PG RESOLUTION DU CN ( 22 janvier 2010) CONCERNANT LES ECHEANCES DE 2012

jeudi 27 janvier 2011.
 

Une révolution citoyenne vient de commencer en Tunisie. Après l’Amérique Latine, la révolution citoyenne vient donc de fleurir sur les bords de la Méditerranée. En quelques jours le peuple en mouvement a contraint à la fuite un président en place depuis 23 ans. Membre de l’Internationale socialiste, Ben Ali était régulièrement félicité pour sa politique économique par le FMI. Ben Ali ne rechignait en effet jamais à imposer à son peuple de nouveaux sacrifices.

Pour imposer un partage inégal des richesses qui condamnait le plus grand nombre à la misère, il s’est livré à des violations de plus en plus graves de la démocratie. Son départ est une grande nouvelle ! Le Parti de Gauche se reconnaît pleinement dans la lutte du peuple pour une Tunisie libre et laïque. Il y retrouve son propre combat contre l’oligarchie au pouvoir en France. Celle-ci n’a d’ailleurs pas manqué de soutenir Ben Ali jusqu’à ce que sa chute apparaisse inéluctable. Cette solidarité des puissants doit nous servir de leçon.

Dans les formes singulières qui distinguent chacun de nos pays, nous affrontons les mêmes logiques et les mêmes intérêts. Nous combattons la même « grande régression ».

L’année 2010 a été marquée en France par l’ampleur du conflit social contre le projet de loi sur les retraites. Le gouvernement a certes réussi à imposer sa réforme mais il a en fait perdu la bataille idéologique. La mobilisation a aussi exprimé la nécessité d’un autre partage des richesses, comme l’atteste l’adhésion à la proposition d’un revenu maximum, Elle a aussi été caractérisée par un rejet global des politiques néolibérales mises en oeuvre par Sarkozy au profit d’un groupe réduit de profiteurs et d’accapareurs mêlant les plus grandes fortunes de France et une fraction de la classe politique.

Mais cela n’arrête pas le gouvernement dans sa volonté de poursuivre l’offensive antisociale. Si cela ne nous étonne pas venant de l’UMP, il est en revanche scandaleux que se soit trouvé un socialiste, Manuel Valls, pour lui faire la courte échelle dans sa remise en cause des 35 heures. Christian Jacob, nouveau président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, voulant démontrer qu’il marchait dans les pas de son prédécesseur Jean-François Copé, a lui choisi de s’en prendre aux fonctionnaires. Après la diminution massive de leurs effectifs, la droite veut maintenant remettre en cause leur statut. Ces attaques s’inscrivent dans un climat alourdi par les dérives autoritaires marquées par les lois antiimmigration comme la loi Besson ou la 11ème loi sécuritaire LOPPSI2, porteuse d’un projet de société sécuritaire et liberticide.

Rien ne serait plus dangereux que de faire croire qu’il suffit d’attendre les échéances de 2012 pour changer radicalement de politique. D’ailleurs la droite le dit avec cynisme : l’expérience démontre que les reculs imposés par les gouvernements de droite sur les retraites n’ont jamais été remis en cause par les gouvernements de gauche suivants. C’est pourquoi le patronat et l’UMP veulent continuer à marche forcée jusqu’aux derniers jours du gouvernement Sarkozy pour imposer le plus possible de casse libérale. Pour cela, ils cherchent à enfumer et démobiliser les citoyens en martelant que le déficit budgétaire de la France n’autorise d’autre solution que la baisse des dépenses publiques. Nous en mesurons les conséquences partout en Europe. Là où cette politique est menée sous la houlette de la Commission européenne et du FMI, ce sont les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les femmes, les jeunes qui en paient le plus lourd tribut pendant que les banques et toute la finance continuent à spéculer et s’enrichir sans vergogne. Tout au service des politiques d’austérité, le Conseil européen en vient même à s’accorder sur une mise sous tutelle des états telle que les parlements nationaux seraient privés du pouvoir décisionnel sur leurs budgets, ce qu’avec le PGE (Parti de la Gauche Européenne) nous refusons !

L’année 2011 doit donc être une année de résistance et de propositions alternatives. Nous affirmons clairement notre volonté de battre la droite et de chasser Sarkozy. Nous voulons faire reculer l’abstention, mobiliser les classes populaires pour offrir non seulement une alternative crédible aux politiques menées par l’UMP mais aussi aux politiques d’accompagnement du système proposées tant par les sociaux-démocrates que les écolo-libéraux. La mode est à la croissance verte, pourtant l’écologie libérale n’est pas une solution. C’est d’un changement radical qui prenne en compte les limites de notre planète dont nous avons besoin alors que les catastrophes climatiques et leurs conséquences sur la flambée des prix des matières premières dont les produits alimentaires frappent en premier les plus pauvres.

Ne nous y trompons pas, la situation actuelle peut occasionner une nouvelle victoire de la droite et même ouvrir un espace aux droites extrêmes dont le Front national est l’expression en France. Nous avons donc la responsabilité de construire l’espoir pour notre peuple pour empêcher de nous trouver dans une situation comme celle existant en Italie, aux Pays-Bas ou dans d’autres pays européens.

Pour cela nous avons un outil, le Front de Gauche, pour lequel nous affirmons l’ambition de bousculer le rapport de force au sein de la gauche et d’en être la première force.

C’est en effet le seul pôle capable à la fois de contester le libéralisme et le social-libéralisme tout en portant l’ambition de rassembler une majorité pour gouverner. Nous travaillons déjà à l’élaboration d’un programme de rupture avec la logique du système capitaliste et des modèles productivistes. C’est le rôle des forums pour un programme populaire et partagé qui, en démultipliant les débats localement, permettent d’impliquer des militants syndicaux, associatifs, des citoyennes et citoyens engagé-e-s ainsi que d’autres courants et organisations politiques bien au-delà des composantes actuelles du Front de Gauche. Nous disposerons ainsi sans nul doute de notre programme de gouvernement avant la fin du printemps.

Oui nous devons dépasser la construction originelle de cartel de partis et renforcer et élargir le Front de Gauche afin que par sa capacité d’initiatives, il devienne une force de rassemblement incontournable ! Pour ce faire nous soutenons l’idée d’Assemblées citoyennes du Front de Gauche. Dans le même esprit, nous nous félicitons de la décision de la FASE et de collectifs locaux du NPA de participer aux forums pour le programme partagé du Front de Gauche.

Les échéances électorales à venir doivent aussi être l’expression de ce renforcement et cet élargissement du Front de Gauche. Les cantonales en mars prochain en seront le premier moment. Nous en ferons une élection de portée nationale. Nous y afficherons une double ambition : infliger une première défaite à Sarkozy et installer le Front de Gauche et ses alliés par un score électoral à deux chiffres. Nous en aurons les moyens puisque ces élections verront des candidatures du Front de Gauche dans plus de départements que lors des élections régionales ainsi que la poursuite et l’augmentation du nombre d’alliances locales déjà tissées l’an dernier notamment avec la FASE, les Alternatifs, le M’PEP et le NPA et la présence plus nombreuse d’acteurs de la vie associative et syndicaliste.

Nous disposerons ainsi d’une rampe de lancement formidable pour les élections gouvernementales de 2012 où nous aurons obligation de proposer une voie nouvelle à notre peuple. C’est l’ambition que nous assignons au Front de Gauche.

C’est pourquoi nous nous réjouissons de la décision du Conseil national du PCF de soutenir des candidates et candidats du Front de Gauche lors des élections présidentielle et législative de 2012, comme nous le ferons dans les départements pour les cantonales. Les choix de programme, de stratégie, de candidat doivent être faits dès que possible, dans le respect de la diversité des formations qui composent le Front de Gauche. Notre rassemblement est un collectif. A chaque élection, dans chacune des circonscriptions, il ne peut s’opérer autour d’une seule personne pas plus qu’autour d’un seul parti.

Nous comprenons que nos choix collectifs doivent également respecter les statuts propres à chacune de nos formations.

C’est dans le cadre de ses statuts que le PCF demande aux autres partis du Front de Gauche de faire connaître leurs candidats à l’investiture du Front de Gauche pour l’élection présidentielle afin de les soumettre au libre débat des communistes.

C’est ce que nous faisons aujourd’hui en soutenant la proposition de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle. La révolution citoyenne que nous appelons de nos voeux nécessite une Constituante. Partisans d’un nouveau partage des richesses et d’une planification écologique, cela suppose la sortie du Traité de Lisbonne. La paix exige, pour notre pays, la sortie de l’OTAN et le retrait des troupes en Afghanistan. Après avoir examiné avec soin les autres candidatures qui se sont déjà déclarées, nous pensons en effet qu’elle est celle qui exprime le mieux la dimension de rassemblement qui constitue la singularité du Front de Gauche. Cela d’autant plus que les élections législatives devraient voir désignée une majorité de candidats issus du PCF, qui par son nombre de sortants et son ancrage sur le territoire, jouera un rôle clé dans cette élection qui constitue le rendez-vous démocratique essentiel à nos yeux, nous qui militons pour une Sixième République parlementaire par la convocation d’une Assemblée constituante.

Les adhérentes et les adhérents du Parti de Gauche seront consulté-e-s sur la candidature à la présidentielle dans le cadre du Front de Gauche. La date de cette consultation sera arrêtée lors du prochain Conseil national prévu les 9 et 10 avril.

Le Conseil national du PG s’adresse donc aujourd’hui à tous les concitoyens qui partagent notre projet et notre démarche pour qu’ils la renforcent dès maintenant. Une nouvelle fois, unis, nous pouvons ensemble écrire une des grandes pages de notre histoire. Comme nos frères et soeurs tunisiens viennent de nous le montrer, ayons les plus grandes ambitions. Si notre peuple le veut : tout est possible !

Vive la révolution citoyenne !

Paris, le 22 janvier 2011


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