Relance de la pagaille au Front de Gauche à propos des candidatures pour 2012

vendredi 24 septembre 2010.
 

Ce qui me met le « blues », c’est la relance de la pagaille au Front de Gauche à propos des candidatures à l’élection présidentielle. On avait conclu qu’il fallait parler d’autre chose. Est arrivée l’annonce de la candidature d’André Chassaigne. Elle vient après celles de Patrick Le Hyaric annoncée à la tribune du congrès du PC et non confirmée par lui. Et il y a celle d’Alain Bocquet. André a déclaré sa candidature par une lettre à l’AFP en pleine Fête de l’Humanité. Je le connais bien et je l’estime beaucoup. En Auvergne mes camarades ont avec lui une excellente relation de travail et de camaraderie. Je suis allé soutenir sa liste aux régionales et j’ai apprécié son savoir faire et son autorité. Cependant, là, il m’a surpris, car je ne le voyais pas dans cette attitude de « coup par surprise ». J’ai du passer à cause de cela un temps imprévu à répondre à des questions sur un thème que j’étais hors d’état de maîtriser puisque je l’ai découvert en même temps que tout le monde. Tous mes proches ont été cueillis à froid et plusieurs étaient assez choqués qu’il en soit ainsi. Car si chacun des partis fait bien ce qu’il veut, il n’est pas interdit par courtoisie de se prévenir pour tenir une attitude commune. Cette sorte de jeu perso n’est guère goutée chez nous. Si bien que la réunion du bureau du Parti de Gauche, qui s’est tenu le samedi matin de la Fête a du caler en urgence une attitude d’attente commune. A partir de là diverses machines à claques se sont mises en mouvement contre moi aussi spontanément que répétitivement.

Toutes méconnaissent un point fondamental : je n’ai jamais annoncé ma candidature. Fusse même ma « candidature à la candidature ». Il doit être évident que je ne participerai d’aucune manière à un tel jeu de massacre qui reproduit le ridicule des primaires socialistes, en plus dérisoire. J’ai dit que je me sentais « capable » d’être le candidat du Front de gauche. Je l’ai fait en réponse à une question qui m’était posé. Ni plus ni moins. Je fus séance tenante accusé de m’être « auto proclamé » et d’être « un autocrate ». Puis on m’accusa de ne pas m’entendre beaucoup sur les retraites et sur le programme ! En dépit du caractère insultant de tels procédés je pense avoir répondu très concrètement et le Parti de Gauche plus brillamment encore. D’abord sur le terrain de la lutte, et au parlement. Et ensuite, depuis le travail de cet été et les mille « premières propositions du Parti de Gauche pour le programme du Front de Gauche », je crois que nous sommes peut-être même un peu en avance sur d’autres. Je m’attends à être recopié et plus que de mesure.

Pour ce qui est de ma candidature, nul, pas même mes plus proches amis ne peut décider quoi que ce soit en mon nom. Donc, Marie George Buffet, que je considère comme une amie, quand elle dit que j’ai déclaré ma candidature, se trompe. Je réfléchis beaucoup à tout cela. Je n’ai pas quitté le PS et fait tout ce que j’ai fait avec mes camarades qui ont eux aussi brisé leurs routines pour finir dans une pantalonnade ou chaque jour surgissent des donneurs de leçons qui parlent de « bataille d’égos », de « ni l’un ni l’autre » et ainsi de suite. La question pour moi n’a rien de personnel. Ou bien une formule de dépassement politique est possible dans l’Autre Gauche en vue de faire naitre un « acteur politique nouveau », pour jargonner comme tout le monde, ou bien cela ne vaut même pas la peine car personne ne suivra une aventure rabougrie de lutte entre appareillons. Depuis le départ nous avons du faire une croix sur notre idée de faire une nouveau parti à partir de la fusion des anciens. Puis sur un front large. Tantôt l’un tantôt l’autre s’y oppose avec des ruses subtiles pour n’en rien paraitre. Tous ceux qui ont écrit des kilomètres de textes pour plaider sur ces deux sujets nous tournent le dos, murés dans des certitudes et des raisonnements byzantins auxquels je ne comprends rien la plupart du temps. Mais dont je connais le refrain final : ce n’est jamais comme ça qu’il faut faire, ce n’est jamais la bonne personne. Je n’étais pas connu ? C’est un handicap auquel va répondre une formule magique dont le principal inconvénient est qu’il n’y ait aucun nom à mettre derrière. Je suis connu et médiatisé : c’est la preuve que ce n’est pas le bon choix. Quand je ne lis pas sous la plume de petits jaloux que eux, « ne sont pas sous les sun light » mais sur le terrain. Moi, c’est clair, je suis dans les médias comme sur une plage et je fais juste des pauses pour siroter du jus de polémiques mondaines. Ainsi sont gommées, d’une phrase, vingt huit ans de galère locale en banlieue urbaine et une vie entière passée à courir le pays et l’étranger pour la cause. Tous ces gens croient que la notoriété est un régal et la candidature une apothéose. Je sais ce qu’il en est en réalité. Et c’est pourquoi je répète que je n’ai rien déclaré à propos de ma candidature.

Inutile de me pousser dans un bain où je n’irai que si cela me parait avoir un sens conforme aux raisons pour lesquelles j’ai entrepris tout ce que je fais avec d’autres depuis 2005. Je dirai, quand je le croirais utile, ce que je compte faire. Je ne suis pas un aventurier. Je n’agis pas en mon nom personnel. Je ne suis pas en mal de notoriété. Ni en mal de pouvoir. Je ferai ce que je dois faire, non pas à titre personnel, ni au nom des territoires ou des populations que j’ai représenté, mais au nom des objectifs qui ont conduit à la création du Parti de Gauche et du Front de gauche dont le nom au moins me revient autant que la formule. Celui-ci se prononcera en bonne et due forme. Je le ferai au service du projet et du programme formulés depuis la création du Parti de Gauche, si le contexte lui laisse une chance. Et si nous sommes un peu moins seuls à plaider pour une force nouvelle, non en vaines et creuses paroles, mais dans les faits. Sinon, je suis sur que les délices des candidatures multiples et l’émouvante émulation déjà connue en 2007 suffira à occuper à la fois ceux dont c’est la vocation de gémir sans fin et ceux dont c’est le gout de faire de la figuration. Je ne dis rien de tout cela par amertume, quoique j’en ai, mais par un réalisme où je veux rester maitre de moi et non devenir la marionnette de toutes sortes de tireurs de ficelles rusés et pervers. Pendant la Fête de l’Humanité nous avons tenus un meeting « Limousin terre de gauche » avec les tenants du meilleur score des élections régionales grâce à la large alliance du front de gauche et du NPA. Le NPA avait envoyé son trésorier national pour représenter la direction nationale. Le PCF n’avait envoyé personne pour le national. Je vois ce que je vois. Nous sommes seuls à croire qu’une formule qui fait 20 % des suffrages et qui passe devant les socialistes dans deux cantonales est performante. Comment une telle aberration est-elle possible ?


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