Quand de belles personnes sont prises le cul dans la confiture... (petites nouvelles du dimanche)

jeudi 27 janvier 2011.
 

1) Les étrennes de Noël du baron pontifical

2) Jean-Marie Messier condamné

3) Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac auraient bénéficié d’argent détourné par Bongo

4) Les patrons disparus depuis vont devoir payer

5) Les médicaments dangereux... ça rapporte énormément... jusqu’au jour où...

6) Albin Chalandon, 90 ans, ex-grand du gaullisme, a été placé en garde à vue à son domicile deux jours durant dans l’affaire Visionex

Que notre lecteur excuse la vulgarité du titre. Ce mot français vulgarité vient du latin vulgus, "bas peuple". Or, le bas-peuple actuellement, qui est-ce ? c’est celui des acteurs de crimes financiers contre la société et non celui des citoyens qui s’échinent à payer à crédit ou sur des comptes en négatif leur chauffage et leur nourriture.

1) Les étrennes de Noël du baron pontifical

Mi-juin 2008, la Société Lorraine de Participations Sidérurgiques ( holding familiale contrôlant le groupe financier Wendel) réunit son Assemblée générale. Le baron pontifical Ernest-Antoine Seillière de Laborde trône évidemment en maître de réunion.

Le gratin du gratin fournit l’assistance :

* des De La Rochefoucauld, ancestrale lignée de ducs et princes

* des De Polignac, dynastie de marquis, de princes...

* des De Noailles, ancienne et illustre famille de la noblesse française

* des De Broglie, célèbre généalogie de ducs, maréchaux...

* des De Rohan, maison princière parmi les maisons princières

* des De Montalembert, seigneurs poitevins d’ancestral lignage

* des de Montaigu, famille baronniale anglo-normande dont les aïeux combattirent à Hastings

* des Leclerc de Hauteclocque

* des De Lapanouse

* des De Panafieu (Françoise de... est la cousine du baron pontifical Ernest-Antoine Seillière de Laborde)

* des De Gargan, liés familialement aux De Wendel, eux aussi, depuis le mariage de Théodore Charles Joseph de Gargan et de Marguerite Joséphine de Wendel

* des De Curel, ancienne famille industrielle lorraine

etc

Ce beau monde est habitué à profiter de l’actionnariat sans se poser de questions.

Or, lors de cette Assemblée générale de mi-juin 2008, une administratrice cousine de seconde zone des De Wendel demande des explications sur un montage financier légal et opaque ayant permis à une dizaine de personnes de rafler 324 millions d’euros. Pis, elle porte plainte pour « abus de bien social et recel ». La justice classe l’affaire sans suite.

Parmi les bénéficiaires, le célèbre Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance de Wendel , pour 65 millions d’euros ! Quant au PDG, il prend dans l’affaire 156 millions d’euros.

Que la vie est belle dans le beau monde !

Et puis, surprise, en ce Noël 2010, le 24 décembre exactement, la direction nationale de vérification des situations fiscales adresse au baron un redressement fiscal de 50 millions d’euros et au PDG un redressement de 100 millions.

Pour l’administration, les 156 millions d’euros versés à Lafonta et 65 millions à Seillière auraient dû être déclarés en salaires en mai 2007, au moment de leur octroi sous forme d’actions.

Heureusement pour le baron, dans notre société le beau monde a droit à de nombreux égards : les négociations ont donc commencé... Le fisc réclame au total, pour ce seul montage financier découvert, 240 millions d’euros. Au final, de procédure judiciaire en petits arrangements possibles avec un ministre il restera peut-être quelques centimes à payer... et encore !

Capitalisme et libéralisme sont des ordures (petites nouvelles du dimanche)

Le gouvernement annonce "Nous vous avons tant menti que vous auriez tort de nous croire en 2011"

2011 Valls, Royal, DSK ! Quelle année pour le Parti socialiste ! ? (petites nouvelles du 2 janvier)

On n’en veut pas de cette société-là... (Petites nouvelles du dimanche du 26 décembre 2010)

Messieurs qu’on nomme grands, sur l’échelle des valeurs humaines, vous ne valez rien ! (petites nouvelles du dimanche du 19 décembre 2010)

2) Jean-Marie Messier condamné

Nous nous rappelons tous de J2M, star française du capitalisme triomphant des années 1995 à 2002. Ce polytechnicien, énarque, inspecteur des Finances, banquier d’affaires puis PDG apparaissait comme le symbole des gagneurs.

Ce vendredi, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende. Allant à l’encontre de la relaxe demandée par le parquet général, la onzième chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé l’ancien PDG de Vivendi-Universal (VU) coupable d’abus de biens social, pour sa gestion calamiteuse du groupe de médias et communications (35 milliards de dettes).

En cause : le parachute doré de 20,5 millions d’euros qu’il s’était fait octroyer en 2002 sans accord de son conseil d’administration. Le fait qu’il ait renoncé à ce gros chèque dans un deuxième temps n’a rien changé. Décrit dans le jugement comme un "prestidigitateur de dettes", Jean-Marie Messier a aussi été condamné pour sa "diffusion d’informations fausses ou trompeuses" sur la santé financière de VU pour deux communiqués litigieux.

Le tribunal a également infligé 15 mois de prison avec sursis et 850 000 euros d’amende pour délit d’initié à Guillaume Hannezo, son ancien bras droit. Même sursis pour le même chef d’accusation à l’encontre de l’homme d’affaires canadien Edgar Bronfman Jr, co-actionnaire de VU. Eric Licoys, ancien directeur général délégué du groupe, est condamné à six mois de prison avec sursis.

3) Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac auraient bénéficié d’argent détourné par Bongo

Une note diplomatique américaine divulguées par Wikileaks donne l’information suivante "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l’argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy".

Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) regroupant les réserves financières de ces pays, le Gabonais Philip Andzembe, avait placé en secret 500 millions d’euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société Générale.

L’enquête menée suite à ce placement non autorisé aurait révélé que près de 30 millions d’euros auraient été détournés par le défunt président gabonais Omar Bongo et auraient aussi profité à des partis français.

"C’est la Françafrique classique" conclut le câble américain.

Problème : en acceptant ces millions d’euros depuis 30 ans, les partis français concernés ne peuvent plus rien refuser au dictateur mécène. En 2001, dans un entretien avec un journaliste, Bongo avait mis en garde quiconque ne suivrait pas ses volontés ou même quiconque le lâcherait " Je vous dirai beaucoup de choses, mais je ne vous dirai pas tout. Je réserve le reste... A moins que des évènements inattendus ne m’obligent à nouveau à parler..."

4) Les patrons disparus depuis vont devoir payer

En 2002, les 47 salariées de Palace Parfum trouvent un matin leur usine vidée de ses machines. Quant aux deux patrons, les voilà soudain en fuite etintrouvables sur le territoire français.

Les salariées s’adressent aux prudhommes pour être payées de leurs heures supplémentaires et heures de travail dissimulé.

Huit ans plus tard, les prudhommes accordent 10000 euros à chaque salariée.

La justice condamne les deux patrons pour banqueroute, abus de biens sociaux et travail dissimulé. En réalité, ils n’ont jamais été retrouvés.

5) Les médicaments dangereux... ça rapporte énormément... jusqu’au jour où...

Environ cinq millions de patients ont été traités au Mediator en France de 1976 à 2009, sans doute "bien conseillés" par le "laboratoire" Servier.

Qui a payé ? la branche Assurance maladie. Le Mediator aurait coûté quelque 423 millions d’euros de remboursement à la Sécurité sociale depuis 10 ans, plus d’un milliard depuis 1976, bien plus affirment plusieurs sources.

Aujourd’hui, une étude réalisée par des épidémiologistes mandatés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) rend ce Mediator responsable de 1000 à 2000 morts.

Pris les mains et le reste dans la confiture, que dit Jacques Servier, patron du laboratoire du même nom ? Il ose prétendre que son produit, le Mediator, n’aurait été à l’origine « que » de trois morts. Que craint-il donc pour mentir ainsi ?

6) Albin Chalandon, 90 ans, ex-grand du gaullisme, a été placé en garde à vue à son domicile deux jours durant dans l’affaire Visionex

La société nantaise est soupçonnée de fabriquer des bornes internet pour des paris clandestins et visée par une enquête dans laquelle le fils d’Albin Chalandon a été mis en examen.


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