Pourquoi Benoît Hamon n’a pas invité JL Mélenchon lors de son Université d’été

jeudi 23 septembre 2010.
 

Une pitoyable manœuvre m’amène à mon clavier. Elle est signée Benoît Hamon, que sa position particulière au PS désignerait pour cette tâche si son goût pour la combine n’y suffisait pas. Hier, lors de son point de presse hebdomadaire, muni de sa casquette de porte-parole du PS, il commentait la réunion qu’il avait organisée la veille dans les Landes sous la casquette cette fois de responsable d’un courant minoritaire de gauche de ce parti (vous ne suivez plus ? c’est fait pour : « je suis oiseau : voyez mes ailes ... - je suis souris, vivent les rats ! »). Selon la dépêche AFP, il s’est réjoui que le week-end ait permis de progresser vers des « solutions en commun ». Propos excessifs, mal interprétés par les journalistes ? Je n’y étais pas. Donc je me suis posé -un instant- la question. J’ai donc écouté grâce à Internet ce qu’il a dit sur le sujet dans la foulée sur Europe 1. Et le voilà qui claironne : « Le dialogue programmatique commence », citant à l’appui de cette thèse l’appel de Cécile Duflot à un contrat de gouvernement et prétendant que cette « envie » avait été « relayée »par Pierre Laurent. « Dès maintenant nous allons commencer à discuter (...). Dès lors que les dirigeants de gauche disent publiquement vouloir passer des déclarations d’intention à la volonté de rédiger ensemble un programme commun, nous sommes dans une situation que nous n’avons pas connue depuis très très longtemps, et qui est à mon avis une fenêtre de tir particulièrement vertueuse ». Oui, vous avez bien lu, Hamon cherche à faire croire que l’écriture d’un programme commun est engagée entre le PS, les Verts et le PCF.

Vous comprenez pourquoi Jean-Luc Mélenchon ni personne du PG n’a été invité par Hamon à sa réunion du Vieux-Boucau, aux côtés de Besancenot du NPA, Placé des Verts et Pierre Laurent du PCF ? Tout a été fait pour qu’entre le porte parole du PS et Olivier Besancenot, le point de vue autonome du Front de Gauche soit rayé de la carte. Effacé ! Pour Hamon, il y aurait d’un côté la gauche qui ne veut pas gouverner (le NPA) et de l’autre tous ceux qui réclameraient la reconstitution immédiate de la gauche plurielle.

Les lecteurs de ce blog savent bien que le Front de Gauche dit tout autre chose. Nous pourrions discuter d’un programme commun avec le PS. Encore faudrait-il que les conditions politiques en soient réunies. Le PS est-il prêt demain à désobéir au Traité de Lisbonne ? Est-il d’accord pour rompre avec le libre-échange ? Est-il décidé à gouverner contre les banques et pas à se coucher devant elles comme l’a fait Papandreou en Grèce ? Hélas, mille fois hélas, la réponse du PS à ces questions est non. C’est pourquoi la responsabilité de l’autre gauche est si lourde. Si nous voulons éviter à notre pays le sort de la Grèce, nous devons nous rassemble pour offrir ensemble une alternative. C’est l’objectif du programme partagé du Front de Gauche qui sera porté par des candidatures indépendantes du PS et d’Europe Ecologie comme l’ont décidé les partis qui pour l’heure le composent, PG PCF et GU. Il n’y aura donc pas de programme commun avec le PS afin que le premier tour puisse trancher programme contre programme.

Le rassemblement sans contenu, on a vu où cela mène. La comptabilité des bons et mauvais points du gouvernement de la gauche plurielle a trouvé un juge de paix cruel le 21 avril 2002. Ils veulent faire croire que l’on aurait l’intention de recommencer ? Cela bien sûr sans que le PS ait procédé à la moindre remise en cause de la ligne d’accompagnement qui domine la social-démocratie européenne, PS inclus. Il faut entendre Hamon nous dire sur Europe 1 que le PS est uni idéologiquement comme jamais, se déclarer plus proche de Strauss-Kahn que de Besancenot et ajouter que si Strauss-Kahn était élu il est certain qu’il rétablirait la retraite à 60 ans ! A ce niveau, ce ne sont plus des grosses ficelles, ce sont des cordes.


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