Bonjour,

Dans une lettre ouverte à Cécile Duflot, le Comité national du Mouvement du Nid, accuse certains Verts (dont moi) de soutenir la "mouvance libérale-proxénète et l’industrie du sexe". Rien de moins.

De quoi s’agit-il ? La responsable de la commission prostitution du conseil de quartier Sentier-Bonne Nouvelle (Paris 2e arrdt), a souhaité organiser un débat sur le thème : "Prostitution traditionnelle, traite des humains : travailleurs du sexe et abolitionnistes". Dans le cadre de la journée internationale de femmes, j’ai accédé à la demande de Claire Grover, conseillère d’arrondissement en charge de la lutte contre l’exclusion, d’accueillir ce débat en Mairie d’arrondissement, parmi d’autres événements.

Il s’agissait d’un débat contradictoire où étaient invités le STRASS (Syndicat des travailleurs du sexe), une sociologue travaillant sur les phénomènes de prostitution en centre ville, un policier de l’UNSA travaillant à la BRB, une prostituée de la rue Saint-Denis... et l’Amicale du Nid.

Après avoir été contacté, l’Amical du Nid a tardivement fait savoir, (le 8 mars 2010) qu’il ne participerait pas à cette rencontre car : "débattre avec ceux qui cherchent à banaliser la prostitution et à en faire un métier ne permet pas d’éclairer le public comme il convient". La réponse tardive de cette association avait conduit les organisateurs à préciser sur le carton d’invitation que la présence d’un représentant de l’Amicale du nid était sous réserve.

Aussi, c’est avec surprise et consternation que j’ai découvert le contenu de la lettre ouverte adressée à Cécile Duflot le 11 mars 2010 (le jour du débat) au ton particulièrement violent, intitulée : "Feu "verts" au proxénétisme". Dans ce courrier un amalgame est fait entre le point de vue défendu par le STRASS et celui de certains élus et responsable verts (dont moi). Or si ce que défend le STRASS est parfaitement audible en démocratie, je ne partage pas toutes ses prises de positions.

J’avoue être perplexe vis à vis du déchainement de violence de l’Amicale du Nid. Certes, leur nom (sous réserve) a été un peu rapidement imprimé sur un carton d’invitation. Et à cet égard, je leur présente bien volontiers mes excuses. Mais cela ne justifie pas la mise au pilori dont je suis l’objet en compagnie de quelques Verts.

Contactée dans l’après midi, Monique Denthal du réseau féministe Ruptures a accepté de participer à cette rencontre. Je tenais à la remercier chaleureusement. Monique a eu le courage, dans ce contexte, d’exprimer son point de vue abolitionniste (voire néoabolitionniste ?), en présence d’un public constitué de prostituées professionnelles travaillant rue Saint Denis (2e arrondissement), d’habitants du quartier, de responsables associatifs comme le Lotus Bus, Arcat-Sida, Camille Cabral (du PASS) et même d’un militant du Nid.... L’exercice n’était pas simple mais elle s’en ait fort bien acquittée. Grace à sa présence un débat contradictoire a pu se tenir.

A ma connaissance, il n’y a pas de position des Verts sur cette question et nous sommes traversés par les deux courants abolitionniste et règlementariste.

Pour ma part, je tente de défendre un point de vue équilibré qui m’avait amené lorsque j’avais été audité, dans le cadre du comité de pilotage sur la prostitution mis en place par la ville de Paris, à affirmer une position que l’on peut résumer par : ni pénalisation du client, ni maisons closes.

Amon sens, avant tout, le débat doit continuer.

Cette mise au point me semblait nécessaire.

Bien cordialement, Jacques BOUTAULT

"Feu « Verts » au proxénétisme ! Lettre ouverte du Mouvement du Nid aux Verts"