Les aliments traités par irradiation pullulent et les contrôles sont de moins en moins nombreux (6 articles)

jeudi 21 juillet 2016.
 

1) QU’EST-CE QUE L’IONISATION ou IRRADIATION DES ALIMENTS

L’irradiation des aliments (ou ionisation) est une méthode de conservation et de décontamination des aliments qui consiste à soumettre ceux-ci à un rayonnement ionisant.

Ce rayonnement a, d’une part, la capacité de tuer certains microorganismes responsables de la contamination ou de la dégradation de l’aliment. D’autre part, dans les aliments d’origine végétale, l’irradiation inhibe la germination (pommes de terre, oignons…) en arrêtant la multiplication de certaines cellules à division très rapide (méristèmes). L’irradiation ralentit également le processus physiologique du mûrissement des fruits.

Actuellement, l’ionisation est autorisée pour une seule catégorie d’aliments en Europe, il s’agit des herbes aromatiques séchées, des épices et des condiments végétaux. Mais cinq pays de l’Union autorisent l’ionisation d’autres aliments : la Belgique (8), la France (16), l’Italie (3), la Hollande (8) et le Royaume-Uni (10).

La situation en France est inquiétante. Avec plus de 3100 tonnes en 2005, la France est le 3ème pays de l’UE à traiter des aliments par irradiation. Au niveau de la commercialisation, seuls 105 échantillons y ont été analysés en 2006, dont 10% étaient frauduleux.

Il faut aussi prendre en compte que les contrôles effectués par les autres Etats membres sont très insuffisants. Les pays disposant d’installations d’irradiation ne communiquent pas tous leurs données sur les doses d’irradiation (Pays Bas) ou avec des valeurs qui ne correspondent pas à la réglementation (Belgique), voire ne communiquent aucune information sur les volumes et catégories de produits traités (Espagne, Italie). Les contrôles au stade de la commercialisation sont incohérents, disparates, variant d’une année à l’autre et d’un pays à l’autre, et sans règles communes. Cependant, le taux de fraudes constatées augmente constamment de façon générale : de 1,4% en 2001 à 4% en 2005 des échantillons testés en moyenne – pour l’ensemble des 16 pays ayant transmis plus ou moins d’informations. Du fait de la porosité des frontières, on ne peut que s’inquiéter de cet état de fait.

Quelques principes essentiels

Vérifier l’étiquetage : les produits et ingrédients irradiés doivent porter les mentions « traité par ionisation » ou traité par « rayonnement ionisant ». Dans la mesure où il n’existe quasiment aucun contrôle des produits commercialisés en France sur le critère de l’irradiation, il est recommandé de privilégier :

- les produits locaux,

- les achats directs au producteur, à la ferme, sur le marché, dans des AMAP…

- les produits issus de l’agriculture biologique (pour lesquels l’irradiation n’est pas autorisée) (voir notre guide conso) N’hésitez pas aussi à questionner les commerçants et producteurs auxquels vous achetez vos produits, ou les restaurants que vous fréquentez.

Source : http://www.irradiation-aliments.org...

2) L’article de Wikipedia sur le sujet

L’irradiation des aliments consiste à exposer des aliments à des rayonnements ionisants afin de réduire le nombre de micro-organismes qu’ils contiennent. Ce procédé est aussi appelé pasteurisation à froid, parce qu’il ne suppose pas de traitement thermique, et vise également à la conservation des aliments et à leur stérilisation. Ce terme est également utilisé car plus positif aux yeux du public qu’irradiation.

L’irradiation de la nourriture est une technique développée par des entreprises agroalimentaires parce que les aliments ainsi irradiés s’abîment moins (et donc se conservent plus longtemps). Le procédé réduit également le risque de contamination par un organisme pathogène. Cette technique n’a pas que des avantages, voici les effets généralement observés : À très hautes doses (> 6 kilogray), l’irradiation peut détruire les vitamines ainsi que d’autres nutriments, diminuant ainsi les qualités nutritives du produit, sans que le consommateur moyen n’en soit conscient. Elle peut alors également avoir un impact négatif sur le goût, l’odeur et la texture des aliments traités. Par exemple, en France, la dose de 10 kilogray est autorisée pour le traitement des céréales, de la farine de riz ou des épices, et la dose de 5 kilogray est autorisée pour traiter la viande ou le poisson[1].

3) Les principaux aliments irradiés en France :

* les herbes aromatiques surgelées,

* les oignons,

* l’ail,

* l’échalote,

* les flocons et germes de céréales pour produits laitiers,

* les légumes et fruits secs,

* la farine de riz,

* la gomme arabique,

* la viande de volaille,

* les viandes de volaille séparées mécaniquement,

* les cuisses de grenouille congelées,

* le sang séché, le plasma, et coagulats,

* les crevettes congelées décortiquées ou étêtées,

* le blanc d’œuf,

* la caséine et les caséinatess.

4) Les dangers de l’ionisation (irradiation, pasteurisation...) des aliments

1. Des dangers pour la santé humaine liés à l’ingestion d’aliments ionisés :

L’ionisation des aliments dégrade la qualité de ceux-ci notamment en détruisant les vitamines qu’ils contiennent et en faisant apparaître de nouveaux composés chimiques dont certains sont cancérigènes. Ainsi l’ionisation peut détruire jusqu’à 80% de la vitamine A des œufs et 48% du béta-carotène du jus d’orange 1 ! De plus l’ionisation des aliments peut faire apparaître dans ceux-ci des composés appelés cyclobutanones, qu’on ne trouve pas dans les aliments non ionisés. De très nombreuses études scientifiques ont montré que ces cyclobutanones sont des promoteurs du développement de cancers et causent des dommages génétiques chez le rat. Chez l’homme on sait qu’ils créent des dommages aux cellules et au gènes ( cytotoxicité et génotoxicité) (3). D’autres composés tels les radicaux libres ou le benzène, le toluène… apparaissent lors de l’ionisation d’aliments (ces composés sont connus pour favoriser l’apparition de cancers, maladies cardio-vasculaires,….).

2. L’irradiation des aliments n’est pas une réponse à de mauvaises pratiques en matière d’hygiène :

L’ionisation peut masquer de mauvaises pratiques en matière d’hygiène et n’incite donc pas à accroître la propreté dans ce domaine.

3. Les dangers pour les travailleurs et la sécurité globale :

L’utilisation de l’ionisation des aliments n’est pas sans dangers pour les travailleurs de ce secteur. En effet de nombreuses contaminations radioactives on déjà eu lieu aux USA, en Italie, en Norvège, en Australie…

4. Le danger d’un commerce de plus en plus planétaire des denrées alimentaires :

L’ionisation des aliments représente un moyen d’accroître la durée de vie des denrées alimentaires. Avec cette technique, les multinationales de l’agro-alimentaire pourront développer les productions d’aliments dans les pays en voie de développement ou les coûts de production sont très bas. Ces produits pourront ensuite être revendus sur nos marchés, déstabilisant encore d’avantage les marchés en concurrençant les productions locales.

Source : http://www.mdrgf.org/51.dangerirrad...

5) Collectif français contre l’irradiation des aliments

Communiqué de presse

Le 15 décembre 2009, une délégation du Collectif contre l’irradiation des aliments s’est rendue au Ministère de l’économie pour remettre plus de 11700 signatures de la pétition contre l’irradiation des aliments demandant les éléments suivants : un dispositif d’information transparent, le respect de la loi concernant l’étiquetage, des programmes d’analyse et d’enquêtes sur les aliments irradiés commercialisés illégalement, des mesures de sanction effectives pour les entreprises qui ne respectent pas la législation en matière d’étiquetage et de contrôle, la signalisation de tous les aliments irradiés ou contenant des ingrédients irradiés distribués dans la restauration, en particulier dans les cantines scolaires.

Face à cette mobilisation importante, le ministère n’apporte aucune réponse et aucune garantie, notamment sur la sécurité sanitaire des produits irradiés et sur l’information des consommateurs au-delà des quelques contrôles réalisés chaque année depuis 2003. Seule (maigre) avancée : une possible amélioration des contrôles par la DGCCRF , à partir de recommandations du collectif…

Les consommateurs sont de plus en plus conscients de l’usage de nouvelles technologies dans l’alimentation et sont alertés du manque d’information sur ces pratiques. Les citoyens sont inquiets des développements à l’échelle mondiale de l’irradiation, qui par manque de traçabilité et de réglementation stricte, et vu le commerce mondialisé, peut amener des produits irradiés sans aucun contrôle dans nos assiettes. La pétition a connu un succès important : plus de 11700 signatures recueillies fin 2009 !

Les signatures ignorées !

Rendez-vous était pris avec M. Hervé Boullanger, conseiller à la consommation de M. Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme et des Services, pour lui remettre les pétitions et obtenir un retour sur nos questions restées sans réponse. D’emblée, M. Boullanger annonce la couleur à la délégation « Il pourrait y avoir un million de signatures, cela ne changerait rien : en France (et en Europe), les autorités sanitaires sont indépendantes et émettent leurs avis selon les connaissances et convictions des scientifiques qui en font partie, le ministère n’a aucune influence. ». La délégation s’est-elle trompée de porte ? Le Ministère de l’Economie n’est-il pas censé représenter les citoyens et entendre leur avis ? Une fin de non recevoir qui pose des questions.

Les lacunes de la DGCCRF

Toutefois, M. Boullanger est entouré de représentants de la DGCCRF. Cet organisme, sous tutelle du Ministère de l’Economie, a déjà constaté des fraudes sur l’étiquetage des aliments irradiés, sans donner d’informations sur les sanctions éventuellement prises. Le collectif avait d’ailleurs interpellé la DGCCRF par un courrier en novembre 2007 et en particulier une série de neuf questions, jusqu’alors restées essentiellement sans réponse. La discussion avec le ministère sera donc centrée sur les contrôles effectués par la DGCCRF (216 en 2006, et 117 en 2007). Elle reconnaît manquer d’informations pour cibler les contrôles sur les produits à risques et se déclare ouverte aux suggestions du collectif pour son programme de contrôles pour l’année 2010. _ Par contre, aucun doute de sa part sur la technique du seul laboratoire prestataire auquel elle confie les analyses pour détecter des aliments déclarés non irradiés. Or la Commission européenne, qui définit les méthodes d’analyse pour déceler une irradiation, reconnaît de grandes incertitudes. De plus, aucune méthode ne permet d’évaluer la dose reçue par le produit et la date du traitement. Par ailleurs l’installation dans laquelle le traitement est effectué n’est pas mentionnée sur le produit, alors que les installations doivent être agréées par l’Europe . Des informations clefs pour un contrôle. La DGCCRF ne répond pas à ces critiques sur sa manière de procéder.

Aucune réponse sur la sécurité sanitaire des produits irradiés

Les incertitudes sur les aspects sanitaires des aliments irradiés ont également été évoquées. Mais le collectif n’a obtenu aucune réponse, notamment par rapport à la lecture critique du rapport de l’AFSSA qu’il avait produit en 2007 . Par ailleurs, l’AFSSA a elle-même souligné l’un des problèmes soulevés par l’irradiation : les produits néoformés qui apparaissent dans les emballages au contact des aliments lors du traitement ionisant . En effet les plastiques peuvent être modifiés par l’irradiation et générer des produits (dont certains sont connus comme toxiques) qui peuvent migrer dans les aliments. L’AFSSA recommande une évaluation systématique pour s’assurer de l’innocuité des matériaux ionisés avant toute mise sur le marché. Elle recommande même des travaux de recherche pour explorer de manière systématique les produits formés spécifiquement par l’ionisation des matériaux plastiques.

Face à ce constat sans appel de l’autorité sanitaire, le ministère et la DGCCRF nient toute responsabilité, aucune information n’a été donnée sur les éléments de contrôle par la DGCCRF. N’est-ce pas cependant au gouvernement de mettre en application des recommandations de l’AFSSA, et à la DGCCRF de contrôler que les professionnels les respectent ? Il semble que le gouvernement n’a pris aucune mesure pour suivre ces recommandations de l’AFSSA au niveau institutionnel.

Le Ministère de l’Economie refuse ainsi de prendre en compte l’avis et les inquiétudes exprimés par les citoyens au travers de la pétition. Toutefois, ce contact avec les représentants du Ministère et de la DGCCRF nous a permis de réaffirmer la position du collectif. Celui-ci poursuivra sa mobilisation afin d’obtenir les garanties quant à l’innocuité ou à la toxicité de l’irradiation des aliments et des matières plastiques au contact. Elle demande l’application urgente du principe de précaution, dans l’immédiat une réglementation et des règles précises sur les matières plastiques irradiées au contact de denrées alimentaires, ainsi que des sanctions contraignantes en cas de contravention.


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