France, Chili, Grèce... La jeunesse repart à l’assaut du vieux monde (printemps 2006)

mercredi 2 septembre 2020.
 

Après les longues grèves :

- de la jeunesse française contre la précarisation

Contre le CPE, nous devons absolument gagner !

Contre le CPE et la précarité : Quelle grande journée de manifestations (article du 4 avril 2006)

CPE : La victoire en chantant et en continuant (article du 10 avril 2006)

- et de la jeunesse chilienne contre la privatisation,

- c’est la jeunesse grecque qui se mobilise de façon massive en ces mois de mai juin 2006 contre la privatisation de l’enseignement.

"Le gouvernement grec, suivant en cela les décisions dérégulatrices prises par nos gouvernements pour être ensuite imposées par l’OMC et par l’Union européenne, veut modifier la Constitution rédigée après la chute de la dictature pour permettre la privatisation de l’enseignement universitaire. Il prépare en outre une loi qui va permettre la création d’établissements universitaires privés, qui va imposer les critères de gestion des firmes privées aux facultés d’État, qui va supprimer « l’asile universitaire » soumettant jusqu’ici l’intervention de la police sur les campus à l’accord du Conseil d’administration de l’université, qui va réduire drastiquement la possibilité de repasser les examens". (Raoul Marc Jennar)

Les informations disponibles permettent de noter de fortes similitudes entre les luttes en France et en Grèce :

- rôle des assemblées générales, nombreuses et décisionnelles

- rôle des occupations de locaux (actuellement 411 départements universitaires sur 475) .

- élection d’une coordination nationale étudiante

- puissance historique des manifestations

- soutien très important de la population, en faveur des occupations ( 60% des sondés grecs), contre la privatisation (78% des sondés considèrent que, pour revaloriser les diplômes, il n’est pas besoin de facs privées)

- dureté de la répression policière

- unité de la jeunesse et du syndicalisme salarié

- intransigeance jusqu’au boutiste du pouvoir puis recul plus ou moins tactique.

Parmi les leçons de ce mois de juin grec, notons la capacité qu’ont eu jeunes et professeurs à déjouer le piège des examens de fin d’année. Les médias grecs ont tout fait pour affoler les familles sur ce thème ; le gouvernement et la droite espéraient un effritement, des désaccords... Or, c’est l’inverse qui s’est produit ; aussi, c’est le gouvernement qui a cédé.

Grève générale étudiante en GRECE contre la marchandisation de l’enseignement

Lorsque la société se fige dans ses hiérarchies sociales et professionnelles, lorsque ses injustices criantes ne sont plus supportables, lorsque la représentation politique perd peu à peu la confiance populaire dans sa capacité à porter l’intérêt public...

mais qu’aucune force politique crédible n’est vécue comme porteuse de l’aspiration au changement...

La jeunesse repart à l’assaut du vieux monde. Telle est, pour une bonne part, la situation d’aujourd’hui, comme en 1792, comme en 1848, comme au début du 20ème siècle, comme en 1968.

Notre devoir, c’est d’en prendre conscience et de ne pas laisser la jeunesse isolée dans ses luttes et dans la recherche des voies pour une alternative politique, pour un autre monde. D’autant plus que l’histoire a montré la tendance naturelle de la jeunesse :

- à se brûler les ailes en voulant brûler les étapes

- à croire faire du neuf alors qu’elle balbutie dans les premiers errements du socialisme comme le "mouvementisme" qui veut changer le monde sans passer par la lutte pour le pouvoir politique ou le "propagandisme" qui privilégie une "ligne juste" à la volonté d’ouvrir avec les masses les portes d’un nouveau monde.

Le week-end prochain des 1er et 2 juillet 2006, PRS réunit un Conseil national dont l’importance saute aux yeux sur ce sujet comme sur la préparation des présidentielles.


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