« Le NPA n’est plus ce qui était marqué sur le carton d’invitation » (Leïla Chaibi quitte le parti de Besancenot et rejoint Mélenchon )

lundi 28 février 2011.
Source : Libération
 

Entrée au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à sa fondation, en février 2009, Leïla Chaibi, militante du collectif de précaires l’Appel et la Pioche, quitte la formation d’Olivier Besancenot dimanche et rejoint le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon comme « secrétaire nationale à l’abolition du précariat ».

Pourquoi quittez-vous le NPA ?

Ce parti n’a plus rien à voir avec ce qui était marqué sur le carton d’invitation. Le NPA devait être actif sur le terrain des luttes sociales, mais aussi porter des mesures de ruptures avec le capitalisme dans les institutions. Le NPA est allé dans les élections à reculons. Certains ont fait comprendre que faire 2% ou 3% aux élections ce n’était pas important. A la gauche du PS, d’autres formations ont les mêmes propositions que nous. Pourquoi ne pas s’être présentés ensemble pour peser davantage ?

Ce n’est qu’une question de divergences sur la stratégie électorale...

Non. Au départ, le NPA devait prendre le meilleur du mouvement social. Mais on a essayé de nous formater, de nous transformer en militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Par exemple, le domaine de la précarité a été pris de manière secondaire. Pour les anciens de la LCR, la révolution partira des usines, pas des précaires au chômage, en stages ou en CDD. Pourtant, regardez en Tunisie, la révolution a commencé avec un jeune, Mohamed Bouazizi, qui s’est immolé parce qu’il ne trouvait pas de boulot !

Comment expliquer cet échec ?

Quand le NPA s’est lancé, il n’y avait pas grand-chose entre nous et le PS. Le parti a ouvert les vannes en se disant, inconsciemment, que ceux qui arrivaient et ne parlaient pas pareil allaient se former.

Par exemple, quand on n’était pas d’accord, j’ai souvent entendu que si on avait tort, c’est que notre niveau de conscience n’était pas assez élevé... Ils ont voulu nous mettre dans le corpus idéologique de la LCR.

Vous avez choisi de rejoindre le parti de Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ?

Avec l’Appel et la Pioche, je milite dans le mouvement social. Si j’ai choisi d’entrer dans un parti politique, c’est pour construire quelque chose à la gauche du PS. Par exemple, si demain on fait un tract, on a besoin qu’il puisse être distribué dans toute la France. Le Front de gauche est une construction imparfaite, mais c’est une bonne base. Au PG, il y a eu une ouverture au congrès du Mans sur le thème du « précariat ». Avec d’autres camarades en partance du NPA - qui ne rejoignent pas forcément le PG -, il y a le souhait que le Front de gauche s’ouvre à d’autres.


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