Infirmiers anesthésistes en lutte ! (article national PG)

mardi 5 octobre 2010.
 

Vendredi dernier, plus de 2000 infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) se sont rendus à Paris pour manifester une nouvelle fois leur opposition au « protocole Bachelot ». 2000 manifestants à Paris, sur les 6500 IADE que compte la profession sur l’ensemble du territoire, voilà ce qui s’appelle une très belle mobilisation. D’autant plus que les infirmiers anesthésistes en sont à leur sixième mois de grève.

S’ils sont si déterminés, c’est que les infirmiers anesthésistes sont victimes d’un véritable mépris de la part du ministre de la santé, Roseline Bachelot. Alors que leur spécialité nécessite 2 années d’étude supplémentaires par rapport aux autres infirmiers, ils ne se voient pas reconnaitre le niveau bac +5 auquel ils peuvent légitimement prétendre. En plus d’une rémunération loin d’être à la hauteur de leur formation et de leurs responsabilités, les infirmiers anesthésistes n’auraient plus le droit de partir à la retraite à 55 ans, si la « réforme » Woerth/Sarkozy des retraites était mise en œuvre. Mais, même si l’énorme mobilisation réussit à faire échouer cette soit disant « réforme » (et nous ne pouvons que le souhaiter), la situation des infirmiers anesthésistes restera encore très sombre. C’est tout une profession qui est dénigrée depuis plusieurs années. Bachelot, avec sa vision comptable de la santé, a donné un coup de massue supplémentaire sur ces infirmiers anesthésistes.

Face à cette mobilisation sans commune mesure, le pouvoir n’a eu jusqu’à présent qu’une seule réponse : la violence. Vendredi dernier, les manifestants avaient décidé de rester dans le ministère de la santé jusqu’à être reçu et écouté. Mais la seule visite à laquelle ils ont eu le droit, c’est celle de policiers cagoulés venus les déloger en défonçant la porte à coup de bélier. Résultats : 15 interpellations et 3 gardes à vue. Encore une fois, le pouvoir cherche à criminaliser le mouvement social.

Aussi, il est important de soutenir ces trois personnes dont le procès devrait avoir lieu le 18 novembre pour deux d’entre-elles et le premier décembre pour la troisième. C’est également l’ensemble des infirmiers anesthésistes à qui il convient d’apporter notre soutien. Les infirmiers anesthésistes se battent bien évidemment pour une meilleure reconnaissance de leur profession mais également pour la défense de notre service public de santé. Nous ne pouvons qu’espérer qu’ils obtiendront satisfaction !

SOULEYMANE BA


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