Carnet de campagne à Toulouse et Carcassonne. Profession de foi de Caligula au Frêcheistan

dimanche 14 mars 2010.
 

Dans cette note il y a un document. Un vrai. Une bombe. La profession de foi de Georges Frèche ! A lire à côté d’une cuvette. Et sinon je musarde dans mes souvenirs de campagne.

A Toulouse, j’étais transi de froid. J’arrivais d’Albi d’où j’étais descendu depuis Rodez. Je pense que c’est assez subjectif cette façon d’être transi. Car la neige s’était remise à tomber. En général, la neige casse le mordant du froid, si le vent ne s’y mets pas. En attendant, tout le monde se sentait mal de voir ces flocons. Car on avait su que, du coup, les cars étaient interdits de circuler. Et nos amis des départements de montagne nous ont tous prévenus que leurs cars et covoiturages seraient bel et bien bloqués. Moi-même, j’ai reçu avis de ma parentèle que les miens resteraient à la maison alors qu’ils sont prêts à tous les efforts, d’habitude, pour une bise à l’entrée et à la sortie du meeting et quelques moments de cœur.

Donc on faisait grise mine et l’ami Christian Picquet se montrait plus nerveux que tous, puisque c’était son dernier meeting de campagne. Patrick Bessac, fourbissait son discours sans trop d’angoisse visible. Jean Christophe Sellin gardait le calme des vieilles troupes tout en recomptant les rangées de chaises. Trop tard pour en enlever ! Il y en a neuf cent ! On guettait donc de la fenêtre de la mezzanine le remplissage. Je faisais des photos pour tacher de mettre en boite quelque chose de ces sortes d’instant. En vain. La conférence de presse me parut lunaire. Mais c’était parce que pour moi c’était la troisième de la journée et que dans ces sortes de moments j’ai un peu tendance à planer. Le moment venu on descend et on entre dans la salle par le fond, ce dont j’ai peu le gout car cela donne à l’arrivée des orateurs un côté spectaculaire et un peu prétentieux qui me rappelle trop les meetings socialistes des années quatre vingt dix.

LA CHANCE NE SOURIT PAS A CEUX QUI…..

J’ai pris pour conclusion de mes discours une phrase de « la rue kétanou », comme on le sait, qui m’a été soufflée par l’ami Tony Bernard, le maire de Chateldon : « La chance ne sourit pas à ceux qui lui font la gueule ! ». Je trouve ça assez profond et bien adapté. Je dis aux gens qui viennent nous écouter : « l’existence du front de gauche est une chance. Et la chance…etc. » Et je conclue : « souriez ! ». Nous on a souri. La salle était plus que pleine. On a réuni mille personnes. D’après la presse locale. Le déroulé se voulait en phase avec la journée du huit mars, journée de lutte pour les droits des femmes. Cinq oratrices ont précédé le trio de « poilus » (dixit Picquet) que nous constituions Bessac, Christian et moi.

De cet épisode je ne retiens qu’un fait, à cet instant. Tous ces gens ont fait cet effort pour affirmer une attitude. Ils n’ont pas appris grand-chose, j’en suis certain, à l’écoute de nos propos, même si ce qu’ont dit les oratrices sur la condition sociale et morale des femmes dans notre société est toujours, à mon avis, un discours qui surprend davantage que ce qui se laisse voir. Tous ces gens ne voulaient pas que le dernier meeting soit un « flop » à cause de la neige. Ils savent que rien ne nous est pardonné. Si nous remplissons la salle ce n’est pas un évènement pour les observateurs. Mais si nous n’y parvenions pas ce serait la curée ! Ils ont donc fait l’effort pour contribuer à celui qui se fait dans tout le pays pour imposer le Front de gauche dans le paysage. Ce Front de Gauche c’est de la graine de Front populaire. Et on ne s’en cache pas. Ca se sent. Et s’entend. Et pour finir, ça se voit.

MARCHER DANS LES GLAÇONS A CARCASSONNE

Jamais je n’aurais cru que je marcherai sur une plaque de glace à Carcassonne ! Et pourtant c’est ce qui s’est passé. Mais avant ça, il a fallu arriver à la gare où nous avions rendez vous. Une équipe de France Trois suivait. Je me demande quel genre d’images ils ont pu titrer de ça. Je n’ai rien vu puisque je suis tout le temps dehors. Et comme je ne connais pas le lien sur internet pour aller jeter un coup d’œil qui m’amuserait, je reste sur ma faim. Le plan de circulation qui mène à la gare a été dessiné par un psychopathe. On fait donc un tour énorme et mal fléché pour y arriver. En chemin, un blédard garé au milieu de la malheureuse route de corniche bloquait tout le monde pour une opération laborieuse en vue de retirer ses chaines aux pneus. Comprenne qui pourra !

Sur place on est enfin réunis. La secrétaire fédérale du PCF, Amandine Carazoni a tout organisé, et réorganisé ensuite, car le froid et la neige ont évidemment anéantis tout le programme initial. On devait aller à Villardonnel et ensuite à Fabrezan. Pour finir le maire de Villardonnel a fait le déplacement vers nous et celui de Fabrezan est resté bloqué dans sa commune par la neige. Dans la gare où on s’est retrouvé, il régnait une ambiance assez tendue car des voyageurs sont restés toute la nuit dans des trains immobilisés par la glace….

La conférence de presse a lieu dans un bon bistrot art moderne, mais le plus drôle est que le chemin pour y aller, qui ne dure pas plus de cinq minutes d’ordinaire, a pris, cette fois ci, une demi-heure pour être fait. De tous côtés des gens tombaient ou glissaient dans l’eau de la neige à moitié fondue. Notre petite troupe a même croisé Jean-Claude Perez, le député maire, vieil ami socialiste. On le chambre gentiment et lui répond avec des mots d’amitié. Pour qu’il n’ait pas d’ennuis avec son maître, Georges Frèche, on le pique devant la caméra. Mais on n’en pense pas un mot. Jean-Claude Perez est un brave socialiste. Mais il n’est pas très courageux. Comme tous les autres socialistes, il boira la coupe jusqu’à la lie et Frèche leur fera aussi passer le bras dans la gorge. Ne croyez pas que j’exagère. On a déjà trouvé que j’exagérais en le qualifiant de « Néron de Septimanie ».

C’est le moment de dire que je voulais le traiter de Caligula, pour signaler la lâcheté de ceux qui le soutiennent et qui accepteront tous ses caprices, fusse d’élire son cheval vice président ou maire de Montpellier. En préparant le discours, je me suis dit que Caligula était moins connu que Néron. J’en suis désolé. Car je suis de ceux qui savent que Néron n’a rien avoir avec sa caricature qui fut rédigée par ses ennemis. En fait c’était un « populares », davantage qu’un « optimate ». Du peuple davantage que de l’aristocratie. Les riches le lui firent payer. Mais peu importe.

Georges Frèche vous emmerde et il vous le dit sur sa profession de foi opportunément rédigée sur fond marron. Marron ! Quel texte ! Je mets en photo cettepage 2 profession foi freche profession de foi pour que vous mesuriez l’état d’abaissement de la politique auquel cet homme veut amener sa région. Voter pour lui c’est proclamer sa propre déchéance personnelle. Au recto voici le « texte ». Cinq « slogans », en tout et pour tout ! « Un destin pour chacun » ; « intelligence économique » ; « restons nous même » ; « développement agréable » ; « le cœur n’a pas de ride » ; « obligation de résultat ». C’est tout.

Pour ceux qui ne comprendraient pas assez bien l’ampleur du foutage de gueule c’est évidemment le « développement agréable » qui est le doigt d’honneur. Au verso c’est encore plus rustique. Lepage 1 profession foi freche nom des départements de la région. Douze mini photos et un slogan : « pour le Languedoc Roussillon tous avec Georges Frèche ». Comment se fait-il qu’il soit possible de se moquer du monde de cette façon ? Pourquoi est-ce qu’il n’y a aucune protestation des bons esprits habituels ? Comment les camarades socialistes, les élus, les maires, les présidents de conseil généraux, les secrétaires de section socialiste, les militants qui tractent et collent pour soutenir ce pitre tragique départements, peuvent-ils accepter une telle déchéance de leur message et du sens de leur engagement politique ? Par ce qu’ils ont peur. Parce qu’ils sont achetés. Ils déshonorent la citoyenneté par leur servitude volontaire.


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