Seuls 6% des ouvriers votent FN ! Tract CGT Orly contre les reconduites de travailleurs immigrés à la frontière

mercredi 9 mars 2016.
 

Je n’ai pas l’habitude de faire ça, sinon mon blog serait fait tous les jours sans que j’y glisse une ligne personnelle. Je vais pourtant reproduire un tract. Celui de la CGT de l’escale d’Orly. Je le fais pour l’humanité qu’il exprime. Pour le moral. Et pour régler aussi un compte avec tous ceux qui répètent comme des bourriques que les ouvriers communistes votent maintenant FN. L’autre jour j’y ai encore eu droit sur BFM. D’accord les deux journalistes qui avaient mis en marche cette ritournelle ont bien voulu reconnaitre que ce « n’était pas la majorité ». Encore heureux ! Seuls 6% des ouvriers votent FN ! Et comme même du temps du programme commun il restait 30 % des ouvriers qui ne votaient pas avec leur classe, on peut dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Sauf que 69 % des ouvriers s’abstiennent dans les élections. En tous cas pour faire un reportage où l’on voit trois personnes qui se disent anciens socialistes et communistes d’une même famille ouvrière, disons que, heu ! Faut être fort pour les trouver tout seul ! Alors comment les ont-ils trouvés ? Evidemment, en le demandant au FN. Jolie méthode d’enquête ! Et comment ils ont vérifié que ces trois imbéciles sont bien d’anciens communistes et socialistes ? Oui, dites le moi : comment ont-ils vérifié que ce que leur disaient trois FN désignés par leur direction nationale était bien vrai ? Comment ? Voici la réponse : ils ne l’ont pas fait ! Ils ont cru sur parole la direction nationale du FN ! Et ils ont cru sur parole des gens qui récitaient visiblement des phrases toutes faites ! Donc voici, à présent, une autre classe ouvrière. Pas celle des nigauds sélectionnés par la direction du FN pour faire les mickey racistes à la télé.

Voici ce qu’écrit la CGT escale d’Orly.

« OUI, INDIGNEZ-VOUS ! » « A l’heure où certains témoins de l’Histoire nous interpellent et nous incitent à nous indigner, des passagers et salariés d’Air France témoins d’expulsions, sont menacés pour l’expression de leur indignation. Le Ministère de l’Intérieur a donné la consigne à la PAF de diffuser à nos passagers sur nos lignes, et à l’intérieur des nos avions concernés, une notice d’information contenant toute une liste de peines et d’amendes, le tout accompagné de la directive de : « ne pas vous associer » aux sollicitations pour protester contre ces pratiques d’expulsions de familles sans papiers. Rappelons que ces familles n’ont, comme culpabilité, que celle de n’avoir pas de papiers. Ainsi des humains étrangers deviennent l’objet d’une politique délibérément utilitariste. Si nos gouvernants n’hésitent pas à piller les capacités et talents dans le monde, ne seraient « acceptables » que les étrangers perçus comme rentables pour l’économie française. Quant aux autres, ni leur situation personnelle, ni leur situation familiale ne leur confèrent de droits, au point que les régularisations deviennent quasiment impossibles.

« Ainsi est créée une nouvelle catégorie de travailleurs étrangers dont la durée du séjour est limitée au bon vouloir de leur patron. De plus, la suppression du droit à la délivrance d’un titre de séjour, pour les étrangers présents depuis au moins dix ans en France, les condamne à l’irrégularité perpétuelle. Par ailleurs, la réforme du droit d’asile réduisant largement les conditions d’octroi du statut de réfugié, c’est l’ensemble des droits des étrangers qui est en danger. En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente de nous opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales. Notre organisation syndicale qui, par ailleurs soutient le mouvement RESF (Réseau Education Sans Frontières), considère que l’indignation ne peut céder le pas devant la menace. D’ailleurs, l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH-1953) préserve le droit à une « vie familiale normale ». L’expulsion par un Etat, d’étrangers en situation irrégulière lorsque leurs enfants sont scolarisés, est incompatible avec la CEDH. S’il est vrai qu’en 2005 une nouvelle Loi (L622-1) du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile précise que : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 Euros », nombreux sont ceux qui, fort heureusement, considèrent que cet article est contraire aux valeurs de la République Française et constitue un « délit de solidarité. Le 31 mars 2009 une proposition de loi, visant à supprimer ce délit avait été déposée.

Par ailleurs, il est inacceptable que nos avions soient le théâtre de scènes d’intimidations y compris vis-à-vis de nos passagers (comme sur le vol BKO du 20.01 où des CRS armés, casqués, boucliers à la main sont monté à bord pour procéder à l’expulsion de passagers qui manifestaient leur indignation ou la prise de photos et films des passagers). Outre le problème de fond, il faut qu’Air France arrête de participer à ces reconduites. Comme un nombre de plus en plus important de citoyens, nous affirmons que l’humanité et la solidarité sont des principes supérieurs sans lesquels il n’y a pas de Société digne de ce nom. »

Telle est la parole des ouvriers et employés d’air France escales d’Orly. Merci de sauver notre honneur et notre humanité, camarades !

Jean-Luc Mélenchon le 18 février 2011


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