Du 13 juillet au 7 septembre, pour la retraite, l’été chaud de l’intersyndicale

mardi 13 juillet 2010.
 

A nouveau réunis, sept syndicats annoncent un nouveau rendez-vous de mobilisation contre le projet de réforme, 
le 7 septembre, jour du début du débat parlementaire. Le 13 juillet, ils interpelleront ensemble le gouvernement.

Une unité taille XXL, ou presque. Un rythme de coureur de fond. Une détermination renforcée… Si le gouvernement, campé sur son intransigeance, pariait sur un quelconque affaiblissement de l’intersyndicale dans la bataille sur les retraites, s’il guettait des signes de pessimisme, c’est raté. La réunion, mardi soir, au siège de la CFDT, de l’ensemble des confédérations a donné l’image exactement inverse. Seule la CGC manquait à l’appel. FO, après avoir fait cavalier seul pendant des mois, a décidé de jouer collectif à nouveau. Le « mépris » du gouvernement, son refus de toute véritable concertation, sa volonté de « passer coûte que coûte » ont un « effet unifiant pour le syndicalisme », note Nadine Prigent, de la CGT.

Forte d’une mobilisation « de plus en plus massive », comme l’a montré le succès de la journée du 24 juin, l’intersyndicale a réaffirmé son opposition au projet de réforme, « injuste et inacceptable ». Trois points, en particulier, sont épinglés dans le communiqué commun  : le report des âges légaux à 62 et 67 ans, l’absence de réponse au problème de la pénibilité, et les inégalités hommes-femmes. Au moment où les médias sont envahis par la propagande officielle, les syndicats n’ont pas manqué de dénoncer la « campagne médiatique précipitée du gouvernement qui travestit la réalité du projet ».

« Une des plus dures réformes d’Europe »

Qualifiant la réforme d’« une des plus dures d’Europe », l’intersyndicale souligne aussi le contexte dans lequel elle intervient  : « Une situation économique dégradée où le chômage est en hausse continue et touche plus fortement les jeunes et les seniors », des « politiques de rigueur » qui « se généralisent dans toute l’Europe en aggravant les inégalités et hypothèquent fortement toute reprise ».

Un contexte qui imprègne désormais le mouvement social. Pour Nadine Prigent, c’était déjà palpable le 24 juin  : si les retraites tiennent une place de choix dans la contestation, « chacun sent bien un fond de malaise social très important, d’attentes fortes sur l’emploi, les salaires, de climat politique particulier ». Et les toutes dernières annonces de mesures d’austérité du gouvernement Fillon ne peuvent qu’alourdir encore l’atmosphère. Dès lors, loin de baisser la garde, les syndicats ont décidé – fait plutôt inhabituel – de fixer dès maintenant la date d’un prochain rendez-vous de mobilisation qu’ils veulent « d’ampleur » à la rentrée  : ce sera le 7 septembre, jour de l’ouverture du débat parlementaire sur la réforme des retraites, qui sera donc marqué par des grèves et des manifestations.

Le retrait du texte ne suffit pas

Et d’ici là, pas question de rester l’arme au pied  : le 13 juillet, jour de l’examen du projet en Conseil des ministres, l’intersyndicale interpellera le gouvernement et ses représentants, lors de rassemblements à Paris, devant le ministère du Travail, et en province, devant les préfectures. Durant l’été, députés et sénateurs devraient être sollicités. Au-delà, les sept confédérations affirment leur intention de « poursuivre l’action tout au long du processus législatif ». Dans quel but ? Si certains (FO, FSU) jugent le projet « inamendable », l’ensemble des responsables syndicaux estiment que « le rejet n’est pas suffisant », comme en convient René Valladon (FO). « L’objectif (des syndicats) est de gagner », ce qui signifie « aller le plus loin possible par rapport à ce que la CFDT revendique comme réforme des retraites ». « Le retrait ne suffit pas à donner des perspectives aux salariés », renchérit la cégétiste Nadine Prigent, convaincue qu’« on peut faire bouger le projet ».

Yves Housson


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