Aurore Martin, extradée vers l’Espagne, vient d’être libérée sous caution (16 articles)

samedi 22 décembre 2012.
 

Aurore Martin est sortie de prison de : SVPat samedi 22 décembre 2012 - 17h00 1 commentaire

16) La militante basque française Aurore Martin est sortie de prison samedi 22 décembre. La justice espagnole avait annoncé la veille sa remise en liberté sous caution. La jeune femme de 33 ans avait été arrêtée le 1er novembre à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), puis remise à Madrid aussitôt, en vertu d’un mandat d’arrêt européen datant de 2010.

15) Aurore Martin : Georges Moustaki... je réfrénais un "salaud !" à l’adresse du ministre de l’Intérieur

Quand j’ai appris la nouvelle de l’extradition expéditive d’Aurore Martin, je réfrénais un "salaud !" à l’adresse du ministre de l’Intérieur, sachant que le sort d’Aurore était déjà plié. J’attendais cependant une réaction un peu plus vive de la part des gens de gauche. Mais il n’en est rien.

Valls-Pilate s’est débarrassé de la gêneuse en grande hâte. Et tout est rentré dans l’ordre. La majorité est-elle devenue silencieuse ?

Résumons, l’affaire a été traitée à la va-vite et la réaction a été quasi nulle.

Je n’ai pas de motivations personnelles pour en reparler, nonobstant une empathie pour ceux qu’on livre à la "justice" espagnole que j’avais combattu au temps du franquisme.

Je dois avouer être aussi très choqué qu’un Catalan socialiste n’aie pas la mémoire du traitement infligé naguère aux prisonniers politiques dans son pays d’origine. Et par la "naïveté" des propos de Hollande qui prétendait qu’on pourrait lui restituer Aurore après examen du dossier.

Source : http://www.huffingtonpost.fr/george...

14) Hollande a donné son feu vert pour l’extradition d’Aurore Martin

Source : http://www.mediapart.fr/journal/fra...

François Hollande a validé l’extradition vers l’Espagne de la militante basque Aurore Martin arrêtée près de son domicile de Mauléon, le 1er novembre, selon des informations obtenues par Mediapart. La jeune femme avait été immédiatement livrée à la police espagnole. « Des consultations au plus haut niveau » impliquant les ministres concernés et le président ont été conduites avant d’ordonner le transfèrement de la jeune femme, a-t-on confirmé officieusement à l’Élysée.

Hier encore, Manuel Valls assurait devant l’Assemblée nationale qu’il n’avait « pris aucune décision ». Tout en maintenant que l’exécution du mandat d’arrêt européen MAE était « une décision de la justice » qui a été « appliquée sous l’autorité du parquet général de Pau ». « Ce n’est pas du ressort du ministre de l’intérieur que je suis », a-t-il soutenu. « Ce n’est qu’après avoir décliné son identité qu’Aurore Martin a été identifiée comme personne recherchée », a aussi indiqué le ministre.

Selon les informations recueillies à l’Élysée, l’interpellation d’Aurore Martin n’avait au contraire « pas de caractère fortuit ». « Les bonnes relations du président avec les autorités espagnoles et la volonté de renforcer la lutte antiterroriste facilitent ce type d’opération », a poursuivi cette source. Le 22e sommet franco-espagnol, qui s’est tenu à Paris le 10 octobre 2012, sous la présidence de François Hollande et Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, en a été l’illustration.

Mariano Rajoy et François Hollande, le 10 octobre© Reuters « Avec les Espagnols, la coopération ne porte pas que sur ETA, et c’est un ensemble qui est pris en considération », commente-t-on. Les sujets sécuritaires recouvrent une vaste zone, partant du Maghreb jusqu’au golfe d’Aden (l’opération militaire Atalante), ou du golfe de Guinée jusqu’en Méditerranée. Ainsi, l’Espagne « fait partie des priorités ».

Selon l’Élysée, les chefs d’accusation visant Aurore Martin ne sont « pas anodins », contrairement à ce que soulignent tous les observateurs. La militante était réclamée pour son engagement au sein de Batasuna, un mouvement interdit en Espagne en 2003, mais qui est resté légal et actif en France jusqu’à aujourd’hui. Membre du bureau national de Batasuna, Aurore Martin est intervenue lors de plusieurs conférences de presse en 2006 et 2007, et elle a également été salariée du groupe parlementaire du Parti communiste des terres basques, en 2007.

« Je suis accusée d’association de malfaiteurs, donc d’actes terroristes, pour le seul délit de m’être exprimée publiquement lors de différents événements, au nom de ma formation politique », expliquait-elle dans un entretien à Mediapart en 2011. Cette situation ubuesque n’a pas été clarifiée par la cour d’appel de Pau qui a validé l’extradition en novembre 2010.

La Cour avait fait un tri. Elle refusait « la remise » de la militante aux mains des Espagnols pour les faits qui concernaient son activité en France, mais l’acceptait pour le reste : les conférences de presse en Espagne. Hier, les soutiens de la militante ont souligné que l’Audiencia nacional avait réintroduit les faits exclus par la cour d’appel de Pau dans son acte d’accusation, ce qui pourrait leur permettre de soulever l’illégalité du transfèrement.

La procédure du mandat d’arrêt européen – introduite en 2004 dans le code de procédure pénale français – autorise la remise des nationaux aux autorités requérantes, et permet sa mise en œuvre « sans contrôle de la double incrimination » – la concordance juridique des poursuites entre les deux pays – s’agissant notamment d’actes terroristes. Mais la procédure prévoit aussi que l’exécution d’un mandat d’arrêt européen peut être refusée s’il apparaît que l’autorité étrangère envisage de poursuivre ou de condamner une personne pour ses opinions politiques. Or les faits reprochés à Aurore Martin par l’Espagne relèvent précisément d’une activité politique classique.

Questionné par France Bleu Pays basque, en juillet 2011, après l’échec de l’arrestation d’Aurore Martin – protégée par une foule de militants à Bayonne –, François Hollande jugeait qu’il y avait « un principe de clémence à faire respecter ». L’exercice du pouvoir a semble-t-il modifié son point de vue.

13) Communiqué du PG contre l’extradition d’Aurore Martin

Militante du parti indépendantiste basque Batasuna (interdit en Espagne mais légal en France), Aurore Martin, citoyenne française, est poursuivie en Espagne pour avoir participé à des réunion publiques, sous l’inculpation de « faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme ». Elle vient d’être arrêtée dans les Pyrénées Atlantiques et immédiatement extradée en Espagne où elle est aujourd’hui passible d’une peine de 12 ans de prison et où elle sera traduite devant des juridictions d’exception qui n’ont jamais condamné les actes de torture de la police espagnole perpétrés à l’encontre des militants basques.

Là où en 2011, Guéant et Sarkozy avaient reculé devant la mobilisation des nombreux soutiens de gauche comme de droite de la militante politique, Valls et Hollande n’ont pas hésité une seconde à livrer, sous couvert d’un mandat d’arrêt européen, une citoyenne française poursuivie pour des faits légaux dans notre pays. Ils bafouent ainsi les libertés d’opinion et d’expression reconnues par notre constitution et trahissent honteusement les principes fondateurs de la gauche.

Les désaccords politiques que nous avons avec Aurore Martin et son parti n’empêchent en rien le Parti de Gauche de rappeler son combat contre la criminalisation des activités militantes, syndicales et associatives. Il condamne donc vigoureusement cette mesure et exige du gouvernement qu’il mette tout en œuvre pour qu’Aurore Martin soit de retour en France dans les meilleurs délais.

12) L’UD CGT 64 dénonce l’extradition d’Aurore MARTIN

Dans un communiqué rendu public ce soir 2 novembre 2012, l’UD CGT 64 dénonce l’extradition d’Aurore MARTIN et exige sa libération immédiate.

Libérons Aurore MARTIN des griffes des fascistes ! Renforçons la mobilisation pour sa libération !

Le gouvernement français vient d’arrêter et d’extrader Aurore MARTIN, militante politique française en raison de sa participation à diverses manifestations publiques et politiques (en France et en Espagne) organisées par un parti légal en France, Batasuna.

L’Union Départementale CGT 64 :

Condamne le recours à la procédure qui conduit à ce qu’un(e) citoyen(ne) (e) soit poursuivi(e) par les autorités d’un État européen pour des faits que la France ne considère pas comme illégaux ;

S’inquiète de ce qu’il soit envisagé l’application d’une loi d’exception pour la participation à des réunions et à des conférences de presse ;

Considère que ce recours traduit une volonté non de lutter contre le terrorisme mais de criminaliser l’action politique et d’instrumentaliser la justice.

Appelle les autorités européennes à réviser profondément la procédure du mandat d’arrêt européen afin de garantir les libertés individuelles et à ne pas permettre de tels dévoiements de cette procédure.

L’UD CGT 64 condamne fermement cette décision du gouvernement français.

L’UD CGT 64 exige du gouvernement français qu’il mette tout en œuvre pour permettre à Aurore MARTIN de recouvrer immédiatement la liberté.

Bayonne, Le 02 Novembre 2012.

12) Liberté pour Aurore Martin, non à l’exécution du mandat d’arrêt européen ! NPA

Nous condamnons fermement l’arrestation d’Aurore Martin militante de Batasuna au Pays Basque nord. Cette militante politique risque 12 ans de prison dans l’Etat Espagnol pour avoir participé à des réunions publiques de l’autre côté des Pyrénées. Cela est tout simplement inacceptable et correspond à une véritable remise en cause de la liberté d’expression.

Nous ne pouvons pas tolérer que cette militante qui a été contrainte à la clandestinité depuis le 21 décembre 2010 soit expulsée vers Madrid où sa condamnation est assurée. Le mandat d’arrêt européen (MAE) ne doit pas s’appliquer. Ironie de l’histoire la première exécution du MAE contre une ressortissante du Pays Basque Nord risque de voir le jour sous un gouvernement à majorité socialiste.

Le NPA réaffirme qu’il n’y aura pas de solution à la question basque sans passer par le droit à l’autodétermination. Les dernières élections au Pays Basque sud confirment cette affirmation. Nous participerons à la manifestation du 10 novembre à Bayonne en faveur des droits des prisonniers basque. Nous restons disponible pour toute action de solidarité et de mobilisation pour exiger et obtenir la libération d’Aurore Martin.

Montreuil, le 1 novembre 2012

11) Commmuniqué de soutien à Aurore MARTIN. Non au délit d’opinion politique !

Jean-Marc Ayrault et François Hollande doivent immédiatement rendre des comptes aux citoyens qui les ont élus pour que cesse la politique de la bourgeoisie et du capital, et non pour que la politique de Sarkozy se perpétue !

Pour que les libertés publiques et individuelles soient de nouveau respectées. Pour que la France mérite à nouveau qu’on la qualifie de "patrie des droits de l’Homme".

Hier les rroms, aujourd’hui, Aurore Martin. Cela doit cesser !

Autrefois, François Mitterrand, figure tutélaire de Hollande et consorts, a cependant pris une décision courageuse à l’égard des militants d’extrême-gauche italiens (Battisti, Petrella...) qui se cachaient sur notre sol d’un pouvoir transalpin qui voulait des boucs-émissaires et une vendetta légale sans procès équitable, avec des cartes truquées.

Hier, la police de l’État français a arrêté Aurore Martin, militante française du parti basque Batasuna en France, sur ordre de M. Manuel Valls, fils d’exilés catalans qui en leur temps, fuyaient le franquisme. Le changement ce n’est vraiment pas maintenant.

Cachant son forfait derrière le légalisme d’un mandat d’arrêt européen, faisant semblant d’ignorer ce que permet l’article 695-22 de notre code de procédure pénale, tiré des dispositions de la décision-cadre européenne, Manuel Valls, appuyé (on ne l’imagine pas autrement) par François Hollande et Jean-Marc Ayrault, en livrant une jeune femme innocente aux yeux du droit français, à la justice d’exception d’un pays actuellement gouverné par la droite, a couvert de honte et d’opprobre à tout jamais le peu qui restait de socialistes dans le PS.

Manuel Valls, PS, a fait ce que ni Hortefeux ni Guéant, UMP, n’avaient osé faire. Extrader une citoyenne française qui risque 12 ans de réclusion pour délit d’opinion politique ,appartenance, en France, à un groupe politique qui n’a pas l’heur de plaire au gouvernement espagnol et qui est soupçonné d’être, en Espagne, la "vitrine légale" d’ETA.

Et à supposer même que cela soit un jour avéré de façon aussi simple et sans aucune ambiguïté, qu’a donc fait Aurore Martin pour mériter un tel traitement ?

RIEN.

Manuel Valls a livré une citoyenne française innocente, poursuivie par la justice espagnole pour ses opinions politiques et son militantisme certes actif mais pacifique, à la cause basque, à un gouvernement de droite réactionnaire.

Personne ne peut ignorer que ceci intervient dans le double contexte de la crise économique qui flambe et s’aggrave dans toute l’Europe, et dans un renouveau des forces de résistance, dont Aurore Martin fait assurément partie, ainsi que nous tous, après une séquence électorale en Espagne qui a vu le score des séparatistes basques augmenter considérablement.

Les ministres EELV doivent démissionner pour marquer leur complète désapprobation. Christiane Taubira doit démissionner également. Ici, la Justice a été foulée aux pieds, c’est l’Etat policier dans toute sa fascisation qui a prévalu.

On ne transige pas avec de telles pratiques. On les condamne, on les combat.

Le Collectif Bellaciao demande la libération immédiate d’Aurore Martin, lui renouvelle son plein et entier soutien, et il demande la mobilisation de toutes les forces qui se revendiquent de la gauche, des droits de l’homme, des libertés fondamentales à cette fin.

Nous déplorons ce type de provocation policière, d’Etat, en plein processus d’apaisement et de désarmement.

Le délit d’opinion politique ne doit pas être entériné dans les faits, il ne faut pas se cacher derrière un légalisme qui renvoie aux pires heures de l’Europe. Nous appelons à participer nombreux à toutes les initiatives qui seront prises dans les jours à venir dans ce but.

LIBÉREZ AURORE MARTIN ! VALLS DÉMISSION ! NON AU DÉLIT D’OPINION POLITIQUE !

Collectif Bellaciao

Paris, 2 novembre 2012

10) Aurore Martin ne doit pas être extradée vers l’Espagne 3000 manifestants à Bayonne ce 25 juin 2011

Le fiasco de la tentative d’interpellation d’Aurore Martin, mardi après-midi, par quatre policiers encagoulés a dopé la manifestation contre le mandat d’arrêt européen (ou MAE), organisée hier à Bayonne. 3 000 manifestants selon les organisateurs, 2 100 selon la police. Bien plus dans tous les cas que les 1 500 attendus.

La militante indépendantiste, sous le coup d’un tel mandat, doit être remise à la justice espagnole. Les responsables de l’antiterrorisme espagnol ont hâte d’entendre la jeune femme, membre de Batasuna, parti interdit en Espagne mais autorisé en France. Pour éviter d’être interpellée, elle a vécu cachée depuis plusieurs mois tandis que s’organisait, autour de son cas, un mouvement de protestation concernant le MAE.

Un « rempart militant »

Celle que tout le monde appelle désormais de son seul prénom, Aurore, est réapparue samedi dernier, à Biarritz, à l’occasion d’un meeting où elle a pris la parole, entre le sénateur maire Didier Borotra et le leader corse Jean-Guy Talamoni. Revenue à la vie publique, Aurore Martin bénéficie toutefois d’un « rempart militant » qui a empêché son interpellation mardi et qui, hier, lui a permis de se rendre à la manifestation sans risque d’être arrêtée. Hier, ce rempart militant s’est enrichi d’élus socialistes. Le vice-président du Conseil général Christophe Martin a indiqué que sa présence visait à défendre la liberté d’expression : « Je combats les idées d’Aurore Martin mais je me bats aussi pour qu’elle puisse les défendre. Nous sommes dans un pays républicain et Batasuna n’est pas interdit. »

Avant de défiler en tête de cortège, Aurore Martin a brièvement répondu aux questions des journalistes, indiquant qu’elle était déjà très soulagée d’être arrivée jusqu’au point de rassemblement. « Je ne me cache plus mais je ne sors pas. Je n’ai pas envie de risquer une interpellation discrète en allant me balader. Je ne me fais pas d’illusion, la police sait où me trouver et l’arrestation viendra. »

Aurore Martin s’est félicitée que l’opinion publique s’intéresse à la question du Mandat d’Arrêt Européen : « La bataille politique pour cela est gagnée. »

Les policiers, présents en nombre tout au long du parcours, sont restés dans leur stricte tâche de sécurité publique. Ils ont bien sûr entendu, tout au long du défilé, les marques de soutien scandées pour la militante : « Aurore, herria zurekin », Aurore, le peuple est avec toi.

Source :

http://www.sudouest.fr/2011/06/26/a...

9) L’acharnement contre Aurore Martin est inadmissible (par MARTINE BILLARD le 25 juin 2011)

Aurore Martin est poursuivie en Espagne pour sa participation à une conférence de presse. L’utilisation du mandat d’arrêt européen pour extrader une citoyenne française vers un autre pays pour ce qui est considéré comme un délit d’opinion en France est un détournement total de procédure.

Quels que soient les désaccords politiques que nous avons avec Aurore Martin, le Parti de Gauche n’accepte pas cette tentative musclée d’arrestation. En s’obstinant à vouloir l’extrader, malgré les nombreux soutiens dont elle bénéficie, aussi bien de gauche que de droite, le gouvernement et son ministre de l’intérieur Claude Guéant bafouent les libertés d’opinion et d’expression reconnues par notre constitution.

Le Parti de Gauche exige le respect de nos valeurs démocratiques et l’abandon de la volonté d’extradition d’Aurore Martin.

8) Communiqué de Solidaires en soutien à Aurore Martin face à la lettre de cachet du ministre Guéant

Pour accéder à l’article ci-dessus, cliquer sur ce tire.

7 APPEL UNITAIRE

Militante du parti indépendantiste basque Batasuna (légal en France), Aurore Martin est sous le coup d’une extradition imminente vers l’Espagne depuis que la cours d’appel de Pau a validé le mandat d’arrêt européen délivré par la justice espagnole. Elle risque 10 à 12 ans de prison.

C’est en réalité son engagement politique qui est condamné puisque le mandat d’arrêt porte sur la participation de cette citoyenne française à des réunions et des conférences de presse de l’autre côté des Pyrénées.

Nous, signataires de cet appel, condamnons le recours à la procédure qui conduit à ce qu’un citoyen soit poursuivi par les autorités d’un Etat européen pour des faits que la France ne considère pas comme illégaux. Nous considérons que ce recours traduit une volonté non de lutter contre le terrorisme mais de criminaliser l’action politique et d’instrumentaliser la justice.

Aussi nous exigeons du gouvernement français qu’il n’exécute pas ce mandat d’arrêt à l’encontre de cette militante politique. Nous appelons également les autorités européennes à réviser profondément la procédure du mandat d’arrêt européen afin de garantir les libertés individuelles et à ne pas permettre de tels dévoiements de cette procédure.

Premiers signataires au niveau national :

Alternatifs,

Alternative Libertaire,

Europe Ecologie/les Verts,

Gauche Unitaire,

Mouvement Politique d’éducation Populaire,

Nouveau Parti Anticapitaliste,

Parti Communiste Français,

Parti de Gauche,

Solidaires...

6 Aurore Martin, militante politique française, prend le maquis pour ne pas être extradée vers l’Espagne

Nous ne sommes pas dans les années 40 et l’ époque noire et brune de la collaboration. Pourtant une jeune Française Basque, Aurore Martin est obligée de se cacher pour ne pas être livrée à un gouvernement étranger. Aurore l’a annoncé dans la presse : elle va se cacher comme avant elle les résistants au nazisme avaient du le faire dans la France occupée.

Nous sommes dans un pays ou en théorie le droit à l’expression de ses idées politiques sont garantis par la constitution.

Nous sommes dans un pays pris en otage par une clique de plus en plus fascisante, de plus en plus décidée à faire taire toute opposition, de plus en plus déterminée à criminaliser ceux et celles qui osent exprimer leurs convictions politiques.

Nous sommes dans un pays qui a vassalisé à ce point la justice qu’elle est devenue la courroie de transmission du pouvoir dont elle applique avec zèle les décisions politiques.

Nous sommes dans une Europe faite pour les puissants contre les citoyens. Une Europe de la finance qui ne reculera devant aucuns moyens même les plus dégueulasses pour faire taire toute opposition politique.

En cette année 2010 finissante la clique Sarkozy à décidé de livrer au gouvernement Espagnol une jeune Française, une militante politique membre d’un parti - Batasuna - tout ce qu’il y a de plus légal. Elle milite pour l’autodétermination du peuple Basque. C’est légal parfaitement légal... Du moins ça l’ était jusqu’à ce que le gouvernement ne décide que c’est un crime.

Nous ne sommes pas l’ époque de l’occupation, mais une jeune femme est obligée de se cacher pour se protéger et défendre ses convictions politiques. « Je n’ai pas l’intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de mon mandat d’arrêt européen (...). Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement » a déclaré celle qui devient un symbole en devenant la première personne à prendre le maquis dans une France de plus en plus rance.

Aurore Martin est la première, sûrement pas la dernière de ceux et celles qui devront passer à la clandestinité dans un pays qui a décidé de tuer toute contestation qu’elle soit syndicale ou politique. Le capitalisme est malade et Sarkozy est près à sacrifier quelques manants au dieu marché. Et tant pis si il y a du sang et des larmes. Tant pis si pour satisfaire son dieu païen il piétine les valeurs de la France qu’il ne connait d’ailleurs pas.

Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

5 Communiqué du NPA du vendredi 17 décembre 2010

En rejetant le recours de la militante basque Aurore Martin, la Cour de Cassation vient d’ouvrir la voie à son extradition vers l’Espagne. Le gouvernement français a désormais 10 jours pour mettre à exécution cette décision.

Le 9 novembre, le tribunal de Pau avait validé le mandat d’arrêt européen délivré contre cette citoyenne française qui est accusée de « participation à une organisation terroriste ». C’est en réalité son engagement politique au sein de l’organisation indépendantiste Batasuna (illégale en Espagne mais autorisée en France) qui est criminalisée, les faits incriminés étant la participation à une conférence de presse et un meeting sur le territoire espagnol entre 2005 et 2008.

Dans le cadre d’une large mobilisation de la population au Pays basque français, de très nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives ainsi que des élus ont apporté leur soutien à la militante dénonçant le caractère politique du mandat d’arrêt qui constitue une atteinte grave aux libertés individuelles.

En livrant une de ses ressortissantes à la justice espagnole d’exception, les autorités françaises créeraient un dangereux précédent sur le plan des droits civils et politiques élémentaires. Elles fragiliseraient par ailleurs le processus de résolution démocratique du conflit au Pays basque qui s’est ouvert ces derniers mois.

Il est encore temps d’empêcher l’irréparable. Le NPA appelle l’ensemble de la gauche politique et sociale à se mobiliser pour exiger qu’Aurore Martin ne soit pas extradée.

http://www.npa2009.org/content/comm...

4 Le Parti de Gauche du Pays basque dénonce l’extradition d’Aurore Martin

Le feu vert au mandat d’arrêt européen à l’encontre d’Aurore Martin a été présenté comme "un précédent historique grave" par Batasuna. Le PS et le Parti de Gauche ont qualifié le MAE d’"inacceptable". La décision favorable de la justice française au mandat d’arrêt européen de l’Espagne à l’encontre d’Aurore Martin a été présentée comme "un précédent historique grave" par le parti indépendantiste basque Batasuna, dans lequel milite la jeune femme.

Au cours d’une conference de presse ce mercredi matin à Bayonne, les membres de sa direction du Pays Basque nord ont souhaité dénoncer "une décision de nature politique" dont la finalité est l’illegalisation de fait de Batasuna comme en Espagne, quand ce parti est légal en France.

Une porte ouverte à de nouvelles procédures de ce type ne font pas l’ombre d’un doute, ont-ils estimé, mais qui ne sera "pas en mesure de nier le besoin d’un acteur politique comme Batasuna dans la résolution du conflit basque".

Déplorant que l’Etat français n’adopte pas "une autre position que celle de la répression", ses dirigeants ont annoncé leur intention de demander "une position claire et audible" sur cette procédure judiciaire à tous les acteurs politiques et sociaux du Pays Basque nord.

"Il ne peut pas exister de position de neutralité sur cette question", a prévenu son principal responsable politique Xabi Larralde, "nous sommes à un tournant de l’histoire du Pays Basque", a-t-il conclu.

Xabi Larralde a estimé que cet arrêt est "une décision politique" et a pointé du doigt l’ancienne garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, également élue du Pays basque. "On est bien obligé de remonter la hiérarchie judiciaire", a-t-il expliqué.

La cour d’appel du tribunal de Pau s’est prononcée mardi pour l’exécution du mandat d’arrêt européen en retenant les articles d’opinions, les conférences de presse et les activités publiques de la jeune femme sur le territoire espagnol. Elle a rejeté les mêmes faits sur le territoire français, ainsi que les arguments de la défense qui considère que le caractère politique de l’accusation constitue un motif de refus du mandat européen.

La militante basque, en liberté sous contrôle judiciaire, s’est immédiatement pourvue en cassation pour suspendre la décision. Elle risque 12 ans de prison en Espagne.

Le Parti de Gauche et le Parti Socialiste qualifient d’"inacceptable" le MAE à l’encontre d’Aurore Martin

De nombreuses personnalités et groupes politiques ont dénoncé l’application de ce mandat européen en France pour son caractère politique, comme les députés européens Catherine Grèze, José Bové (Europe écologie), François Alfonsi (Régions et peuples solidaires), le sénateur maire de Biarritz Didier Borotra ou le député Jean Lassalle (Modem).

Ce mercredi, le Parti Socialiste des Pyrénées Atlantiques et le Parti de gauche pays basque ont qualifié la validation du mandat d’arrêt européen à l’encontre d’Aurore Martin d’"inacceptable".

"Le PS déplore le recours à cette procédure, dont le fondement est détourné (lutte contre les actes terroristes), et qui conduit à une remise en cause des droits de la défense et des libertés individuelles," indique le PS dans un communiqué. "Ainsi, cette démarche de la Justice espagnole et du Parquet français relève d’une volonté, non de lutter contre le terrorisme comme le prévoit le mandat d’arrêt européen, mais de criminaliser des actes politiques démocratiques".

Le Parti de Gauche, de son côté, regrette que la cour d’appel de Pau ait décidé d’autoriser l’extradition d’une jeune femme, de la livrer à un tribunal d’exception "dont la cour d’Appel de Pau a pourtant dénoncé les dérives" et de faire peser sur elle "la menace de passer 12 ans en prison dans un pays dont elle ne connaît pas la langue".

"Et tout cela alors même qu’elle n’a commis aucun crime ni délit condamnable en France puisque le parti dans lequel elle a milité, Batasuna est légal de ce côté-ci des Pyrénées," soulignent-ils.

Samedi à Bayonne, une manifestation a réuni plus d’un millier de personnes pour condamner les mandats d’arrêt européens. A cette occasion, la vice-présidente de la ligue française des droits de l’homme, Dominique Noguères, a dénoncé "une volonté, non de lutter contre le terrorisme, mais de criminaliser des opposants politiques à l’initiative des gouvernements des deux pays".

Le PCF contre la remise d’Aurore Martin

Une jeune française risque d’être arrêtée et livrée à la justice espagnole. La motivation de cette extradition est le fait d’appartenir à une organisation jugée comme terroriste en Espagne mais légale en France. C’est l’application d’une modification de la constitution qui autorise depuis le 1er janvier 2004 le gouvernement à livrer des français à une justice étrangère.

Ainsi se trouvent confirmés les dangers dénoncés par les Communistes au parlement lors du vote du 17 mars 2003 sur la modification de la constitution française (seul groupe ayant voté contre) ; le mandat d’arrêt européen remettait en cause un principe fondamental reconnu par les lois de la République le refus d’extradition pour des motifs politiques.

Le terrorisme que nous condamnons sans équivoque et qu’il faut mettre hors d’état de nuire sert de prétexte liberticide aux États. Les exemples récents sont nombreux : l’IRAK, l’AFGHANISTAN, GUANTANAMO, le GIA Algérien etc.

Si devant la montée du terrorisme et de l’internationalisation de la criminalité il s’impose de renforcer l’efficacité des procédures juridiques transnationales. Une fois de plus la commission européenne a privilégié l’harmonisation des moyens de répression au lieu de chercher à harmoniser et à construire une Europe de la justice. Comme elle a construit une Europe de la libre circulation des capitaux, une Europe ultra libérale plutôt que de construire une Europe sociale.

La Fédération des Pyrénées-Atlantiques du Parti communiste français exige que ne soit pas livrée à la police espagnole la jeune française Aurore Martin au seul motif qu’elle serait membre d’une organisation illégale en Espagne mais considérée par le gouvernement français comme légale.

http://www.pcf64.org/spip.php?article677

Le NPA contre l’extradition d’Aurore Martin

Communiqué du NPA. Non à l’extradition d’Aurore Martin. jeudi 25 novembre 2010

La cour d’appel de Pau vient de valider le mandat d’arrêt européen délivré par la justice espagnole à l’encontre de la militante basque Aurore Martin. Si cet arrêt n’est pas cassé par la Cour de cassation, la dirigeante du parti indépendantiste Batasuna risque d’être transférée à Madrid pour y être jugée devant une juridiction d’exception où elle risque 12 ans de prison. Refusée le 18 juin 2010 pour « manque de motivation », la demande a cette fois-ci été acceptée par le tribunal pour des faits commis sur le territoire espagnol entre 2005 et 2008.

Ressortissante française, Aurore Martin est en réalité poursuivie pour sa participation à des conférences de presse et des meetings. C’est donc son engagement politique dans une organisation légale en France qui est condamné. Institué en 2002 sous la pression du gouvernement Aznar, le mandat d’arrêt européen permet de contourner toutes les règles de l’extradition, en portant atteintes aux droits de la défense et aux libertés individuelles.

Il est dénoncé par les organisations de défense des droits de l’Homme qui y voient un moyen de « museler les opposants politiques en instrumentalisant la justice » au nom de la lutte anti-terroriste. La décision du tribunal de Pau représente un précédent dangereux et inacceptable alors que des menaces identiques pèsent sur plusieurs autres militants basques. Elle place le gouvernement français devant ses responsabilités : poursuivre dans la voie répressive ou encourager le processus de résolution démocratique du conflit au Pays basque qui s’est ouvert ces dernières semaines. Le NPA apporte tout son soutien à Aurore Martin et appelle les partis de gauche à se mobiliser pour exiger l’arrêt des procédures et la suppression du mandat d’arrêt européen.

Le 25 novembre 2010.

http://www.npa2009.org/content/comm...

"Militante depuis que je suis toute petite"

A la reprise de la séance, Marisol se lève et commence sa déposition de cette voix lente, calme et décidée qui en quelques minutes va imposer son rythme et captiver toutes les personnes présentes dans l’enceinte. Par moments, Mikel lui tient la main avec une infinie tendresse.

“Je fais un effort pour m’exprimer en français, mais je le fais en pensant à tous mes camarades qui n’ont pu le faire parce qu’ils ne savaient pas le parler. Ma vie a été marquée par le problème politique basque. Je me rappelle, à 14 ans, les dernières exécutions de Franco et le poème de Txiki […] : ‘Je suis vent de liberté’”.

“C’est toi Marisol ?”

“Mes parents ont choisi d’accueillir des gens d’ETA. En 1981, il y eut des arrestations à Madrid. Un militant a été torturé à mort. Un jour, des policiers sont arrivés autour de la maison familiale. Ils ont crié : ‘Sortez tous !’ On nous a collés contre le mur. Puis la porte d’un camion s’est ouverte et j’ai vu un des deux que nous hébergions. Je n’ai jamais vu un visage aussi décomposé. Un policier lui a posé une question en désignant chacun d’entre nous : “Et lui, il en est ?”.

Mon père n’était pas là à ce moment. Ma mère, mon frère et moi, nous avons été emmenés au commissariat. On a passé huit jours chez les policiers. Je me demandais où était le second que nous avions à la maison. Le dernier jour, on m’a appelée et dans le couloir, je me suis retrouvée avec sept ou huit policiers. L’un m’a dit : “C’est toi Marisol ?” Puis il m’a montré un dossier et des photos. C’était le corps torturé de celui que j’aimais. Des photos que sa propre mère n’a jamais vues. Je ne disais rien. Ils se sont mis à me frapper et à m’insulter. A Madrid, le juge a dit : ‘On garde la mère’ et on nous a libérés là, dans la rue. Nous étions des enfants”.

A ce moment, les regards de tous sont suspendus, magistrats compris, aux paroles de Marisol. Elle raconte sa fuite vers Bayonne, son travail, l’OFPRA, les GAL et les menaces.

“En 1984, quand il a fallu faire renouveler ses papiers à la frontière, je n’y suis pas allée.”

Le président : “Depuis quand êtes-vous à l’ETA ?”

Marisol : “Je suis militante de l’ETA depuis que je suis toute petite.”

Je suis là

Vient ensuite le témoignage de Rozel, enseignante, qui, sur l’île d’Oléron, a participé à la création d’une école laïque, gratuite et libertaire, une “république éducative qui a accueilli pendant plus de 8 ans, plus de vingt enfants.” C’est dans cette école qu’est resté deux ans le fils de Marisol et de Mikel.

Puis celui de Guillermo Etxebarria, directeur d’école, qui a connu Marisol durant l’année 1983-1984 au collège de Cambo. Il raconte les années GAL et la menace qui rôdait autour des familles du collège. “Cette année-là, un père a été assassiné, une autre fois, c’est un enfant qui a failli être enlevé, une coopérative de meubles a brûlé.Après l’épisode de la voiture garée près de l’entrée, Marisol avait peur et sentait sa vie en danger.” Il évoque ensuite une connaissance qu’ils avaient en commun, Marisol et lui, Josu Muguruza.

Marisol reprend la parole et ses mots, comme toujours forts et surprenants, mettront un terme à cette journée d’audience. Les prisonniers quitteront leur box vitré en saluant le public. Marisol et Mikel lèveront le poing en saluant leurs amis.

“Contrairement à moi, Josu Muguruza a choisi de mener une vie normale. Quelque temps plus tard, il est retourné au Sud. Là, il a été arrêté, torturé et emprisonné pendant un an. Puis il est devenu député basque. Un soir, après une séance, à Madrid, les députés basques, des avocats, des amis se retrouvent dans une brasserie. La porte s’ouvre, un fasciste entre et tire une rafale de mitraillette vers le groupe. Josu est tué. Il arrive toujours un moment où l’on doit affronter sa propre vie. J’ai choisi une autre voie. Et puis, aujourd’hui je suis là, devant vous.” En guise d’au revoir, Mikel lance “Gora Euskadi askatuta”.

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