Retraites : Motion proposée par Limousin Terre de Gauche (PCF, NPA, PG) au Conseil régional

samedi 26 juin 2010.
 

Considérant les annonces du Président de la République et de son gouvernement de réformer en profondeur le système de retraite par répartition sous prétexte de résorber les déficits.

Considérant que les projections financières sur les besoins de financement des retraites à l’horizon 2050 présentées dans le rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) sont sujettes à caution et visent en fait à préparer l’opinion publique à un allongement de la durée légale du temps de travail et à une augmentation des cotisations.

Considérant que l’équilibre financier d’un système de retraite ne dépend pas seulement du paramètre démographique mais aussi et surtout de l’évolution de l’emploi et de la croissance économique et des choix de redistribution des richesses produites.

Considérant que la véritable cause des déficits actuels des caisses de retraites est le produit du défaut de cotisations sociales dû au chômage de masse et au travail précaire, au blocage des salaires et aux exonérations patronales (33 milliards en 2009 !).

Considérant que les plus de 55 ans sont massivement touchés par le chômage, que les jeunes entrent de plus en plus tardivement sur le marché du travail et que les femmes bénéficient rarement d’un déroulement de carrière complet

Considérant que depuis 30 ans, les salariés français ont augmenté leur productivité et donc la richesse produite par notre pays, de manière considérable. Considérant que le niveau moyen des pensions a baissé de 15 à 20 % en 15 ans, que les entreprises se débarrassent des salariés âgés et que l’évolution démographique reste en France dynamique.

Considérant que le véritable objectif du Président de la République et de la droite, appuyés par le MEDEF, vise en réalité à s’attaquer à la retraite par répartition organisant le principe de solidarité entre salariés actifs et retraités, pour lui substituer une épargne par capitalisation, via les fonds de pensions.

Considérant que l’allongement de la durée de cotisation instaurée par les réformes Balladur et Fillon, non seulement n’ont pas réglé le financement des retraites mais ont contribué à aggraver la crise sociale.

Le Conseil régional, réuni en séance plénière le vendredi 11 juin 2010

* Réaffirme son attachement à la retraite par répartition garantissant le droit à la retraite à 60 ans au plus tard avec un taux de remplacement d’au moins 75% du revenu net, calculé sur les 10 meilleures années dans le secteur privé et sur les 6 derniers mois dans la fonction publique, ce qui nécessite l’abrogation des réformes Balladur et Fillon.

* Demande une réduction des annuités nécessaires en fonction de la pénibilité des métiers.

* Demande la prise en compte pour le calcul des retraites des années d’étude et de formation à partir de 18 ans ainsi que des périodes de chômage.

* Propose de nouvelles sources de financements notamment par le biais d’une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises et des institutions financières aux mêmes taux de cotisations que les salaires (cela représenterait 12 milliards pour le financement de la sécurité sociale), en taxant les stocks options, en remettant en cause les exonérations de cotisations sociales des grands groupes qui ne servent qu’à nourrir leurs profits et les dividendes des actionnaires.

C’est ce même texte qui avait été déposé lors de la séance plénière d’avril mais sans être soumis au vote. Le PS qui avait écrit sa propre motion avait proposé que les groupes de gauche parviennent à une synthèse sur cette question cruciale. Cela n’avait pas été possible et le président de région avait alors décidé de renvoyer le vote à une séance ultérieure souhaitant que d’ici là on parvienne à une écriture commune. Une réunion spécifique a une nouvelle fois constaté l’impossibilité de parvenir à un accord entre « Limousin terre de gauche » et la majorité régionale (PS/EE/ADS). Si nous estimons comme le PS qu’il faut garder les 60 ans comme âge légal de départ à la retraite nous affirmons pour notre part qu’il faut absolument garantir un taux de remplacement qui permette d’avoir une retraite décente (75% du salaire net, voir texte ci dessus.). Su cette question le PS est muet ... Le désaccord sur ce point primordial subsistant, les deux motions ont été soumises au vote. Celle du PS a obtenu les voix d’Europe Ecologie et d’ADS et a été adoptée. Nous avons été les seuls à voter notre motion, PS, EE et ADS votant contre."


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