Les radicaux prêts à faire alliance avec Borloo comme avec le PS (article Le Monde)

mercredi 12 janvier 2011.
 

Vous souhaitez recommander la lecture de cet article à votre Jean-Louis Borloo, candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2012 pour le Parti radical valoisien (PR), pourrait ratisser des soutiens au-delà du centre. Dans un entretien accordé au Figaro, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) , évoque le rapprochement de "la famille radicale" pour la présidentielle et une union à gauche pour les sénatoriales.

Partira, partira pas en campagne ? Si la candidature de Jean-Louis Borloo demeure toujours aussi incertaine, sa capacité à attirer au sein de son parti les personnalités politiques satellisées par l’UMP est démontrée. Lors de son déjeuner républicain du 9 décembre, l’ancien maire de Valenciennes avait réuni à sa table de nombreuses sensibilités parmi lesquelles Rama Yade, ex-secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Bockel, patron de La Gauche moderne, Gérard Larcher, président du Sénat, Jean-Pierre Chevènement, souverainiste de gauche, Xavier Bertrand, ancien patron de l’UMP redevenu ministre et Bernard Tapie, voisin radical de gauche du radical valoisien...

UNE CANDIDATURE DE TYPE "FRONT RÉPUBLICAIN"

Quelques semaines plus tard, Fadela Amara, ex secrétaire d’Etat à la ville, rejoignait le parti de M. Borloo, suivant l’exemple de Rama Yade. Aujourd’hui, c’est Jean-Michel Baylet qui se déclare "pas hostile à une candidature de type ’front républicain’" avec les anciens ministres sarkozystes du Parti radical valoisien, ouvrant un peu plus à gauche le potentiel de rassemblement derrière Jean-Louis Borloo.

Seul bémol, le PRG est prêt à faire alliance avec son voisin de droite à la condition qu’il renie son contrat d’affiliation avec l’UMP. Curieusement, le fait que son allié potentiel soit composé d’élus ayant activement soutenu la politique de Nicolas Sarkozy ne fait pas partie des problèmes évoqués par Jean-Michel Baylet.

Le Parti radical de gauche est donc prêt à faire alliance avec un parti membre de la majorité présidentielle en 2012. Mais en ce qui concerne les élections sénatoriales qui se tiendront quelques mois plus tôt, en septembre 2011, c’est un autre partenariat politique que les sénateurs du PRG étudient : le rassemblement de la gauche. "Après les prochaines élections sénatoriales, la majorité se jouera à cinq ou six sièges", explique un sénateur centriste.

"UNE CONCEPTION SURPRENANTE DE LA DÉMOCRATIE"

Les radicaux, qui comptent aujourd’hui onze élus au sénat, pourraient être en mesure de faire basculer la majorité d’un côté ou de l’autre. Ils espèrent obtenir en contrepartie de leur soutien la présidence du Sénat. "Pour la première fois depuis une quarantaine d’années, la gauche peut présider le Sénat. Il faut donc créer les meilleures conditions pour la victoire, estime Jean-Michel Baylet. Pour cela, il me paraît indispensable qu’il y ait pour la présidence une candidature issue du Rassemblement démocratique et social européen", dont fait partie le PRG.

Du côté du Parti socialiste, la manœuvre ne fait pas sourire. "Il faudra, pour que la gauche devienne majoritaire au Sénat, construire une majorité très large, gagner un maximum de sénateurs, reconnaît Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat. Néanmoins, la logique de Jean-Michel Baylet qui voudrait que le parti qui compte le moins d’élus obtienne la présidence marque une conception surprenante de la démocratie."

Eric Nunès


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