5 octobre 1970 Québec

mercredi 5 octobre 2022.
 

Encyclopédie canadienne

La crise d’octobre renvoie à l’enlèvement, le 5 octobre 1970, de James Cross, délégué commercial britannique à Montréal, par des membres du FRONT DE LIBÉRATION DU QUÉBEC (FLQ). Les demandes des kidnappeurs, communiquées dans une série de messages au public, comprennent la libération d’un certain nombre de membres condamnés ou détenus du FLQ, ainsi que la diffusion du manifeste du FLQ. Ce manifeste, une diatribe contre l’autorité établie, est lu sur les ondes de Radio-Canada. Le 10 octobre, le ministre de la Justice du Québec offre aux kidnappeurs un sauf-conduit vers l’étranger en échange de la libération de leur otage. Toutefois, le même jour, une seconde cellule du FLQ kidnappe Pierre LAPORTE, le ministre du Travail et de l’Immigration du Québec.

Le 15 octobre, le gouvernement du Québec demande l’aide des Forces armées canadiennes pour prêter main forte à la police locale. Le 16 octobre, le gouvernement fédéral déclare un état d’ « insurrection appréhendée » aux termes de la LOI SUR LES MESURES DE GUERRE. En application des règlements d’état d’urgence, le FLQ est frappé d’interdiction, les libertés normales sont suspendues, puis des arrestations et détentions sans mise en accusation sont autorisées. Au Québec, plus de 450 personnes sont détenues. La plupart sont par la suite libérées sans comparution ni mise en accusation.

Le 17 octobre, le cadavre de Pierre Laporte est découvert dans le coffre d’une voiture près de l’aéroport de Saint-Hubert. Au début décembre 1970, la cellule qui détient James Cross est découverte par la police et la libération de l’otage est négociée en échange d’un sauf-conduit à destination de Cuba pour les kidnappeurs et des membres de leurs familles. Quatre semaines plus tard, le second groupe est dépisté. Ses membres sont arrêtés, puis, lors de leur procès subséquent, sont déclarés coupables d’enlèvement et de meurtre. En décembre 1970, les règlements en application de la Loi sur les mesures d’urgence sont remplacés par des règlements analogues en vertu de la Loi de 1970 concernant l’ordre public (mesures provisoires), qui devient caduque le 30 avril 1971. La réaction fédérale à l’enlèvement provoque une intense controverse. Selon les sondages d’opinion, une majorité écrasante de la population canadienne appuyait les mesures prises par le Cabinet. Toutefois, les nationalistes québécois et les défenseurs de libertés civiles à la grandeur du pays condamnent ces mesures comme étant excessives. Les gens qui appuient les mesures font valoir que l’élimination du terrorisme au Québec atteste le succès de l’intervention. Par contre, la disparition du terrorisme peut tout aussi bien s’expliquer par la répugnance éprouvée par le public à l’endroit du terrorisme politique et la croissance soutenue du mouvement séparatiste démocratique dans les années 70, qui aboutit à l’élection (en 1976) d’un gouvernement dirigé par le PARTI QUÉBÉCOIS.

Après la crise, le Cabinet fédéral donne des directives ambiguës au Service de sécurité de la GRC, permettant des actions douteuses qui seront plus tard qualifiées d’illégales par la COMMISSION D’ENQUÊTE SUR CERTAINES ACTIVITÉS DE LA GENDARMERIE ROYALE DU CANADA et la Commission d’enquête sur des opérations policières en territoire québécois (commission Keable), au Québec. En 1970, John TURNER, ministre fédéral de la Justice, justifie le recours à la Loi sur les mesures de guerre comme moyen de contrer l’érosion de la volonté publique au Québec. Le premier ministre Robert BOURASSA avoue lui aussi que l’intervention visait à rallier l’appui du public, plutôt qu’à réprimer une « insurrection appréhendée ».

2) Analyse de la crise d’Octobre 1970 par le Front de Libération du Québec

Facteurs à l’origine de la crise d’Octobre

Parmi les grands évènements qui ont marqué l’histoire du Québec se retrouve sans aucun doute la Crise d’octobre. Pendant cette crise, bon nombre d’actes violents ont été commis. Cette crise débuta par de petits soulèvements et pris fin par l’arrestation de la cellule Chénier. Tous ces évènements sont les répercussions de plusieurs facteurs, en faisant référence au texte de Jean-François Cardin, Comprendre Octobre 1970, j’aborderai les facteurs qui sont à l’origine de la Crise d’octobre.

1. Conjoncture économique

Premièrement, il y a la conjoncture économique qui est un des facteurs d’Octobre 1970. À partir de 1966 l’économie du Québec entre dans une phase de récession, le taux de chômage était très élevé et l’inflation ne cessait d’augmenter. Selon Jean-François : « …la publication de telles statistiques alimentait le discours des groupes contestataires et contribuait à la dégradation du climat ». Il s’agit bel et bien d’un facteur de la Crise d’octobre 1970.

2. La dimension ethnique

À ce premier facteur s’ajoute les causes de dimension ethnique. Les anglophones du Québec formaient la suprématie au Québec, ce qui révoltait les francophones, parce que la minorité anglophone avait droit a de meilleur salaire et s’emparait des pouvoirs politiques. En d’autres mots, les francophones étaient dominés par les anglophones, ce qui faisait régner un climat d’agitation qui favorisera la Crise d’octobre.

En conclusion, plusieurs facteurs expliquent la Crise d’octobre 1970, mais les plus importants sont sans aucun doute la conjoncture économique et la dimension ethnique du Québec. Mais comme le dit si bien Jean-François Cardin « La baisse de l’activité économique à la fin de la décennie était en effet commune à toute l’Amérique du Nord. Elle prend cependant toute sa signification lorsqu’on fait intervenir la dimension ethnique. »

Motivations du FLQ

Le gouvernement décida finalement de publier le manifeste du FLQ, mais au lieu de produire l’effet désiré, le manifeste produisit une très grande appréciation auprès des Québécois, ils se reconnaissaient dans le messie du FLQ au lieu de le désapprouver. En me basant sur le manifeste du FLQ, j’expliquerait les raisons et les objectifs qui ont motivé le FLQ à faire ce qu’ils ont fait.

1. Raisons

Plusieurs raisons ont motivé le FLQ à commettre ces crimes. Premièrement, le FLQ en a mare des mises à pied sans raison dans les industries québécoises, de la dictature des employeurs. Ils sont tannés que seul les employeurs peuvent se payer ce qu’ils veulent, tels des vacances en Floride. Ils sont tannés que les gouvernements ne font rien pour enrayer la pauvreté. En effet, le FLQ n’est pas d’accord avec la politique de l’époque.

2. Objectifs

Il y a aussi plusieurs objectifs prôné par le FLQ. Premièrement, la plus importante est sans aucun doute que le peuple québécois prenne définitivement en main son destin, qu’il arrête de se faire gouverner par les « big boss » qui favorisent le cheap labor. Deuxièmement, le FLQ veut réveiller les travailleurs du Québec qui se font exploiter par les capitalistes. Troisièmement, ils sont tannés du gouvernement de mitaine qui veut charmer les américains pour qu’ils viennent investir leur million. . En faite, le FLQ veut simplement montrer que le Québec actuel n’avait aucun sens : « Le Front de Libération du Québec n’est pas un mouvement d’agression, mais la réponse à une agression, celle organisée par la haute finance par l’entremise des marionnettes des gouvernements fédéral et provincial. »

En conclusion, toutes ces raisons et tous ces objectifs ont mené le FLQ à la lutte armée, car selon eux c’était la seule manière de faire changer les choses. Ils ne se sont pas contentés de simples bombes, ils sont allés jusqu’à perpétrer deux enlèvements pour atteindre leurs objectifs, soit celui de James Cross et de Pierre Laporte.

Les Mesures de Guerre

Lors de la Crise d’octobre 1970, les deux paliers du gouvernement canadien étaient dépassés par les évènements, ils ne savaient plus quoi faire après que la parution du manifeste du FLQ fut très bien reçu par les Québécois. En effet, après la diffusion du Manifeste, la population sympathisait avec le FLQ, elle se reconnaissait dans ce que le FLQ avait écrit. Sentant que les choses allaient empirer le Premier ministre fédéral Pierre-Elliot Trudeau décida de recourir aux Mesures de Guerre pour anéantir les menaces des felquistes.

1. Justifications face aux citoyens

Premièrement, Trudeau a justifié sa décision en disant que c’était la seule manière de protéger les citoyens. Il disait que les autorités sur place n’arriveraient pas à contenir le soulèvement. Selon Trudeau, seul l’armée pouvait redonner la liberté à chacun des citoyens, il voulait du même coup rassurer la population. Toutefois, c’est le contraire qui s’est produit, car l’armée a fait beaucoup plus peur à la population que les felquistes. Les felquistes sont cachés et on ne les connais pas, cependant, il est très difficile de ne pas reconnaître un soldat ou un char blindé.

2. Justifications face aux felquistes

De plus, la loi des Mesures de Guerre n’était pas juste pour protéger la population, elle servait aussi à tenter de faire peur aux felquistes en leur montrant que le fédéral avait le gros bout du bâton et que la violence n’est pas la bonne manière pour faire changer un gouvernement en démocratie. Toutefois, pour avoir recours aux Mesures de Guerre, Trudeau a du donner comme raison qu’il y avait une insurrection, sinon il n’aurait pas pu utiliser la loi des Mesures de Guerre.

En conclusion, pour montrer que la seule manière d’enrayer les felquistes, Trudeau a souvent mentionné les mots terrorisme et révolutionnaires. Trudeau n’est pas fou, il voyait bien qu’en utilisant ses mots la population comprendrait qu’il n’a pas eu le choix de faire intervenir l’armée. Cependant, on sait aujourd’hui que la loi des Mesures de Guerre ne fut pas une très bonne idée, car elle a fait peur à bon nombre de citoyens.

Une insurrection appréhendée ?

La loi des Mesures de Guerres créa énormément de mécontentement au Québec, bons nombre d’individus innocents furent arrêter sans motif valable juste parce qu’ils avaient des livres sur le cubisme. Cependant, c’est la seule raison qui permis à Trudeau de déclencher les Mesures de Guerres. En octobre 1970, existait-il vraiment une situation d’insurrection appréhendée ? C’est sur cette question que se basera le travail suivant.

1. La mise en oeuvre de la loi sur les Mesure de Guerre

La loi sur les Mesures de Guerre peut être mis en branle seulement si une des trois conditions suivantes s’applique : être en situation de guerre, d’invasion ou d’insurrection. Parmi les trois la plus probable ou la plus facile à invoquer est sans aucun doute l’insurrection appréhendée. Trudeau voulait lancer les Mesures de Guerre à un point tel qu’il fit des pieds et des mains pour essayer de convaincre tout le monde qu’il y avait une insurrection au Québec.

2. Le désaccord

De plus, au départ plusieurs sont ceux qui étaient en désaccord avec le recours aux Mesures de Guerre. Même plusieurs ministres du cabinet Trudeau étaient en désaccord y compris Don Jamieson qui disait que le fédéral n’avait aucune preuve qu’il y avait insurrection au Québec. Ils trouvaient cette option trop radicale, en plus d’être en désaccord, ils ne voyaient pas d’insurrection au Québec.

3. Les falsications

Pour recourir à la loi des Mesures de Guerre certains policiers et membres de la GRC avaient fait augmenter le nombre de suspects potentiels ce qui faisait aussi amplifier la situation de crise au Québec et faisait croire à la population que sa province débordait de terroristes. De plus, le fédéral avait Polaris et le Strategic Operation Center qui sont tous deux des groupes spéciaux ultra-secret qui travaillent en situation de crise et qui sont dirigés par le gouvernement fédéral.

En conclusion, il est facile de constater que la situation de crise au Québec n’était nullement une situation d’insurrection appréhendée. Trudeau a fait croire pour justifier la loi des Mesures de Guerre et ainsi par le fait même essayer d’anéantir le mouvement souverainiste. De plus, après la Crise d’octobre le gouvernement fédéral a classé tous les dossiers de la crise top secret et ils ne peuvent plus être sortis des archives. Si ce n’est pas un coup monté je me demande bien ce que c’est !

Les actes des felquistes

Le FLQ a commis plusieurs actes criminels, mais les deux plus importants sont les deux enlèvements commis par la cellule Chenier et la cellule Libération. En effet, il sera question des actes commis par les cellules Libération et Chenier, mais plus précisément si leurs actes étaient moralement défendables et politiquement efficaces.

1. Politiquement efficaces ?

Sincèrement, je crois que les actes commis par ces deux cellules sont un peu déplacés pour plusieurs raisons. Selon moi, je ne crois pas que les actions posées par les felquistes étaient politiquement efficaces. Premièrement, les felquistes n’ont rien obtenu du gouvernement, mise à part les années d’emprisonnement. Ils en demandaient bien trop aux gouvernements et en plus, ils étaient très mal organisés et pour obtenir ce qu’ils voulaient, il n’aurait pas fallu toujours reporter la date de l’exécution, cela démontrait le manque d’organisation des cellules felquistes. C’est entre autre ce qui a causé leur perte.

2. Moralement défendables ?

Cependant, je crois que les actes qu’ils ont commis étaient moralement défendables. Premièrement, les felquistes voulaient faire reconnaître les droits des travailleurs et faire diminuer ceux des patrons et pour ce faire, ils ont opté pour la violence. Je sais la violence n’est pas toujours la meilleure des solutions, mais dans ce cas si oui, car le FLQ a bien vu que les grèves faites par les travailleurs n’amenaient à rien. Les deux cellules voyaient en la violence le seul moyen de faire changer les choses : « Il faut d’abord dire qu’à l’époque, les moyens démocratiques étaient bloqués […] Nous avons vraiment tout essayé, jusqu’au PQ, mais tout était bloqué, fermé. »

En conclusion, je ne crois pas que les actions étaient politiquement efficaces, car ils n’ont rien obtenu mise à part la diffusion du Manifeste. Toutefois, je crois que les actes étaient moralement défendables, parce que c’était la seul chose à faire, les actions précédentes n’avaient rien données. Cependant, je ne suis pas un expert, mais je vous ai écrit ce que je pensais des actes commis par deux des cellules du FLQ.

Renaud Lavoie

Courte chronologie de la crise d’octobre

5 octobre 1970 : Le F.L.Q. kidnappe le diplomate britannique James Richard Cross.

6 octobre 1970 : Le Secrétaire d’État aux affaires extérieures du Canada, Mitchell Sharp, refuse de céder aux conditions du F.L.Q. pour la libération de James Richard Cross, publication dans les journaux du texte du manifeste.

7 octobre 1970 : Lecture du manifeste à la radio de CKAC.

8 octobre 1970 : Lecture du manifeste à la télévision de Radio-Canada.

10 octobre 1970 (18h00) : Le ministre de la Justice du Québec, Jérôme Choquette, déclare en conférence de presse que le gouvernement refuse toute négociation avec le F.L.Q.

18h18 : La cellule felquiste dont font partie Francis Simard, Paul Rose, Jacques Rose et Bernard Lortie kidnappe le ministre du Travail du Québec, Pierre Laporte.

11 octobre 1970 : Robert Bourassa laisse entendre qu’il accepte de négocier avec le F.L.Q.

16 octobre 1970 (4h00 du matin) : Le Premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décrète la Loi des mesures de Guerre. L’armée canadienne s’installe à Montréal pour assurer la protection des édifices gouvernementaux et la police procède à 457 arrestations sans mandat de citoyens innocents.

17 octobre 1970 : On découvre le cadavre du ministre Pierre Laporte dans le coffre d’une voiture.

Pour en savoir plus sur le F.L.Q. et la crise d’octobre :

Je vous recommande le livre de l’ex-felquiste Francis Simard. En 1970, il était membre de la cellule du F.L.Q. responsable de l’enlèvement et de l’assassinat de Pierre Laporte. Son livre vous fera littéralement VIVRE l’histoire, vous allez vous retrouver dans les souliers de ce jeune homme qui était au premier plan de ces turbulents événements. Le livre est facile à lire et accessible à tous, il s’intitule « Pour en finir avec Octobre » et a été publié chez Stanké.

Le superbe film « OCTOBRE » vous fera vivre ce tragique chapitre de notre histoire du point de vue des membres de la cellule Chénier du F.L.Q. C’est l’oeuvre de l’excellent cinéaste québécois Pierre Falardeau (Le Party, Elvis Gratton, Le Temps des Bouffons, etc.)

4) Quarante ans après l’Octobre 1970 du Québec

L’Humanité du 13 novembre 2010

Québec . Tout espoir d’indépendance est reporté aux calendes grecques

Qui se souvient aujourd’hui, quarante années après, des événements d’octobre 1970 au Québec  ? Tentative stupide d’un groupuscule dit « révolutionnaire » sans structures ni culture mais porteur indéniable des espoirs d’un peuple privé de dignité et injurié en permanence par l’argent anglais d’Ottawa.

Les Québecois sont autre chose qu’un accent du terroir, et on s’est bien gardé en leur temps de parler de « l’engagement » politique de Félix Leclerc, de Raymond Lévesque, de Pauline Julien et de celui de Gilles Vigneault… show-business oblige.

Il a fallu attendre 1967 et Charles de Gaulle du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, sur la miraculeuse place Jacques-Cartier, la bien-nommée, pour entendre une de ces paroles « historiques » à l’emporte-pièce et révélatrice d’un ego dévastateur. Ce « Vive le Québec, vive le Québec… libre  ! », lancé en pâture au peuple du Québec, comme les clés du paradis, ce mot qu’ils attendaient depuis si longtemps de cette mère-patrie ingrate, pour que le pays sorte de l’ombre politique dans laquelle il était enfermé. «  De Gaulle, de Gaulle, de Gaulle, scande la foule  » et de Gaulle, libérateur, lui répond. Enfin le pays est sur la carte, sur la carte du monde  !

Ivresse de courte durée, de Gaulle, en 1968, a d’autres chats à fouetter. «  Ces arpents de neige  » négligés par Voltaire resteront ce qu’ils ont toujours été, ignorés. Rancune, rancœur alimentant un regain de nationalisme pervers légitimé cependant par les outrages incessants et les affronts répétés des «  maîtres  » d’Ottawa qui refusent à un peuple formé de 85 % de francophones de vivre et de travailler dans leur langue  !

Alors, en octobre 1970, tandis que des hommes issus de ce peuple, comme René Lévesque et Pierre Bourgault, tentent de réveiller la conscience politique des leurs, cette poignée «  d’illuminés  » montent un coup de désespoir, «  un coup de folie  »  : l’enlèvement d’un diplomate anglais, James Cross. Rires sous cape, vite transformés en colère, lorsqu’ils recommencent avec le pourtant très impopulaire ministre du Travail Pierre Laporte, qui meurt. De quoi  ? Nul ne le saura vraiment jamais que ceux qui étaient là.

Belle affaire qui tombe à point nommé. Pierre Elliott Trudeau déploie la force armée, ne proclame ni plus ni moins que «  l’état de guerre  ». L’armée et son chef sont seuls au pouvoir  : 400 personnes arrêtées et incarcérées, certaines «  mises au secret  ». Trudeau, ancien maoïste d’opérette issu de la bourgeoisie et de l’argent, connaît ses classiques et la musique qui va avec. L’homme vient d’étouffer dans l’œuf les légitimes aspirations d’un peuple, reportant aux calendes grecques tout espoir d’indépendance  !

Qui dira jamais comment Trudeau avait manigancé cette affaire-là, comment il avait monté son coup ? L’histoire, peut-être, un jour.

Le fait est que ni la prise de pouvoir démocratique du Parti québecois (PQ) en 1976, avec René Lévesque, ni la succession de «  référendums  » malencontreusement proposés au Québec n’ont eu raison de cet assassinat impuni de 1970… Le Québec a peur.

Alors pourquoi quarante années après, se souvenir de tout cela  ? Et encore plus en France  ? Après tout, le Québec ne risque que d’être un jour une étoile de plus sur le drapeau de l’Oncle Sam. Dans le pire des cas  ! Et puis, c’est loin le Québec, ça fait toujours rêver, et c’est si beau l’été indien, vous savez cette si courte saison où les arbres rougissent à vue d’œil, à peine quelques jours avant que la neige recouvre le pays d’un manteau de silence. De ce silence qui ressemble, hélas, à l’oubli.

(*) Claude Tedguy était professeur à l’Université Laval lors des Événements d’octobre 1970. Il fut emprisonné et torturé au QHS (quartier de haute sécurité) de la prison modèle d’Orsainville en banlieue de Québec. Il dirige actuellement l’Université libre et populaire des lettres, des sciences et des arts.

Par Claude Tedguy (*).


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