Jérôme Zimmer, cheminot, deux mois de prison pour l’exemple (3 articles)

mercredi 24 novembre 2010.
 

Accusé de jets de pierre, ce cheminot de Loire-Atlantique vient de purger sa peine à la prison de Nantes. Il crie toujours son innocence.

Jérôme Zimmer ne supporte plus d’être enfermé. Depuis qu’il est sorti de prison, le 3 novembre, ce chef de service de la gare de Savenay (Loire-Atlantique) profite au maximum de son petit jardin. Condamné à deux mois de prison ferme pour « violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique », à la suite de la manifestation contre la réforme des retraites du 23 septembre à Saint-Nazaire, ce militant CGT de trente-six ans est enfin rentré chez lui.

Dans son salon, il a mis la musique tranquille de Wax Taylor et roule cigarette sur cigarette à l’évocation de son interpellation. « J’étais devant la préfecture, les policiers nous balançaient des bombes lacrymogènes. La seule chose que j’ai faite, c’est renvoyer des goupilles de lacrymo. » Quatre heures après la fin de la manifestation, Jérôme Zimmer, en état d’alcoolémie, croise un policier. Le cheminot lui aurait déclaré que « la manifestation avait été réussie car des pierres avaient été jetées sur les forces de l’ordre ». Ce qu’il nie fermement. « Je n’aurais pas dit ça. J’ai le malheur de respecter la police, je les appelle parfois pour gérer des voyageurs difficiles en gare. » Le lendemain, il est condamné en comparution immédiate à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt. « Le choc. Je ne m’attendais pas à une sanction aussi lourde. Je croyais que le juge déciderait en toute impartialité. » Le cas de ce père de famille n’est pas isolé. Dans la cité nazairienne, le procureur de la République a condamné le même jour deux autres manifestants. « Il a dit qu’il voulait faire un exemple, on sait que des consignes de fermeté ont été données au parquet », confirme son avocat, Me Erwann Le Moigne. Jérôme dénonce  : « C’est une décision politique parce que je suis militant CGT. Quand j’étais transporté d’une cellule à une autre, j’entendais les policiers parler de leur haine du syndicat. J’ai été utilisé. »

En prison, il atterrit dans 9 m2 avec six codétenus. Des personnes accusées de délits beaucoup plus graves, mais avec qui « il se serre les coudes ». Et les courriers de soutien affluent de toute la France. « Tous étaient persuadés de mon innocence, ça m’a permis de tenir le coup. » Dehors, le syndicat se mobilise et sa pétition obtient 11 000 signatures. Mais la justice a décidé d’enfoncer le cheminot. Le jugement en appel, prévu le 27 octobre, est mis en délibéré au 3 novembre. Jérôme restera en prison jusqu’au bout de sa peine. « En sortant, j’étais surpris de voir un car de soutien m’attendre devant la prison de Nantes. Mais ma première pensée a été pour mes deux fils, Théo et Sacha. » Depuis son retour à la maison, les collègues, les amis, la famille défilent. Les cheminots ont même alimenté une caisse de solidarité pour l’aider à payer le loyer. « Quand j’étais en prison, je pensais aux impayés qui s’accumulaient, j’avais peur de l’engrenage. »

Le cheminot a repris le chemin de la gare mercredi dernier. Mais attend sa convocation à la direction régionale de la SNCF. Didier Le Reste, le secrétaire fédéral des cheminots CGT, a déjà prévenu qu’il lancerait un mouvement d’ampleur si Jérôme Zimmer était sanctionné. Avec le syndicat, Jérôme a engagé un recours auprès de la Cour de cassation. « Le jugement n’a pas été cassé en appel, je veux retrouver ma dignité. » Renforcé dans ses convictions, ce fils de cheminot est prêt à se remobiliser à la prochaine occasion. Sur les murs de sa maison, des fables de La Fontaine sont affichées. « J’aime bien, il y a toujours un retournement de situation. » S’il devait trouver une moralité à son histoire  ? Jérôme jette un regard bleu glacé  : « Seul, face à l’État, on ne peut pas grand-chose. »

Cécile Rousseau

2) Soutien de la CGT nationale à la pétition pour le camarade Cheminot "Jérôme ZIMMER" adhérent CGT

Montreuil, le 05 Octobre 2010

Cher(e) Camarade,

Après la manifestation du 23 septembre dernier qui s’est déroulée à St Nazaire, les forces de l’ordre ont interpellé 3 manifestants dont 1 cheminot, 1 h 30 après la fin de la manifestation.

Placé en garde à vue puis jugé le lendemain en comparution immédiate, Jérôme ZIMMER a écopé de 2 mois de prison ferme.

Jérôme a fait appel par la voix de son avocat mais il est toujours incarcéré.

Devant cette justice expéditive et de classe qui veut faire un exemple pour faire pression sur la mobilisation des salariés et sur le droit de manifester, la riposte est nécessaire.

Une pétition ci‐jointe a déjà recueilli 4 000 signatures sur le secteur de Nantes. Il faut mettre cette pétition rapidement à la disposition de nos militants pour faire signer les cheminots et la transmettre au secteur de Nantes qui centralisera (cgt.cheminots.region.nantes@wanadoo.fr ou 27 Bld Stalingrad – 44 041 NANTES).

D’autre part, des messages de soutien doivent être adressés à Jérôme, mais sans faire référence à l’affaire sous peine d’être censuré, à l’adresse suivante :

Maison d’arrêt des Hommes

Monsieur Jérôme ZIMMER

N° écrou 54080

9, Rue Descartes

44 316 NANTES CEDEX

1) Jérôme est innocent (pétition lancée par l’UL CGT de Saint Nazaire et Savenay

Après la manifestation du Jeudi 23 Septembre 2010, un de nos camarades a été interpellé par les forces de l’ordre 1 h30 après la fin de la manifestation et placé en garde à vue. Le lendemain il a été jugé en comparution « immédiate »puis condamné en 5 mn à 2 MOIS DE PRISON FERME AVEC MISE EN DETENTION IMMEDIATE. « à titre d’EXEMPLE » à précisé le procureur sans aucune preuve.

Durant sa garde à vue, il n’a pu ni téléphoner ni consulter un avocat. Jérôme a fait appel de la décision et est donc toujours aujourd’hui, pour la loi, présumé innocent.

Jérôme est innocent, c’est pour cela que nous vous invitons à signer massivement cette pétition afin d’exiger sa libération.


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