Dans Haïti décimé par la résurgence du choléra, colère contre les forces de l’ONU mais gratitude envers le travail de la Brigade médicale cubaine

lundi 29 novembre 2010.
 

« Socialisme ou barbarie », la vieille alternative de Rosa Luxembourg trouve une application tragique dans la confrontation de la situation de Cuba socialiste, libéré de l’impérialisme états-unien après la révolution de 1959, et de Haïti soumis au joug de l’impérialisme, presque sans interruption, depuis son indépendance.

Les mêmes ouragans et séismes qui causent des dégâts matériels d’inégale ampleur à Cuba plongent Haïti dans des catastrophes humaines d’une ampleur inégalée. Dans le tremblement de terre de janvier, ont péri – par les conditions matérielles et sanitaires dans lesquelles survit les habitants de l’île – plus de 250 000 Haïtiens alors que près de la moitié de la population (1,5 million d’habitants) est encore, presque un an après, sans domicile.

Depuis le début du mois d’octobre, une autre catastrophe faussement naturelle s’abat sur Haiti, une maladie disparue depuis un siècle sur l’île : le choléra. Contraste saisissant avec Cuba reconnu par l’OMS comme un des pays bénéficiant des meilleures services de santé au monde, supérieur sur plusieurs indicateurs à la première puissance économique du monde.

Les Haïtiens entre colère et désespoir : 1 186 victimes d’une maladie disparue depuis un siècle sur l’île

Depus la mi-octobre, 1 186 Haïtiens ont perdu la vie à cause de l’épidémie, 73 personnes en meurent chaque jour. 49 418 ont déjà été contaminés par le choléra et hospitalisés ou traités dans les Centres de traitement du choléra(CTC) créés par le gouvernement Haïtien pour suppléer les centres hospitaliers débordés par l’ampleur de la maladie.

Dans cette situation tragique, le peuple Haïtien oscillent entre colère et désespoir, résignation et rage explosant contre ceux identifiés aux malheurs qui s’abattent sur le peuple Haïtien. Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ONU de la Minustah(Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) sont prises à parti par les habitants de l’île, accusées même d’avoir introduit la maladie sur l’île. Plusieurs manifestations à Cap-Haitien, dans le nord de l’île, ont dégénéré en émeutes après que les forces de l’ONU aient ouvertes le feu, causant la mort de plusieurs manifestants.

La Brigade médicale cubaine : douze ans au service du peuple Haïtien

Pourtant, jamais une telle rage légitime n’a été dirigée envers les médecins cubains présents sur place. Car, depuis une dizaine d’années, les médecins cubains réalisent un inlassable travail de terrain pour prévenir et guérir les différentes épidémies touchant l’île, suppléant un État défaillant et des pays occidentaux indifférents à son sort. Et Cuba n’a jamais rien attendu ni exigé en retour de cette aide sanitaire.

La Brigade médicale cubaine s’était installée à Haïti en 1998, après l’ouragan George qui avait déjà dévasté le pays, avec l’arrivée sur place de 2 500 infirmiers et médecins. Depuis, la Brigade n’a plus quitté l’île, et ce sont les médecins cubains qui était en première ligne en début d’année pour venir en aide aux victimes du séisme meurtrier (cf http://solidarite-internationale-pc...). Ce sont également eux qui ont été les premiers à discerner l’ampleur de la catastrophe sanitaire causée par le retour du choléra sur l’île.

Le bilan des médecins cubains sur l’île depuis 1998 se passe de commentaires : 6 000 collaborateurs cubains ont réalisé 14 millions de consultations médicales, plus de 225 000 opérations chirurgicales, 100 000 accouchements et sauvé 225 000 vies. Grâce à l’opération Miracle depuis 2004, 47 273 Haïtiens ont été opérés avec succès de la vue. Grâce à une aide similaire dans le domaine de l’éducation, 160 030 Haïtiens ont été alphabétisés.

Et le contingent de 800 médecins et infirmiers a été considérablement renforcé le samedi 14 novembre dernier par l’arrivée de nouveaux infirmiers et médecins, et surtout de spécialistes des épidémies.

Si, pour les médecins cubains, les premiers jours furent difficiles, ne connaissant plus la maladie que par la littérature médicale ou historique, ils ont rapidement acquis de l’expérience dans son traitement, aboutissant à une baisse rapide du taux de mortalité chez les patients traités.

Les médecins cubains opèrent essentiellement dans les Centres de traitement du choléracréés par le gouvernement Haïtien et font bénéficier, non seulement les malades mais aussi le personnel médical Haïtien, de leurs compétences médicales de haut niveau. Ils participent même à la campagne de prévention de la maladie organisée dans les écoles par le gouvernement, en collaboration avec l’UNICEF.

Depuis 50 ans, Cuba a non seulement construit un système socialiste qui a su éloigner le peuple Cubain des besoins, de la peur du lendemain et de la misère mais aussi propagé un internationalisme désintéressé qui de l’Angola à Haïti, du Vénézuela au Nicaragua, provoque la gratitude et suscite l’exemple chez des peuples frappés durement par le capitalisme et l’impérialisme le plus barbare !

Au moment où Cuba est victime d’une attaque sans précédent de la part de l’impérialisme états-unien et européen, nous, communistes français, soulignons cette exemple d’internationalisme prolétarien que constitue Cuba socialiste !


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