L’UMP prête à payer pour les emplois fictifs imputés à Chirac

samedi 28 août 2010.
 

Nicolas Sarkozy aux petits soins avec son prédécesseur

Alors que Jacques Chirac, poursuivi pour une affaire d’emplois fictifs à la mairie de Paris, devrait être jugé fin 2010 ou début 2011, l’actuel président de la République lui aurait fait une très généreuse proposition, selon les révélations, ce mercredi, du Canard enchaîné.

Mi juin, Sarkozy a déjeuné avec le couple Chirac, très préoccupé, d’après l’hebdomadaire satirique, par ce futur procès dont la date devrait être connue en octobre prochain. Au Tong Yen, un restaurant asiatique du VIIIe arrondissement de Paris, où l’ancien chef de l’Etat a ses habitudes, il aurait tenu à « le rassurer ».

Selon le Canard, l’UMP pourrait rembourser les dépenses liées aux emplois fictifs présumés de chargés de mission à la mairie de Paris, entre 1992 et 1995. Une note qui pourrait, selon les calculs de responsables du parti rapportés par le journal, s’élever à deux millions d’euros.

La juge d’instruction, Xavière Simeoni, avait décidé, le 30 octobre 2009, de renvoyer Jacques Chirac, ainsi que huit autres personnes, en correctionnelle pour cette affaire d’emplois supposés de complaisance, contre l’avis du parquet qui avait requis un non-lieu.

Joint par l’AFP, Me Jean-Pierre Mignard, l’avocat de la Ville de Paris, partie civile depuis 2001 dans le dossier, a déclaré que la Ville était « disposée à être indemnisée à condition que ce soit dans le strict périmètre défini par la juge d’instruction » qui avait évalué précisément le préjudice. Dans l’hypothèse d’un remboursement avant le procès, « la raison d’être de la partie civile qui est la réparation de son dommage aurait cessé », envisage-t-il.

« Il n’y a pas de négociation (avec l’UMP) sur le préjudice constaté judiciairement », assure aussi Me Mignard, refusant de dire si le parti présidentiel et la Ville avaient discuté récemment du sujet.

De son côté, l’UMP n’a souhaité faire aucun commentaire. En 2004 dans un autre volet de cette affaire d’emplois fictifs à la mairie de Paris qui avait valu une condamnation à l’ex-Premier ministre Alain Juppé, l’UMP, héritière du RPR, avait déjà été tenue civilement responsable du préjudice de la Ville et avait dû lui verser près de 900.000 euros, rappelle le Canard.


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