Entrée en lutte des lycéens et étudiants, mobilisation en hausse partout, grèves reconductibles dans les transports et raffineries

jeudi 14 octobre 2010.
 

La CGT de Bernard Thibault a revendiqué "des niveaux de participation inégalés". "Ce n’est pas un baroud d’honneur, la mobilisation monte d’un cran", selon le président de la CFTC, Jacques Voisin.

"Gouvernement et Parlement ont une lourde responsabilité : ils ne peuvent ignorer les manifestations", a mis en garde la CFDT de François Chérèque.

La numéro un du PS Martine Aubry a dénoncé l’"entêtement" du gouvernement "qui ne mène nulle part, sauf à des risques d’affrontement", appelant l’exécutif à "faire preuve de responsabilité".

L’entrée en scène des lycéens et des étudiants

Des milliers de lycéens et étudiants ont rejoint bruyamment les cortèges à Paris comme en province. "Sarko, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue", scandaient à Toulouse des centaines de jeunes. 357 lycées (sur 4.302 en France), ont été touchés, voire bloqués par la contestation, selon le ministère de l’Education.

La présence des jeunes - qui ravive le souvenir de la mobilisation de 2006 contre le CPE- inquiète le gouvernement. François Fillon a qualifié d’"irresponsable" la "tentation de l’extrême gauche et d’une partie du PS" de "mettre des jeunes de 15 ans dans la rue".

Une mobilisation en hausse partout en France

A Paris, les deux cortèges parisiens - entre Montparnasse et La Bastille - ont vu défiler quelque 330.000 manifestants selon l’intersyndicale, 89.000 selon la police. Un record là aussi.

Des participations en hausse, parfois jamais atteintes auparavant, ont été relevées dans plusieurs grandes villes, comme à Rennes (22.000 personnes à 60.000), Nantes (de 39.000 à 95.000), Rouen (de 23.500 à 75.000), Grenoble (de 14.000 à 72.000), Lyon (de 18.500 à 45.000).

Entre 30.000 et 145.000 personnes ont défilé a Toulouse, où l’intersyndicale a prévu une nouvelle journée d’action jeudi, avant celle programmée au niveau national samedi.

Les transports et les raffineries fortement touchés par la grève

La grève a été forte dans deux secteurs stratégiques : la SNCF et le pétrole. Onze des douze raffineries en métropole étaient touchées par des grèves, parfois partielles.

La SNCF a recensé 40,4% de grévistes (+3 points que le 23 septembre), et la CGT 53,75%, en hausse de près de cinq points.

Même la tour Eiffel n’a pas été épargnée et a dû fermer à cause de la grève d’une partie du personnel.

Une nouvelle journée de mobilisation prévue pour samedi 16 octobre Pour la première fois, la poursuite des arrêts de travail est à l’ordre du jour. A la RATP, des assemblées générales ont largement reconduit la grève pour mercredi, selon la CGT. La direction de la RATP prévoit trois trains sur quatre et un trafic "quasi normal" pour les bus et le tramway, précise un communiqué mardi soir.

Les cheminots devant se réunir mercredi pour parler des suites, la SNCF prévoit des perturbations du trafic identiques à celles de mardi.

La CGT du groupe Total, majoritaire, a appelé à la grève reconductible. Elle a déjà été votée dans les terminaux pétroliers du Havre.

Des arrêts de travail ont aussi affecté l’Education nationale (de 22,13% à plus de 45% de grévistes selon les sources) et la Poste, mais plus faiblement (de 16,5% à 30%).

Alors que des derniers sondages révèlent l’appui de 69% de la population au mouvement, les syndicats ont programmé une nouvelle journée de protestation samedi que Bernadette Groison (numéro un de la FSU) prédit encore plus large.


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