Gros succès du meeting unitaire de toute la gauche en défense des retraites ce 6 mai (conclusion de Gérard Filoche)

dimanche 9 mai 2010.
 

Ce 6 mai au soir à la Bellevilloise, à Paris, salle trop petite, 400 personnes à l’extérieur.

Ci-dessous, conclusion du meeting par Gérard Filoche (texte intégral)

Il me revient de conclure ce meeting tout comme ce fut le cas pour le première initiative de ce type, que nous avions organisé ensemble le 4 décembre dernier, en défense de la non imposition des indemnités des accidentés du travail, avec Copernic, Attac, toutes celles et tous ceux qui sont à cette tribune… et comme la fois précédente, il me revient d’insister en faveur l’unité réalisée, et de son importance. C’est précieux que dans cette salle, vous tous, et sur cette tribune, Cécile, Pierre, Razzy, Jean Luc, Olivier, Annick, Jean Marie, Willy… vous toutes et tous soyez ensemble. Que toutes les nuances se soient exprimées, soient présentes, l’unité est une construction, un combat, une pratique opiniâtre, elle est indispensable pour gagner et on peut, on doit, on va gagner. Et pour cela, des meetings comme celui-là, on va en faire deux cent, et plus en France. Edwy, il n’y a pas seulement Marseille, mais Lyon, Toulouse, aujourd’hui trois nouveaux ont été connus, à Nice, Auxerre, Rouen, … tous ceux qui sont sur cette tribune vont faire le tour de France dans les semaines qui viennent, il y aura d’autres initiatives en juin à Paris, en septembre... . Regardez sur le site « exigences-citoyennes-retraites.net », la liste est impressionnante, jusqu’en fin du mois de juin…plusieurs par soirées… Ca prend.

On fera flèche de tout bois, dans cette campagne unitaire, par tous moyens d’action, en réclamant un référendum, en organisant une votation citoyenne, en soutenant la grève générale interprofessionnelle du 27 mai, en imposant le débat de fond, partout, pour désintoxiquer l’opinion des mensonges, des manipulations de la propagande gouvernementale. Il y a du travail a faire encore et encore dans les six mois à venir, pour expliquer, expliquer encore pourquoi c’est réaliste de défendre nos retraites à 60 ans. Car si on écoute Parisot, et c’est rarissime que cette femme soit optimiste, on va tous vivre cent ans en 2050, il y en a qui voient des nains partout, elle voit des centenaires partout. Et elle voit des « trous » pire des « trous cumulés » dans le financement de nos retraites. Si on la croit, il y aurait 2600 milliards manquants en 2050… elle ne voit que les « trous cumulés » pas les recettes cumulées (car sinon elle décompterait 120 000 milliards de recettes sur la même période…). Nous faire travailler plus, qu’est ce que cela veut dire quand s’étendent la souffrance au travail, le stress, les accidents cardiaques et vasculaires, vers 55/65 ans ?

Or l’espérance de vie ne croît que d’un demi trimestre à partir de 60 ans, pas d’un trimestre comme ils le prétendent. A 60 ans il n’y a que 20 ans d’espoir de vie en moyenne. Est-ce trop pour en profiter ? A partir de 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail. A partir de 60 ans, c’est 3 maladies sur 5. La souffrance est telle que 2 salariés sur 3 sont inaptes, malades et qu’ils sont licenciés, écartés du travail par les employeurs à partir de 55, 56, 57 ans. S’ils allongent les annuités de cotisations, cela frise l’escroquerie : car il y a deux salariés sur trois qui ne peuvent cotiser le nombre d’annuités exigées depuis la loi Fillon. Un sur trois cotise plus longtemps pour arriver à avoir tous ses trimestres, il faut arriver c’est vrai, pour y parvenir, dans ce cas, à 61, 62 ans…Mais la majorité des autres, 60 % n’y parviennent pas, et le dernier rapport de l’Insee, photographie du marché du travail de 2008, montre que la moyenne des trois tiers des salariés, a baissé, ce n’est plus 37,5 annuités cotisées, mais 36,5 cela a baissé ! Dans la vie réelle, pas dans les rapports bidons, pas dans les prospectives, mais dans la vie réelle, les salariés français travaillent en moyenne 36,5 annuités ! Alors quand on vous dit qu’il va falloir travailler 42, 43 annuités, c’est vous faire sauter à la perche sans perche. Ca ne marchera pas, bien sur.

Maintenir les « seniors au boulot » c’est du baratin (surtout quand 25 % des « juniors » sont sans emploi !). Christine Lagarde, elle, a affirmé, lorsqu’elle a suspendu le droit de ne plus rechercher d’emplois à partir de 57 ans, elle a expliqué « à 57 ans, on n’est pas foutu ».. Est-ce à dire qu’on a droit à la retraite « quand on est foutu » ? Les plus belles années de la retraite, c’est entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail, c’est entre 60 et 65 ans. Et rappelons ce que dit l’Insee, sur l’espérance de vie « en bonne santé », la statistique est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes… et de 59 ans pour les ouvriers. Vous savez les assurances, celles qui vous mettent des prospectus dans vos boîtes à lettres pour remplacer la retraite par répartition par des fonds de pension individualisés, elles ont des tables de mortalité, c’est à dire qu’elles calculent que si vous travaillez un an de plus vous avez six mois de moins d’espérance de vie, si vous travaillez deux ans de plus vous avez un an de vie en moins…

En fait c’est grâce à la retraite à 60 si l’espérance de vie s’allonge, sinon si on travaille plus, on mourra plus tôt. Il faut donc garantir un niveau de retraite décent pour en profiter : 60 ans à taux plein, 75 % de taux de reversement, calculées sur les 10 meilleures années dans le privé, ou sur les 6 derniers mois pour les fonctionnaires, indexée sur les salaires, on y a droit. Et pour financer cela, il ne faut pas escroquer les gens en prétendant augmenter d’impossibles « annuités » de cotisations, il faut, pour garantir la prestation et augmenter les salaires et les cotisations sociales. Le gouvernement bloque les cotisations, les recettes, les salaires, refuse de contrôler les licenciements, crée du chômage et veut bloquer la prestation, les retraites. Nous voulons l’inverse, garantir la prestation, moduler les cotisations sociales, patronales, partager le travail, que tous cotisent, notamment pour y parvenir. Le COR a dit qu’avec 0,37 point de hausse annuelle des cotisations sociales on pouvait garantir nos retraites en revenant sur toutes les contre reformes depuis Balladur. C’est cela que nous voulons. 60 à taux plein ! Travailler mieux, moins, tous ! Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible, pas un mois de plus, pas un sou de moins !

Gérard Filoche


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