L’ex-comptable, l’ex-secrétaire et l’ex maître d’hôtel de Liliane Bettencourt confirment les faits de corruption de politiques

mardi 26 mai 2015.
 

1) L’ancienne secrétaire d’André Bettencourt confirme les dires de l’ex-comptable.

Chantal Trovel, ancienne secrétaire particulière d’André Bettencourt, "a confirmé", selon son avocat, les affirmations de Claire Thibout sur l’argent versé à des politiques.

Chantal Trovel, qui a travaillé pour André Bettencourt de la fin des années 90 jusqu’à son décès en novembre 2007, a été à son tour entendue, hier, par la Brigade Financière. Elle disposait d’un bureau au domicile du couple Bettencourt.

Si, comme la comptable, elle n’a jamais assisté à la remise d’une enveloppe, explique son conseil Antoine Gillot, elle a assuré aux policiers qu’elle savait que "Monsieur" donnait de l’agent à un certain nombre de personnalités. Selon elle, tout le personnel était "au courant". C’est aussi ce qu’affirme le maître d’hôtel, Pascal Bonnefoy, auteur des enregistrements pirates.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

Trois ex-employés des Bettencourt confirment donc la corruption de personnalités politiques.

Ces trois ex-employés des Bettencourt sont :

* Claire Thibout, l’ex-comptable des Bettencourt de mai 1995 à novembre 2008 ;

* Chantal Trovel, l’ex-secrétaire de la fin des années 90 à novembre 2007 ; elle disposait d’un bureau au domicile du couple Bettencourt ;

* Pascal Bonnefoy, le maître d’hôtel, auteur des fameux enregistrements pirates qui ont déclenché une cascade de révélations.

Et en face ?

Face à ces trois personnes, Patrice de Maistre nie tout en bloc. Patrice de Maistre est le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Il a accepté la demande d’Eric Woerth d’embaucher son épouse Florence Woerth : Patrice de Maistre a embauché Florence Woerth le 12 novembre 2007 au sein de la petite entreprise qui gérait la fortune de Liliane Bettencourt. Il a été décoré de la Légion d’Honneur par Eric Woerth le 23 janvier 2008.

De même, la banquière de Liliane Bettencourt dément : Eva A. dément avoir reçu une demande de retrait de 150 000 euros en liquide.

2) Jean Bassères est-il en train de blanchir Eric Woerth en rédigeant un rapport d’enquête pipeau ?

Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a estimé jeudi 1er juillet qu’à l’issue des conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) sur l’affaire Bettencourt/Woerth, tous ceux qui ont émis des doutes sur la probité du ministre du Travail « devront se taire ».

L’enquête confiée à l’IGF par le ministre du Budget François Baroin « va rendre ses conclusions sous 10 jours », a déclaré le responsable du parti majoritaire, sur France Inter.

« Ainsi, ceux qui se posent des questions honnêtement vont avoir des réponses : l’administration fiscale a-t-elle reçu des pressions ou non, a-t-elle fait son travail ou non ? Et ensuite (...) tout le monde devra se taire et certains devront s’excuser publiquement auprès de M. Woerth », a-t-il poursuivi.

Il faudra que « ceux qui insultent matin, midi ou soir M. Woerth, colportent des allégations, se taisent », a encore insisté le porte-parole de l’UMP.

http://www.leparisien.fr/politique/...

Le chef de l’Inspection générale des finances s’appelle Jean Bassères. Jean Bassères est en train d’enquêter sur le rôle d’Eric Woerth dans l’absence de contrôles fiscaux sur Liliane Bettencourt.

Jean Bassères est en train de rédiger son rapport. Son rapport ne sera rendu que le 12 juillet.

Or, Frédéric Lefebvre dit cette phrase hallucinante le jeudi 1er juillet : « tout le monde devra se taire et certains devront s’excuser publiquement auprès de M. Woerth ».

Ah bon ?

Onze jours avant le rapport de Jean Bassères, Frédéric Lefebvre savait déjà que le rapport allait blanchir Eric Woerth ?

Comment Frédéric Lefebvre le savait ?

Jean Bassères lui avait dit que son rapport allait blanchir Eric Woerth ?

Ou alors Jean Bassères est-il en train d’écrire ce que sa hiérarchie attend de lui ?

Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

3) Courroye et Bassères, enquêteurs indépendants

Ecoutez bien, dans les jours et les heures qui viennent, les présentateurs qui vous parleront "du rapport de l’Inspection des Finances", censé apprendre lundi au pays soulagé qu’Eric Woerth, non, quelle surprise, n’a pas donné d’instructions écrites, en trois exemplaires, avec copie carbone et exemplaire aux Archives Nationales, demandant de ne pas contrôler le patrimoine de Liliane Bettencourt.

Par ailleurs, non, il n’a pas donné non plus d’instruction personnelle de lui rembourser 30 millions, au titre du bouclier fiscal.

Peut-être, par la même occasion, découvrira-t-on qu’il n’a pas donné de reçu tamponné pour les enveloppes kraft demi-format, ni envoyé de bristol de remerciement après les dîners. L’affaire aura donc sérieusement du plomb dans l’aile. Comme dit l’excellent Frédéric Lefevbre : "Tout le monde devra se taire, et certains devront s’excuser publiquement".

Ecoutez-les bien : à chaque fois qu’ils évoqueront "le rapport de l’Inspection générale des Finances", ils vous tromperont. Ce n’est pas un rapport de l’IGF, qui va être rendu lundi, mais un rapport personnel de son chef, Jean Bassères, très estimable haut fonctionnaire certainement, mais nommé par son ministre, et dont le sort ultérieur (promotion ou placard) dépend de lui, ainsi que l’explique Le Monde dans un excellent article d’une de ses spécialistes économiques.

Se faire blanchir par l’administration placée sous ses ordres : si Poutine (au hasard) avait recours à cette grosse ruse, on entend d’ici les ricanements de la presse française. En France, on trouve encore des journalistes pour détailler la perfection du système. Meilleure preuve, selon eux : ce haut fonctionnaire a fait une partie de sa carrière sous des ministres de gauche. Imaginez jusqu’où Jean Bassères pousse le trotzkisme : il a dirigé "pendant quelques jours" le cabinet de Laurent Fabius à Bercy. Le seul fait qu’il ait accepté cette mission, dans ces conditions mirobolantes, démontre d’ailleurs assez sa parfaite indépendance : au moins, il ne craint pas les critiques.

Ainsi blanchi par son efficiente administration, le gouvernement peut aussi compter sur le parquet placé sous ses ordres. Les mêmes, qui parlent de l’enquête de l’IGF, évoquent en général "l’enquête judiciaire" qui se mène à ciel ouvert depuis quelques jours. Il n’y a pas d’enquête judiciaire pour l’instant. Il y a une enquête souverainement dirigée par le procureur Courroye. Avec zèle et efficience, il est vrai.

Toujours hier, on apprenait que la nouvelle audition, plus favorable à Sarkozy, de Claire Thibout, s’était déroulée selon son avocat "jusqu’après minuit", par des policiers dépêchés toutes affaires cessantes dans sa maison du Gard. Au moins, dans la tourmente, l’Etat fonctionne.

Daniel Schneidermann.

Source : http://www.arretsurimages.net/vite-...


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