Inde : Cent millions de salariés en grève générale contre les privatisations, pour le pouvoir d’achat

jeudi 16 septembre 2010.
 

1) La plus grande grève en Inde depuis l’indépendance

Environ 100 millions (soit 10 crore) de travailleurs et de travailleuses de différents secteurs comme les banques, les compagnies d’assurances, le charbon, l’électricité, les télécommunications, la défense nationale, les ports, les transports routiers, le pétrole, et de secteurs non syndiqués comme la construction ont participé à la grève. L’impact de la grève a été ressenti dans tout le pays. En particulier, dans les États indiens gouvernés par une majorité de gauche comme le Bengale occidental, le Kerala, et dans d’autres États comme Manipur, Assam et Maharastra, de très nombreux travailleurs et travailleuses ont fait grève.

Le Dr G Sanjeeva Reddy, responsable du comité de coordination des syndicats au niveau fédéral et membre du comité exécutif de la FIOM a déclaré qu’avec la mise en œuvre des politiques néolibérales, les travailleurs et les travailleuses ont perdu leur capacité de négociation, et que les politiques décidées par les gouvernements au niveau central et à celui des États fédérés ont été conçues pour protéger les intérêts des grandes entreprises. Il a dit que la grève était organisée pour réaffirmer la capacité de négociation des syndicats.

Les revendications contenues dans les cinq points de la charte sont les suivantes :

* contenir la hausse des prix des produits de base ;

* prendre des initiatives destinées à protéger l’emploi dans les secteurs touchés par la récession ;

* appliquer strictement toutes les lois fondamentales du travail, sans aucune exception ;

* annoncer 5.000 millions d’INR pour le fonds de sécurité sociale des non-syndiqués ; et

* arrêter le désinvestissement dans les entreprises du secteur public au niveau fédéral.

Les affiliés de la FIOM et le SMEFI ont participé activement à la grève générale. L’appel à la grève avait été lancé par le comité de coordination des syndicats nationaux où siègent les huit syndicats nationaux suivants : INTUC, AITUC, CITU, HMS, AIUTUC, TUCC, AICCTU et UTUC. Les salariés du secteur public, des coopératives et des banques rurales ont aussi fait grève et se sont opposés à l’investissement direct étranger dans le secteur bancaire et à l’attribution de licences aux banques privées.

Source : Fédération syndicale internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie

2) Cent millions de grévistes en Inde

Mardi 7 septembre 2010, une grève générale a mobilisé massivement contre l’inflation et les privatisations.

La grève générale a été massive mardi en Inde avec la participation de quelque cent millions de travailleurs des transports, des mines, des banques, du pétrole, des télécommunications, des ports et même de la construction, secteur traditionnellement moins organisé syndicalement. À Mumbai et Delhi, les deux grandes métropoles du pays, le mouvement touchait aussi les conducteurs de rickshaws, les taxis du pauvre.

L’appel à la grève a été lancé par l’ensemble des syndicats, y compris ceux proches du Parti du Congrès au pouvoir. Il mobilisait contre la hausse des prix, le chômage, la politique de privatisation du gouvernement et l’ouverture du système bancaire indien et de l’aviation civile aux capitaux étrangers. « Une aberration », estime Vishwas Utagi, secrétaire du Syndicat des employés de banques. « En pleine crise financière, le secteur public est plus à même de résister que le privé et il devrait être renforcé. »

Cette année, le taux moyen d’inflation a atteint les 10 %, frôlant les 20 % pour les produits alimentaires, frappant près des trois quarts de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour. Or l’Inde possède d’importantes réserves de céréales (riz, blé...) destinées aux plus démunis à des prix subventionnés, mais ces stocks font le plus souvent objet de spéculation ou sont perdus faute d’une gestion efficace.

Dominique Bari, L’Humanité


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message