L’homme qui menace la République (par Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité)

mardi 3 août 2010.
 

Comme une odeur de soufre. Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy, par ailleurs cité dans l’affaire Woerth-Bettencourt, peine à faire entrevoir une sortie de crise autre que par la voie de la rigueur. Vendredi, à Grenoble, le président de la République a tenté de reprendre en main l’agenda politique en entonnant l’air de « la guerre nationale » à l’insécurité.

"Tout démocrate, tout républicain ne peut qu’être très préoccupé, très inquiet de la situation politique créée au cour de cet été par le président de la République", écrit Patrick Le Hyaric dans un éditoral.

Pour imposer un cran supplémentaire dans la purge sociale ; pour détourner l’attention de l’injustifiable contre-réforme antisociale des retraites ; pour tenter de faire oublier le délétère climat créé par l’affaire « Woerth-Bettencourt », il est ainsi allé crescendo après deux semaines marquées, entre autres, par la stigmatisation des gens du voyage et des Roms, ou encore « la guerre contre al-Qaida » au Sahel. Dessinant un environnement de toutes parts hostile.

Pour la sénatrice communiste Nicole Borvo-Cohen-Seat, "la déchéance de la nationalité française existe mais n’a été utilisée qu’en cas de trahison envers la nation qui a accordé la nationalité. Le président de la République propose une extension de la déchéance qui n’a jamais été utilisée sauf par Vichy à l’égard des juifs".

Redonner des couleurs aux vieilles affiches du FN, renforcer la répression, museler la contestation : après de nombreux retoquages du système pénal, et un nombre incalculables de lois sur la sécurité, Nicolas Sarkozy entend une nouvelle fois renforcer l’appareil répressif en direction de la contestation sociale.


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