Jean-Luc Mélenchon au meeting de Montpellier ( site Bella Ciao)

lundi 20 novembre 2006.
 

Comment continuer à être utile à la gauche ? Au lendemain de la victoire de Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon a voulu montrer qu’on pouvait l’être aussi à l’extérieur du Parti socialiste. En se tenant, vendredi 17 novembre, à Montpellier (Hérault), à la même tribune que Marie-George Buffet, José Bové, Clémentine Autain, Patrick Braouezec et Yves Salesse, le sénateur de l’Essonne a fait un signe aux partisans d’une candidature antilibérale. Et risqué de jouer avec les nerfs de la direction du PS.

L’allié de Laurent Fabius durant la primaire interne ne digère toujours pas la défaite de son camp. Son jugement est sans appel : la victoire de Mme Royal marque un tournant dans l’histoire du parti. "C’est un vrai changement d’époque", assure M. Mélenchon. Avec des thèmes de campagne prenant à rebrousse-poil la culture socialiste - assouplissement de la carte scolaire, 35 heures chez les enseignants, encadrement militaire des jeunes délinquants... - Mme Royal a fait "lâcher une série de digues et validé des valeurs qui n’étaient pas de notre camp", continue le sénateur, très énervé. Cette "transgression" rend "plus compliqué" le rassemblement de la gauche nécessaire à une victoire en 2007, argumente-t-il encore.

A ses yeux, c’est donc à "l’autre gauche" de contribuer à prendre la relève. Celle qu’il a côtoyé sur les estrades du non au référendum. Il ne pouvait faire plus plaisir aux antilibéraux. C’est par une ovation que, devant plus de 3 000 personnes, ses anciens compagnons l’ont accueilli. "On avait gardé une chaise au chaud pour toi", lui a lancé Mme Autain, adjointe au maire de Paris. "Nous avons besoin de toi comme d’Olivier Besancenot pour réussir", a renchéri Christian Picquet, de la minorité de la LCR.

Il a repris ses accents de tribun pour dire qu’il "souhaitait de toutes ses forces le succès de cette campagne". Désormais, pour lui, des "milliers de militants socialistes" vont regarder vers cette gauche antilibérale. "On voulait leur dire "attention à ne pas les insulter" par des propos trop antisocialistes. En étant présent, on crédibilise la démarche", veut croire François Delapierre, proche conseiller de M. Mélenchon. "Mais on joue gros..." La direction du PS appréciera, mardi 21 novembre, lors du prochain bureau national.


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