De Huchon à Valls, outrance et confusion

lundi 15 novembre 2010.
 

A part « Le Figaro » et « Le Monde », à moins que ce soit l’inverse, comment distinguer, personne n’a l’air d’être si certain que je sois un populiste qui « fait peur, même à gauche » comme dit « Le Monde ». A moins que ce soit « le Figaro ». Comment distinguer ?

Un qui a du mal à distinguer, c’est le sieur Huchon. Son commentaire en faveur de Le Pen n’a pas ému les émotifs professionnels. Pourtant n’a-t-il pas déclaré que je serais « pire que Le Pen » ? J’imagine ce que j’aurais lu et entendu si j’en avais dit autant de Jean Paul Huchon. Je comprends bien l’intention de m’injurier. C’est bien dans le style arrogant des caciques socialistes. Il est vrai que, comme le dit Gérard Colomb, le maire de Lyon, le PS est « un parti qui va gouverner dans deux ans ». Juste après cette formalité qui s’appelle l’élection présidentielle que ces prétentieux ont déjà gagné d’avance, c’est sûr. Et justement Colomb dit que « l’aile radicale est nuisible à l’image du PS ». Il ne parlait pas de Huchon. Mais de Hamon. Ce qui est, de sa part, trouver bien radical ce qui l’est finalement assez timidement. Qu’a donc fait Hamon pour se mériter l’infamie d’être traité « d’aile radicale » ? N’a-t-il pas adopté comme tout le monde au PS, à l’unanimité, l’allongement des durées de cotisations de retraite ? Et aussi tous les textes des Conventions nationales du PS jusqu’à ce jour ? Colomb est un ingrat. Je dis ça pour rendre service à Hamon à qui Colomb reproche une influence dont il se plaint ainsi : « si on laisse partir Mélenchon pour reprendre le même discours que lui ce n’est pas la peine que le PS existe ». En effet. Je rassure Colomb et je suis sûr qu’Hamon en fera autant s’il ne veut pas être considéré lui aussi comme « pire que Le Pen » : ce n’est pas le cas. Le PS existe et fait son travail avant de gouverner dans deux ans : il est pour l’allongement des durées de cotisations. Et si on l’oublie nous nous chargerons de le rappeler. Reste Huchon et sa nouvelle compréhension pour Le Pen qui serait moins pire que moi. C’est tout de même une sacrée banalisation de Le Pen qui est ainsi offerte gratuitement à l’extrême droite. Et c’est un sacré clin d’œil à ceux qui disaient en leur temps « plutôt Hitler que le front populaire ». La différence c’est que nous sommes prévenus. Il y a donc peu de chances que nous laissions passer.

D’autant que si nous ne disons rien la mode va se répandre. C’est d’ailleurs parti. Pour solliciter la bienveillance des médias qui les interrogent et cotiser au club des politiquement corrects, ces gens tueraient père et mère. Ainsi Valls à qui Eric Haquemand et Rosalie Lucas, supervisés cette fois ci par le rédacteur en chef Henri Vernet, posent la question « Jean-Luc Mélenchon est-il un allié ou une menace ? » Valls lèche avec application la main qui tient le fouet tout prêt : « Son langage et son comportement sont dangereux pour la démocratie ». Rien de moins ! Me voici carrément dangereux pour la démocratie. Puis il ajoute sentencieux « « S’attaquer aux médias en insultant les journalistes, publier un livre sur le thème « tous pourris » en pleine crise politique n’est pas responsable et ne correspond pas à nos valeurs. Ce n’est pas lui qui sortira vainqueur de ce type de dérive. Il y a toujours plus populiste que soi ». Manuel Valls parle l’espagnol s’il ne mémorise pas le français. « Que se vayan todos », le titre de mon livre, est directement référencé à un slogan de la gauche en Amérique du sud. Cela se traduit par « qu’ils s’en aillent tous » et non pas par « tous pourris ». A partir de là, le reste n’a pas d’importance. Ni même que les trois journalistes n’aient pas eu l’occasion de lui demander si ses petites remarques, télévisées et délibérées, sur la nécessité de « blanchir » les quartiers étaient comprises dans ce qu’il appelle « nos valeurs ». Ni si dans ce type de dérive, il comptait sortir vainqueur ? Et s’il ne craignait pas de trouver pire que lui ? Si c’est possible. Sans doute ses camarades ont-ils épuisé leur capacité d’indignation. Qu’ils ne protestent même pas contre une telle outrance est déjà assez choquant. Mais qu’ils n’aient même pas pensé à protester contre le fait que monsieur « nos valeurs » déclare « le mot socialisme est dépassé » montre l’état d’abaissement moral de ce parti. A moins qu’eux aussi pensent comme Valls : « les affaires ont un prix, la morale n’en a pas ». C’est pas beau ça ?

C’est dans cette ambiance que j’ai reçu la « main tendue » du camarade Hamon qui répondait à Aphatie au grand jury RTL, Le FIGARO, LCI. Avant d’en dire quoique ce soit sur le fond, je considère que c’est une réponse à ses petits camarades. Gérard Collomb ne va pas être content, c’est certain ! Tout de même ! Personne ne peut croire que le porte parole du PS propose à quelqu’un qui est « dangereux pour la démocratie », et même « pire que Le Pen » de gouverner ensemble ! A moins que ce soit Benoit Hamon qui ait parlé pour son compte et les autres pour le parti. Va savoir ! Nous allons donc poser la question à Martine Aubry. C’est elle le chef, n’est-ce pas. Nous lui demandons en préalable à toute discussion de désavouer les injures dont je fais l’objet. Il me semble que c’est un minimum.


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