeté par toute l’autre gauche, se disent plus d’un. Et puis, tout accusés que nous soyons d’être « complices de la droite et des pétainistes », la véritable complicité avec la droite est de son côté dès qu’il s’agit de politique réelle et de gestion concrète.

C’est madame Lagarde qui a vendu la mèche sur le plateau des Quatre Vérités de France 2. Elle complimente le travail du directeur du FMI et leur totale convergence de vue. Ce même mardi où pérore Pierre Moscovici sur le « curieux Front qui se constitue », elle en avoue un autre autrement plus réel et lourd. Elle déclare : "Il a été nommé directeur général du FMI, tout le monde s’accorde et j’en fais partie, pour dire qu’il fait un très bon travail au FMI. Il soutient les thèses françaises pour ce G20 donc nous, nous avons besoin de lui là où il est." Et l’enthousiasme finit par griser la malheureuse qui ajoute : "c’est un partenaire de travail de grande qualité comme directeur général du FMI. Il soutient nos thèses, il soutient en particulier tous les travaux que nous engageons pour éviter les excès sur le système monétaire international". Erreur madame ! Le directeur du FMI estime que l’idée française de taxation des transactions financières présentée par Sarkozy est "simpliste" et "inapplicable". Dommage que sous le gouvernement Jospin les « irréalistes » du groupe socialiste et communiste aient voté, contre l’avis de DSK, le principe d’une telle taxation « inapplicable » !


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