Responsabilité de l’Autriche Hongrie dans le déclenchement de la 1ère guerre mondiale

lundi 15 novembre 2021.
 

Réponse à l’article Causes de la Première Guerre Mondiale : capitalisme, nationalisme et responsabilité des Etats (23 juillet 4 août 1914)

On ne saurait trop insister sur ce fait historique incontournable. C’est bien l’Autriche qui a déclenché le conflit qui deviendra la Première guerre mondiale. En dépit de la devise que le maison de Habsbourg arbore depuis le XV° siècle : « Bella gerant alii, tu felix Austria nube", « Que d’autres fassent la guerre ! Toi, heureuse Autriche, conclus des mariages « .

Le 28 juin 1914 est un jour ensoleillé à Vienne ; la musique militaire au parc d’attraction du Prater s’arrête tout à coup de jouer, des rumeurs s’élèvent dans le public : un archiduc a été assassiné quelque part dans les Balkans, à Sarajevo, semble-t-il. Le concert reprend au bout de vingt minutes, par la polka « Tritsch Tratsch » ( commérage radotage ) de Johann Strauss, puis quelques valses ; la journée du 28 juin 1914 est finie.

La mort tragique de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse, la duchesse de Hohenberg, passe d’abord inaperçue en Europe. Le prince est enterré près de Vienne en catimini, il est vrai que François-Joseph 1er ne l’appréciait pas beaucoup cet inspecteur des armées, pas assez belliciste à ses yeux, et encore moins son épouse, issue d’une petite noblesse tchèque, passablement fauchée. L’héritier du trône François Ferdinand ne souhaitait pas vraiment la guerre, conscient que l’armée autrichienne n’a gagné aucune bataille depuis la victoire de Radetzky à Novare, en mars 1849.

On se perd en conjecture depuis : qui était ce jeune terroriste serbe de 19 ans qui a tiré sept balles dans les rues de Sarajevo, Gavrilo Princip, qui était ce colonel Dimitrievitch, qui à l’évidence manipulait l’organisation terroriste serbe La Main Noire, et surtout, qui avait intérêt à supprimer, par une action terroriste individuelle, le représentant de l’aile plutôt « modérée » de l’état-major de l’armée autrichienne ? Une interrogation essentielle pour nous encore un siècle plus tard.

Amoureux de Sissy l’impératrice, davantage des uniformes, il en porte cinq de différents chaque jour, François Joseph sait que des fiançailles princières ne suffisent pas pour accéder à la Méditerranée. Il est donc temps que l’ »heureuse Autriche » entre en guerre. « C’est le Conseille de la Providence qui en a décidé ». L’attentat de Sarajevo est une aubaine. Après la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie, les autres puissances européennes impérialistes bellicistes se jettent toutes dans la mêlée.

Il convient de rappeler la conduite particulièrement honteuse de la social-démocratie autrichienne. Le journal Arbeiter Zeitung qualifia le 4 août de « grand jour de la nation allemande ». Des articles pendant la bataille de la Marne portaient en titre : « A Paris ! ».

Karel Kostal


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