Grand magasins de Marseille : 22 jours de grève en septembre octobre 2010 pour une victoire

lundi 25 octobre 2010.
 

5) Protocole de fin de grève au monoprix Marseille ce 8 octobre 2010

Le piquet est levé suite à une négociation menée à la Direction du Travail après accord de l’ensemble des grévistes du monoprix canebière...

- Les jours de grèves seront échelonnés sur 9 mois, ce qui était catégoriquement refusé par la direction jusqu’à maintenant...

- Le magasin ne pourra plus embaucher de contrat en dessous de 30 heures, les contrats de 24 passeront à 30 et ceux de 30 à 35h...

- Un des cadres sera muté, ce qui allègera l’atmosphère de travail ...

- Un rééquilibrage des échelons en rapport avec l’ancienneté va être mis en place...

Par contre les revendications sur les salaires et les temps de pauses n’ont pas abouties, elles ne peuvent l’être qu’au niveau national

Les grévistes remercient tous les soutiens qui ont permis cette "réussite".

Source :

http://www.millebabords.org/spip.ph...

4) Monoprix : « de la grève surprise à la grève historique » (extrait)

La chaine Monoprix, propriété du groupe Casino et des Galeries Lafayette, enseigne aux plus de 300 magasins pour un chiffre d’affaire de 3,5 milliards€ annuels en France et qui ne cesse de s’étendre à l’étranger, vient de connaitre à Marseille une grève dont les retombées n’ont pas fini de se faire sentir…Partie d’un magasin sans organisation syndicale qui n’a jamais connu de grève depuis plus de 30 ans, elle a duré 22 jours…jusqu’à la victoire…

Dans les quartiers sud de Marseille (ou quartiers chics) le Monoprix du rond-point du Prado, est un magasin sans histoire où depuis des années la clientèle vient faire ses courses, dans des voitures dont le prix représente souvent des années de travail des salarié-e-s qui les servent. Cette « vitrine » de Monoprix, comme disent (disaient ?) les dirigeants de l’enseigne réalise ici l’un des 3 plus gros chiffres du pays (54 millions en 2009), plus d’un million par semaine !

Derrière l’ambiance musicale et feutrée des rayons d’alimentation bio, de parfumerie ou de prêt-à-porter, des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart, subissent les temps partiels imposés auxquels s’ajoutent les brimades, la pression, la surcharge de travail due au non remplacement de personnel et… les bas salaires bien entendu. Comme si cela ne suffisait pas, la ville de Marseille ayant décidé de privatiser l’espace public, nombre de salarié-e-s à qui la direction refuse l’accès au parking clientèle, obligés de venir en voiture à cause de leurs horaires et du manque de transports en commun, doivent se garer dans les rues avoisinantes et payer les parcmètres. Payer pour venir travailler il faut le faire !

Pendant des années les salarié-e-s n’ont rien dit, tout accepté en silence et en serrant les dents, en espérant que leur investissement dans le travail serait reconnu, qu’ils auraient droit à travailler plus pour gagner plus dans une entreprise où il est fréquent de devoir se lever à 4h du matin pour à peine 800€ par mois.

La peur de perdre son emploi aidant, le syndicalisme, la lutte collective étaient des mots étrangers. Leur combat était individuel : conscience professionnelle et investissement dans l’espoir d’une reconnaissance salariale, voire d’une ascension même modeste dans la hiérarchie du groupe. Au fil des années ils durent se rendre à l’évidence : leurs espoirs étaient vains. Alors que les profits de Monoprix ne cessent de grossir au point de faire un bond de près de 40% au 1er semestre 2010 les précaires du Rond-Point (et d’ailleurs) continuent à voir leur fiche de paie désespérément basse.

Aussi, quand ce vendredi 17 septembre, deux déléguées, quasi seules syndiquées CGT, distribuent un tract au personnel appelant à l’action pour les contrats, les classifications, les salaires et le parking, le personnel arrête massivement le travail à la grande surprise de l’encadrement, de la clientèle et des pouvoirs publics… mais pas des salarié-e-s chez qui le feu couvait depuis longtemps.

Suite de l’article original :

http://www.rougemidi.fr/spip.php?ar...

4) Communiqué de l’UD UD CGT 13 le 5 octobre 2010

Monoprix 19ème Jour de Grève : la direction choisi la voie de la violence et de la provocation pour tenter de ne rien négocier !

Les salariés de Monoprix ont reconduit la grève ce matin dans les magasins du Prado et de Canebière.

Hier à Canebière :

A 9h : une nouvelle fois la direction s’est livré à une véritable parodie en invitant les délégués de Canebière à une réunion au cours de la quelle ils leur ont lus le document écrit par leurs soins le premier jour de grève puis sont partis !

A 11h30 : une salariée gréviste se résigne à reprendre le travail, elle est « accueillie » avec une telle violence par le directeur adjoint qu’elle fait un grave malaise nécessitant l’intervention des pompiers et son hospitalisation !!! Les médecins lui ont prescrit 15 jours d’arrêt de travail.

A 14H30 : la direction à traduit 2 otages grévistes devant le TGI pour demander leur expulsion de la voie publique !!!

A Rond-point du Prado :

La direction ouvre et ferme les portes du magasin à 3 reprises expulsent même les clients présents à l’intérieur pour tenter (en vain !) de les dresser contre les grévistes.

La direction annonce à 3 reprises (par la voie de l’inspection du travail) des négociations qu’elle annule quelles heures après se discréditant et discréditant les services de l’état !!!

Les pouvoirs publics doivent désormais prendre conscience de la nature de cette direction qui refuse depuis des mois tout dialogue social dans ces magasins et refuse aujourd’hui toute négociation sérieuse.

Il doit être clair qu’il ne peut y avoir d’issue dans la violence patronale et dans la répression.

Nous souhaitons que de vrais interlocuteurs ayant pouvoir de négociation et de décision soient mis autour de la table au plus vite.

3) Mini procès pour maxi grève chez Monoprix

À Marseille, plusieurs magasins sont touchés par un mouvement de grève. Le directeur a assigné en justice deux syndicalistes pour tenter d’endiguer le développement du conflit.

Pour briser la grève qui affecte son magasin du Prado et qui s’est étendue dans une moindre mesure aux établissements de la Canebière et de la place Castellane, le directeur marseillais de Monoprix a assigné en référé, hier devant le tribunal d’instance, deux déléguées syndicales, l’une de FO, l’autre de la CGT. « La livraison des marchandises au magasin et des clients à domicile sont empêchés », a-t-il pauvrement prétexté à la barre en demandant le démantèlement des piquets de grève en place jour et nuit sur le parking depuis le 17 septembre. Avocate des déléguées, Me Aurélie Clerc a aisément démontré, photos à l’appui, que le magasin avait été approvisionné et que des camions s’étaient présentés à des heures indues, violant au passage un arrêté municipal. La présidente du tribunal, apprenant durant l’audience qu’une réunion tripartite devait se tenir peu après à la direction départementale du travail, a finalement décidé de ne rien décider pour l’instant  : « Délibéré dans 48heures…en espérant que ma décision soit inutile  ! » Une façon indirecte d’inciter la direction à ouvrir enfin la négociation, sous l’arbitrage de l’inspection du travail.

Une décision qui ravit Christine, laquelle participe à la première grève de sa jeune vie  : « Les patrons ne sont que des menteurs, ce qui est bloqué ce n’est pas le magasin… c’est la négociation  ! » Pour cette mère célibataire : « Il fallait faire la grève parce qu’il y en a marre de se faire marcher dessus. Demander 50 euros d’augmentation de salaire, c’était vraiment le minimum  ! » L’employée « fait le boulot de deux personnes en trente-cinq heures » mais, selon son contrat de trente heures par semaine, elle ne touche que 893 euros par mois après six ans d’ancienneté. La plupart des cinquante grévistes (sur 80 employés) sont logés à la même enseigne. Soutenues par l’élue communiste du 8e arrondissement de Marseille, Marie-France Palloix, elles revendiquent en outre « une révision des qualifications et le passage à temps complet pour les volontaires dans ce magasin où 46 % du personnel est à temps partiel ». « L’écrasement des salaires accroît le nombre de travailleurs pauvres en ville où les loyers flambent », s’indigne Charles Hoareau, responsable de l’UL-CGT de Marseille Centre. Dans le même temps, le groupe Monoprix, dont les principaux actionnaires sont le groupe Casino et les Galeries La Fayette, affiche, selon la CGT, pour le premier semestre, un bénéfice de 7,8 milliards d’euros …

Marseille 
(Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Philippe Jérôme, L’Humanité du 29 septembre 2010

2) MULTI-GREVE A MONOPRIX (extraits)

Auteur : Nicolas Arraitz.

Source : http://cequilfautdetruire.org/spip....

Alors que le pays frémit autour des enjeux de la réforme des retraites et que les terminaux pétroliers de Fos sont paralysés, à Marseille, le magasin Monoprix du Prado est en grève depuis le 17 septembre et celui de la Canebière depuis le 21. Au blocage des camions de livraison par les caissières et les magasiniers, un juge et un préfet zélés ont héroïquement répondu par l’envoi des gardes mobiles.

Ce magasin, longtemps le plus grand de France chez cette enseigne de supermarchés de proximité appartenant au groupe Casino et Galeries Lafayette, connaît sa toute première grève. « C’est parti d’un profond ras-le-bol », explique Florence. Travail sous pression, temps partiel imposé, salaire « pour de rire »… « Après huit ans de boîte, je marine toujours à 33 heures par semaine et 800 euros par mois. Et mon mari est bientôt au chômage. Quand je suis montée demander une augmentation, le directeur m’a répondu que j’étais la quinzième à venir le tanner et que ça commençait à l’agacer ! » Résultat : cette quinzaine de déboutées est devenue le noyau dur de la grève. « Selon la convention collective, tu dois passer à l’échelon supérieur au bout de 18 mois. Moi, je commande les produits qui manquent dans mon rayon, mais je suis toujours à l’échelon 2.2, comme une débutante. »

Mardi 5 octobre. La direction laisse pourrir le conflit. Après avoir exigé la fin de la grève pour examiner les demandes « au cas par cas », elle propose un protocole de sortie de conflit qui exclut de la discussion les revendications essentielles. Elle a ensuite beau jeu de taxer les grévistes d’intransigeants. Et l’inspection du travail, qui devrait servir de médiateur, se laisse berner. Mme Daniel, nouvellement bombardée à la tête de la direction départementale du travail (DDT), téléphone à la déléguée syndicale : « Le directeur vient de m’appeler, il est prêt à négocier. » « Parfait, nous aussi, on vous attend. » « Ah mais nos bureaux ferment dans quelques minutes. J’ai une vie familiale, moi ! » Les mères-courage présentes sur le piquet voient rouge : « Et notre vie familiale à nous, depuis dix-neuf jours ?! » La fonctionnaire accepte alors de se déplacer, mais souligne que la direction insiste sur le protocole initial. Hors d’elle, la déléguée arpente la contre-allée du Prado en menaçant de bloquer à nouveau l’entrée du magasin. Retour à la case départ. Une caissière, cheveux courts et bras tatoué, explose : « On s’en doutait, mais là, on a la confirmation que ces gens-là sont toujours du côté des patrons. Comme la justice ! »

Vendredi 1er, après qu’un juge eut prononcé un référé ordonnant la levée du piquet pour « entrave à la liberté du travail », avec 300 euros d’astreinte par jour et par effraction constatée, les gardes mobiles ont expulsé les grévistes du parking. Sous leur protection, deux camions ont pu réalimenter une partie des rayons qui ressemblaient depuis quelques jours aux linéaires d’un magasin d’État de l’ère soviétique… Mais lundi 4, le mistral – encore lui ! – entasse une centaine de chariots devant l’entrée principale. Le directeur préfère alors tirer les rideaux. Dehors, le piquet ressuscité reçoit le soutien des grévistes du centre des impôts tout proche.

Sur la Canebière, où la tension entre cadres et grévistes a frôlé l’agression physique, les marques de soutien de la clientèle et des passants ne tarissent pas. Un papi, remonté comme un coucou : « Tenez bon, faut pas plier. Après le 12, on remet ça ! Il faut faire un mai 68 puissance 5, pour faire chuter l’empereur ! » Mardi, un contingent d’instituteurs en grève tournante pénètre dans le magasin au son des sifflets : « Grève générale ! Aujourd’hui, à Monoprix, tout est gratuit ! » Les vigiles baissent les rideaux sous les quolibets de la foule.

Sur le Prado, au matin du mercredi 29 septembre, un camionneur avait tenté de forcer le barrage, manquant de peu renverser six personnes. Bien qu’armé d’une barre de fer, il fut ramené à la raison et avoua qu’il avait pété les plombs, que le directeur l’avait manipulé. On aimerait voir un jour la directrice de la DDT, le juge et le préfet avouer eux aussi avoir subi la même mauvaise influence…

Le mot de la fin, c’est Florence qui l’a : « Quoi qu’il arrive, on aura au moins gagné ça. Maintenant, on se connaît, on sait ce chacune a dans le ventre. Avant, on ne faisait que se croiser. » Et puis Ali, jeune magasinier en grève, qui bafouille dans le mégaphone : « Je vous aime toutes ! Vous êtes les plus belles femmes du monde mondial ! »

1) Tract CGT-FO du Monoprix Marseille distribué aux piquets

Pour 50 euros par mois [a], Monoprix fait n’importe quoi.

Depuis le 17 septembre, les salarié-e-s de Monoprix font la 1ère grève de leur vie, pour les classifications, la fin des contrats à temps partiels imposés et ne pas être obligé de payer pour venir travailler.

Depuis 15 jours, la direction ne négocie sur rien, ne propose rien, explique tranquillement à la justice qu’elle fait mâturer la viande 10 jours avant de la vendre afin de présenter des étals remplis, et pire, multiplie les les provocations et envoie hier au soir à la tombée de la nuit, les gardes mobiles contre des mères et pères de famille qui ne demandent que le respect des lois !!

Le total des revendications des grévistesqui permettrait à des salarié-e-s de "travailler plus pour gagner plus", représente à 60 000 euros par an dans un magasin qui fait un chiffre d’affaire annuel de 54 millions d’euros.

La direction qui a dit à la justice que le conflit lui a déjà coûté 1million d’euros préfère donc perdre ce million plutôt que de négocier !!!!!

Les salarié-e-s qui pendant des années ont tout accepté sans rien dire ne veulent pas se laisser faire et sont plus déterminé-e-s que jamais malgré les pertes de salaire qu’ils subissent.

Merci d’apporter votre soutien à leur action, en demandant à la direction de négocier et en soutenant financièrempent, à la mesure de vos moyens, les grévistes.

a. Moyenne par salarié-e du montant de la revendication demandée.


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