Solidarité avec la révolte du peuple tunisien ! (par Gauche Unitaire)

vendredi 14 janvier 2011.
 

Depuis, plusieurs semaines, une véritable révolte du peuple et de la jeunesse tunisienne a éclaté contre la dictature de Ben Ali et contre les injustices sociales.

Le régime au pouvoir a répondu par une répression brutale et sanglante, qui a fait plusieurs dizaines de morts notamment au cours du week end des 9 et 10 janvier. Le pouvoir en place semble s’enfermer dans une fuite en avant répressive sanglante, alors même que la crise sociale semble tourner à la crise politique. D’un côté, il promet la création de 300 000 emplois et de l’autre il fait fermer les écoles et les universités pour étouffer la contestation.

Le silence complice du gouvernement français est absolument scandaleux, mais il n’est guère étonnant. Nicolas Sarkozy s’est toujours accommodé, quasiment félicité, du régime policier du président Ben Ali. Il affirmait sérieusement en avril 2008 que « la Tunisie a fait le choix volontaire de la démocratie », et que « l’espace des libertés progresse » en Tunisie. Ben Ali représente pour Sarkozy un allié stratégique notamment dans le cadre du projet d’Union Méditerranéenne. On comprend pourquoi le gouvernement français y va avec des pincettes. François Baroin appelle à « l’apaisement ». Tandis que le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire a été jusqu’à déclarer « Le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé (…) il a fait beaucoup de choses. On peut critiquer après certains aspects, être toujours vigilant sur les droits de l’homme, mais c’est un pays qui a connu de vraies difficultés. »

En fait, l‘économie tunisienne est largement dépendante des investisseurs français. La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie. La France est le principal fournisseur pour le marché tunisien (avec près de 20% des importations) et elle reçoit près de 30% des exportations tunisiennes. Le régime en place a tout fait pour favoriser l’implantation de capitaux étrangers, en faisant de certaines régions tunisiennes, de véritables plates formes « off shore », notamment dans la région de Tunis. Il y a plus de 1000 entreprises françaises implantées en Tunisie (dont les ¾ sous régime off shore, c’est à dire dans des conditions fiscales plus favorables). Les grands groupes industriels (Valeo, Sanofi-Aventis, Alstom), de distributions (Carrefour) et financiers (AXA, Natexis, BNP-Paribas, Société générale, Groupe Caisse d’épargne) prennent le pas sur les PME. En 2009, la France et la Tunisie ont également signé un accord de coopération sur le nucléaire civil. Le patronat français, qui parle souvent de capitalisme « éthique » s’accommode bien des droits démocratiques écrasés…

C’est ce qui avait sans doute amené Nicolas Sarkozy à féliciter Ben Ali réélu à …90% avec un référendum douteux et contesté à la fin de l’année 2009. La population tunisienne ne peut donc compter que sur elle-même pour en finir avec ce régime corrompu. Et sur le soutien de tous les peuples. En particulier en France, où les initiatives de solidarité avec la lutte du peuple tunisien se multiplient.


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