Ce 9 décembre à Paris, Etats Généraux de la laïcité

samedi 9 décembre 2006.
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La Libre Pensée fait l’inventaire du financement public des religions (AVANT-PAPIER)

 

  - L’association de La Libre Pensée organise samedi à Paris des états généraux de la laïcité où elle présentera un Livre noir, dénonçant les multiples financements publics des religions qu’elle évalue à quelque dix milliards d’euros, soit plus de 20% de l’impôt sur le revenu.

 Ces états généraux se tiendront à la Bourse du Travail, avec la participation de la Ligue de l’enseignement, du Grand Orient de France, de FO et d’associations laïques : 500 délégués sont attendus, a expliqué à l’AFP le secrétaire général de l’association, Christian Eyschen.

 La Libre Pensée veut ainsi célébrer le centenaire des "inventaires" des biens des églises après le vote de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Elle va parallèlement présenter aux députés une pétition pour l’abrogation des "lois pétainistes" de 1941-42 qui ont amendé la loi de 1905.

 L’organisation, qui affiche pour slogan "Ni Dieu, ni maître, à bas la calotte et vive la sociale", compte 5.000 cotisants. C’est la plus vieille association laïque, avec une histoire qui remonte à 1847 et des figures comme Jules Ferry ou Victor Hugo.

 "Nous avons enquêté dans les municipalités, les conseils généraux, etc., pour voir où on en était du financement public des religions", explique M. Eyschen. "L’addition se monte à plus de dix milliards d’euros par an, soit 20% de la collecte de l’impôt sur le revenu. Le gros morceau, c’est le financement de l’enseignement catholique (97% de l’enseignement privé)", a-t-il affirmé.

 Selon lui, l’Etat et les collectivités locales versent à l’enseignement catholique 9,2 milliards d’euros au total. S’y ajoutent "plus de 200 millions d’euros par an d’aides fiscales", c’est-à-dire les taxes non perçues sur des activités commerciales exercées par les associations cultuelles.

 "Notre-Dame de Paris, par exemple, vend pour 2 millions d’euros par an de cierges, ce qui représente une évasion fiscale de 660.000 euros", relève-t-il. A la cathédrale de Paris, fréquentée chaque année par treize millions de visiteurs, on confirme le montant de la vente de cierges tout en précisant que la TVA est payée dessus.

 Sur sa liste, la Libre Pensée ajoute "40 M EUR d’aide des salariés du régime général pour assurer les pensions et la sécurité sociale du régime spécial des cultes", la Cavimac, plus 54 M EUR d’aide des collectivités territoriales au logement des prêtres, plus quelque 90 M EUR d’aides qu’elle juge abusives pour l’entretien des lieux de culte.

 La loi de 1905 attribuait la propriété des bâtiments religieux existant aux communes, qui en assurent l’entretien sans que cela comprenne le chauffage ou le mobilier, dit M. Eyschen.

 Et dans les régions toujours soumises au Concordat de 1801, l’Alsace-Moselle, comme dans les territoires régis par l’ordonnance de Charles X de 1828 et les décrets Mandel de 1939 (Guyane, Wallis et Futuna, Saint Pierre et Miquelon, Polynésie française, Nouvelle Calédonie), l’Etat prend en charge les dépenses du culte.

 "L’évêque de Strasbourg est à l’indice 1.015 de la fonction publique, donc touche un traitement mensuel de 4.400 euros", explique-t-il. "C’est l’Etat qui paie les charges et il est assuré pour tous les risques... sauf celui d’accident du travail".

Par Laurence CHABERT


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