Jean-Luc Mélenchon chez Drucker à Vivement Dimanche (L’Huma, Rue 89, Le Point, JDD, Libé)

lundi 15 novembre 2010.
 

1) Mélenchon joue sur du velours rouge (L’Humanité)

Le président du Parti de gauche, invité hier de Vivement Dimanche, animé par Michel Drucker, a donné à voir une image moins caricaturale de lui-même, sans rien renier de ses univers culturel et politique ou de ses convictions.

« Je vois que vous avez fait un effort, vous avez mis du rouge partout », plaisantait Yvan Le Bolloch lors de l’émission de Michel Drucker, avant d’interpeller l’invité principal, avec qui il « partage des combats », d’un tonitruant « salut, camarade  ! » Car si, comme à son habitude, Vivement dimanche a fait hier une large place à la culture populaire, l’inamovible animateur recevait le président du Parti de gauche, cofondateur du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Loin de la caricature populiste que les journalistes politiques le poussent souvent à adopter (il dit parler « pour le peuple à qui l’on demande de consentir à l’ordre qui le blesse »), il a profité de son passage dans l’une des émissions les plus populaires du PAF pour donner à voir son univers culturel et politique.

Francis Cabrel et Souad Massi, le cirque Plume, Sophie de la Rochefoucauld, même si les invités choisis ne sont pas vraiment « show-biz », ils sont par leur discours humaniste et poétique les pendants de ses invités politiques. Jean-Luc Mélenchon avait convié la codirectrice du « mensuel postcapitaliste » Regards, Clémentine Autain, le secrétaire nationale du PCF Pierre Laurent, et Martine Billard, porte-parole du Parti de gauche. Trois « partenaires » qui ont évoqué un trop court instant la campagne du « non » au référendum sur le traité constitutionnel de 2005, processus qui a abouti à la création du Front de gauche dans lequel certains d’entre eux se sont retrouvés, mais aussi la possibilité « d’allier contestation et une forme de responsabilité politique ». En jouant « collectif » en respectant « l’autonomie de chacun », a rappelé Pierre Laurent, « l’élément de stabilité de notre équipe », dixit un Jean-Luc Mélenchon ravi d’être sous les feux de la rampe.

L’exercice auquel il se prêtait hier était assez paradoxal  : sur la démarche politique collective du Front de gauche, la personnalisation de la politique, qu’il condamne par ailleurs, a pris le pas. Est-ce un mal nécessaire pour faire passer les idées progressistes  ?

Grégory Marin

2) Le méchant Mélenchon a réussi le test du gentil Drucker, sans perdre son âme (par Pierre Haski, Rue 89, extraits)

Son intervention sur le plateau de « Vivement dimanche » le confirme : Mélenchon est devenu la voix de la « gauche de la gauche ».

C’est le moment de Jean-Luc Mélenchon. Par petites touches soigneusement choisies, dont l’émission avec Michel Drucker, ce dimanche sur France 2, restera comme le point d’orgue, le patron du Parti de gauche a construit un vrai personnage qui s’impose progressivement comme la principale voix à « gauche de la gauche »...

Le plus frappant, dans cette après-midi conviviale sur France 2, est de voir la construction d’une « famille » politico-culturelle très semblable à ce que le Parti communiste a construit pendant des décennies, et qui s’est effondrée parallèlement à sa descente aux enfers électoraux. Une société parallèle avec ses codes, ses valeurs, ses totems, ses mots-clés.

On comprend que Michel Drucker, qui a beaucoup aimé Jean Ferrat et est même allé lui rendre hommage à la Fête de L’Huma après sa mort, l’accueille à bras ouverts...

Mélenchon, dans son mix culturel qui va de Laurel et Hardy à La Callas, comme il l’a montré chez Drucker, avec sa gouaille doublée de la formation d’un philosophe, peut parler à tous les publics.

Construire un personnage est une chose, le traduire en termes politiques en est une autre. Et c’est sans doute le handicap de Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui. Dans un univers « concurrentiel » très fourni, avec Olivier Besancenot et quelques autres, il a réussi à percer sans pour autant faire de la « gauche de la gauche », la force politique cohérente qui en imposerait aux socialistes.

Aux élections régionales, c’est Europe Ecologie, pas le Front de gauche, qui s’est imposé comme l’« autre » force de la gauche, celle dont les bataillons électoraux seront indispensables pour gouverner après une éventuelle victoire en 2012.

Jean-Luc Mélenchon peut estimer que son discours économico-social « à l’ancienne » correspond mieux à une époque de luttes sociales et de résistance à la régression, que l’approche « bobo-humaniste » d’Europe Ecologie. Son espoir est que les électeurs de 2012 préfèreront un véritable aiguillon de gauche au futur président de gauche.

Surtout si le PS choisit de se donner à Dominique Strauss-Kahn qui, dimanche chez Drucker, en a pris pour son grade, qualifié de « mauvaise plaisanterie » par Jean-Luc Melenchon, qui a ajouté :

« Qu’il reste là-bas : il nuit à tout le monde à la fois et pas seulement à nous »...

Pour l’heure, Jean-Luc Mélenchon peut savourer son moment idéal. Le méchant Mélenchon a réussi le test du gentil Drucker, sans perdre son âme.

L’intégralité de cet article peut être lue en cliquant sur l’adresse :

http://www.rue89.com/2010/11/07/mec...

3) Mélenchon, l’anticapitaliste qui capitalise sur son image (Le Point)

Invité de Michel Drucker dimanche, Jean-Luc Mélenchon a prouvé qu’il n’était pas seulement un tribun en colère. Le fondateur du Parti de gauche est aussi un candidat en préparation et un candidat qui a tout pour faire un bon score en 2012, ce qui n’est pas pour faire les affaires du PS sur lequel il tire à boulets rouges. Celui qui se radicalise avec l’âge est un anticapitaliste qui capitalise sur son image, prêt à jouer le jeu de l’hyperpersonnalisation exigé par notre système présidentiel aujourd’hui.

http://www.lepoint.fr/politique/par...

4) Mélenchon adoubé par Drucker (Journal du Dimanche)

L’Internationale résonne dans les escaliers menant au studio. Une façon, pour les supporters de Jean-Luc Mélenchon, de marquer le terrain : mercredi soir, leur champion participait à l’enregistrement de l’émission Vivement dimanche, diffusée demain sur France 2. Le leader du Parti de gauche rejoint ainsi le cercle des politiques s’étant posés sur le fameux canapé rouge de Michel Drucker.

Les souvenirs de jeunesse défilent, et les invités. Chanteurs, acteurs, ami d’enfance, tous ont un mot aimable pour Mélenchon – un humain comme les autres. Mais si celui-ci se laisse aller à quelques commentaires sur sa vie personnelle, c’est pour mieux ramener le propos sur le terrain politique. Un groupe de flamenco chante sur scène : c’est l’occasion de parler des expulsions de Roms. L’hypothèse d’une candidature DSK ? "Je ne la souhaite vraiment pas à la gauche. Qu’il reste au FMI, à nuire à tout le monde et pas seulement à nous." L’héritage de Georges Marchais ? "Beaucoup de gens m’ont comparé à lui, dont des communistes qui mettent en moi certains espoirs. C’est flatteur." Pierre Laurent appréciera.

La fin de l’émission est marquée par des échanges tendus avec les chroniqueurs Claude Sérillon et Jean-Pierre Coffe, au sujet –on ne se refait pas– des élites télévisuelles. "On voit dans votre émission, Michel Drucker, le navire amiral du divertissement dépolitisant", remarque Mélenchon. "Vous profitez de notre boulot ! s’étrangle Jean-Pierre Coffe. Alors un peu de bonne humeur ! Vous êtes là pour transformer votre image. Martine Aubry l’a fait aussi, elle en est ressortie en bonne femme affable !" Fin de l’émission, générique. L’invité s’inquiète de sa performance auprès de ses amis. On ne sait pas s’il a apprécié l’expérience. Mais personne ne l’a entendu dire, en sortant du plateau, qu’on ne l’y reprendrait plus.

http://www.lejdd.fr/

5) Mélenchon bout sur le velours de Drucker par Libération

Sur le plateau de « Michel », l’ex-socialiste converse sur du velours. Rouge, en plus. Ça lui plaît et c’est comme à la maison : les premiers rangs sont garnis de proches, dont certains ont même rajouté du rouge à celui du plateau avec leur écharpe, et les invités choisis par l’ex-socialiste mettent tout le monde à l’aise : Souad Massi et Francis Cabrel, Yvan Le Bolloch et sa troupe de musiciens tziganes…

Malgré ces gentillesses, l’eurodéputé arrive tendu, reste à l’affût du moindre coup tordu. On est pourtant chez Michel Drucker !

Un triangle rouge au veston (celui des communistes déportés par les nazis), il se dit « blessé […]d’être injurié comme [il l’est] actuellement ». On parle - un peu - des socialistes : DSK ? « J’espère qu’il restera [au FMI], comme ça, il nuira à tout le monde en même temps et pas qu’à nous. » On cause - très peu - du Front de gauche avec Clémentine Autain, la députée PG Martine Billard et le numéro 1 du PCF, Pierre Laurent.

On se dit alors que l’ex-socialiste va profiter des perches tendues pour adoucir son personnage. Et bien non… En deuxième partie d’émission, la dispute arrive avec Claude Sérillon, « pétri de corporatisme ». Mélenchon se prend les pieds dans ses contradictions, sur la Chine, puis essuie un tir de Jean-Pierre Coffe : « Vous ne cherchez pas une tribune. Vous venez ici pour transformer votre image […]Ne soyez pas méchant comme ça. Vous avez un œil gentil et généreux. » Leçon retenue ? Venu chercher quelques millions de téléspectateurs, Jean-Luc Mélenchon voyait dans cette émission « une occasion privilégiée d’être présenté autrement que la caricature pour laquelle on veut me faire passer ». Ou dans laquelle il s’est et reste enfermé.

L’intégralité de cet article peut être lue en cliquant sur l’adresse :

http://www.liberation.fr/politiques...


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