Hommage de la république dominicaine à « l’exil républicain espagnol »

dimanche 11 juillet 2010.
 

À l’occasion du 70ème anniversaire de l’arrivée en République dominicaine de plus de 3.500 réfugiés républicains espagnols (1939-1940), le Président de la République dominicaine, Leonel Fernández, a organisé un hommage à « l’exil républicain » en collaboration avec les Archives Générales de la Nation, la Galerie des Beaux Arts et la Commission permanente des éphémérides de la Patrie. L’hommage a eu lieu hier dans le palais présidentiel en présence du gouvernement dominicain, de l’ambassadeur d’Espagne et du secrétaire d’état Gaspar Zarrias, du sénateur du PNB Iñaki Anasagasti et du responsable international d’Izquierdas Unidas et député européen, Willy Meyer.

Dans une atmosphère de grande émotion, un groupe important de familles de « l’exil républicain » a accompagné les survivants de cet exil forcé.

En 1939 la dictature criminelle de Trujillo, par un geste qui prétendait enrayer le discrédit international de son gouvernement dû au massacre d’haïtiens ordonné en 1937, décide d’accepter l’arrivée de républicains espagnols en République dominicaine.

Une exposition d’artistes républicains, dans la Galerie des Beaux Arts, montre l’influence culturelle remarquable de l’exil dans la société dominicaine. Sous le titre « Empruntes sur la Mer, Eblouissement—Naissance » l’exposition reprend des œuvres très importantes de la création plastique républicaine. De même, les Archives Générales ont organisé une exposition photographique qui décrit l’arrivée et le développement de l’exil républicain en République dominicaine.

Durant cette cérémonie, le Président Leonel Fernández a insisté sur la reconnaissance envers les réfugiés espagnols qui ont contribué au développement démocratique et culturel de la République : « La République dominicaine a une dette énorme envers les républicains espagnols et c’est une obligation morale de contribuer au devoir de mémoire historique de notre peuple et du peuple d’Espagne ».

Le Président a coupé court à une interprétation intéressée de l’histoire de la guerre civile et en a tenu pour responsables les putschistes et les fascistes militaires qui se sont soulevés contre la IIème République.

Dans son intervention, Willy Meyer, au nom du PCE, d’IU et du Groupe Parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne, a félicité et remercié le Président de cette initiative en soulignant que la démocratie espagnole a une dette énorme envers l’exil républicain et la résistance antifasciste.

S’adressant aux républicains présents ainsi qu’à leurs familles, W. Meyer a souligné que les résistances extérieures et intérieures ont été les protagonistes de la fin de la dictature et du début de la démocratie : « l’exil républicain a contribué notamment au développement politique et culturel des peuples qui les accueillaient, comme c’est le cas pour la société dominicaine, maisi il a été également déterminant dans la lutte pour les libertés en Espagne »

« Une partie du contingent de réfugiés était composée de communistes du PCE, du PSUC et des Jeunesses Unifiées. Teresa Pamiés, Santiago Alvarez, Federico Melchor entre autres, ont rejoint un groupe disposé à continuer à combattre pour le peuple dominicain et la restitution des libertés en Espagne » a-t-il ajouté.

Il a en outre évoqué Julian Grimau, un réfugié arrivé en provenance de Bordeaux le 13 décembre 1939, date symbolique de la résistance antifasciste.

Meyer a réclamé à l’administration espagnole une politique plus active et engagée envers la mémoire historique : « Pourvu que nous soyons capables de faire en Espagne ce que le gouvernement dominicain a fait par rapport à l’exil républicain, réparer l’offense publique et rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à combattre la dictature ».

L’ eurodéputé de Gauche Unie a terminé son intervention en demandant à l’ambassadeur d’Espagne d’envoyer en Espagne l’exposition artistique et photographique afin que le peuple espagnol ait connaissance de l’importance de « l’exil républicain » en République dominicaine.

Il a terminé l’hommage par la diffusion d’un message-vidéo de Marcos Ana, récemment récompensé par la médaille d’or du mérite au travail. A cette occasion, les Archives Générales ont fourni à Meyer une photocopie de l’attestation de résidence de Julian Grimau, datée du 15 janvier 1940 dans la ville de Trujillo.

Izquierdas Unidas. Trad : Françoise Bague

Source : Homenaje de la Republica Dominicana al exilio republicano español


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