Grèce : Déclaration de la Syriza (Gauche Unitaire Antilibérale) sur les mesures économiques gouvernementales contre la crise économique

jeudi 11 mars 2010.
 

Le gouvernement grec a annoncé aujourd’hui une nouvelle série de mesures contre la crise économique. L’annonce a été faite d’une façon cynique et brutale.

Les mesures annoncées constituent la plus grande attaque contre les travailleurs depuis la chute de la dictature. Le gouvernement met en application les politiques néolibérales les plus extrêmes, soumettant l’économie grecque aux humeurs des marchés spéculatifs et du capital bancaire international.

L’actuel étranglement financier de l’économie grecque est le résultat du modèle néolibéral qui prévaut dans l’Union Européenne aujourd’hui.

Les nouvelles mesures gouvernementales plongeront le pays dans une dépression longue et profonde alors qu’elles constituent en même temps un assaut tous azimuts visant au renversement des relations de travail, de la répartition des revenus et du système de sécurité sociale.

Les gouvernements des dernières décennies, tant du PASOK que de la Démocratie Nouvelle, sont responsables du bouleversement du tissu productif du pays et de la profonde déformation du modèle productif national.

La lutte massive et unitaire des travailleurs pour le renversement de ces mesures est le seul moyen de même que le seul espoir de changer la voie suivie par la Grèce et l’Europe.

Nous appelons chaque travailleur et travailleuse, de même que les jeunes de Grèce, à être dans les rues à partir de demain.

Source : Syriza

Traduction : Marc Harpon

2) La Grèce paralysée par une journée de mobilisation ce 5 mars

La Grèce était quasiment paralysée, vendredi 5 mars, par des grèves et manifestations au moment où le Parlement se préparait à adopter le plan d’austérité annoncé mercredi. Quelque 10 000 personnes avaient déjà manifesté jeudi soir à Athènes et Salonique (Nord). Les deux principaux syndicats des secteurs public et privé ont par ailleurs lancé un appel à la grève pour le 11 mars, afin d’accentuer leur pression sur le gouvernement.

Dans la matinée, environ 12 000 manifestants étaient rassemblés dans le centre d’Athènes, à l’appel du PAME, émanation syndicale du Parti communiste ultra-orthodoxe KKE, avant un meeting à la mi-journée des syndicats de fonctionnaires (Adedy) et du secteur privé (GSEE), en riposte à l’annonce mercredi d’un plan d’économie de 4,8 milliards pour réduire le déficit public de 4 points cette année. Les syndicats ont appelé leurs adhérents à débrayer trois heures pendant l’examen du plan au Parlement.

HEURTS AVEC LA POLICE

Cette journée de mobilisation a d’ores et déjà donné lieu à plusieurs incidents : le chef du GSEE a été frappé de coups de poing, lors de son discours devant le Parlement, par un groupe de jeunes manifestants qui protestaient contre le plan d’austérité. Par ailleurs, des heurts ont éclaté entre un groupe de jeunes et des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes lors de la manifestation dans le centre d’Athènes.

Athènes était livrée à de gigantesques embouteillages dans la matinée, sans aucun transport public pour toute la journée, tandis qu’à Salonique, deuxième ville du pays, les dessertes urbaines devaient être suspendues à la mi-journée. Les transports aériens et terrestres, ainsi que l’ensemble de l’activité économique, étaient fortement perturbés. L’ensemble du secteur public devrait également être paralysé.

Les médias étatiques, dont la télévision Net et l’agence de presse ANA, ne diffusaient aucune nouvelle depuis 5 heures. Les journalistes des médias privés ont, pour leur part, observé un arrêt de travail de 9 heures à 11 heures. Les écoles étaient aussi affectées par une grève de vingt-quatre heures, et les syndicats de police ont appelé leurs membres à se joindre à des rassemblements.

Un nouvel appel à la grève a été lancé pour le 11 mars par les deux principaux syndicats des secteurs public (Adedy) et privé (GSEE), qui représentent environ 2,5 millions de salariés, soit la moitié de la population active.

Source : http://www.lemonde.fr/europe/articl...

3) Grèce : succès de la grève générale du 24 février

À l’appel de la GSEE (secteur privé) et d’Adedy (secteur du public), 2, 5 millions de travailleurs se sont associés à la grève du 24 février (sur 11 millions d’habitants). Les manifestations ont été partout combatives, comme à Athènes, avec 50 000 personnes dans la rue et des slogans affirmant que ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise et attaquant l’Union européenne et le FMI. Ce succès confirme celui de la grève du 10 février, où seule Adedy appelait, et constitue une réponse cinglante aux prétentions des agences financières de notation qui menacent de baisser la note du pays si le gouvernement n’arrive pas à empêcher les mobilisations. Mais c’est aussi une réponse à la fable selon laquelle la Grèce vivrait au-dessus de ses moyens. Une véritable insulte alors que la Grèce compte parmi les régions les plus pauvres d’Europe et que bien des travailleurs doivent cumuler deux emplois pour arriver à boucler leur mois.

Face aux mesures annoncées et à venir (un deuxième paquet est exigé par la bourgeoisie européenne, visant notamment le quatorzième voire le treizième mois), la fermeté sur les revendications est décisive. En ce sens, les revendications des deux syndicats enseignants du premier et deuxième degré sont un bon exemple  : salaire minimum à 1 400 euros, intégration des primes au salaire, budget de l’Éducation porté à 15 % du budget national et représentant au moins 5 % du PIB. Elles ont défilé sous le titre «  Ils déclarent la guerre  ? Ils vont recevoir la réponse qu’ils méritent  !  »

Cela dit, les obstacles à l’extension des luttes sont importants. Il y a d’abord le double discours des directions syndicales dirigées par la Pasok (PS). La GSEE dit «  nous refusons de payer le prix d’une crise dont nous ne sommes pas responsables  » pour ajouter aussitôt qu’il n’y a pas que les travailleurs qui doivent faire des sacrifices, admettant ainsi que les mesures anti-ouvrières sont nécessaires mais demandant à Papandreou de prendre aussi une ou deux mesurettes contre le patronat.

Second obstacle, décisif, la division du mouvement ouvrier, entretenue avant tout par le KKE (PC) qui a réussi le 24 février une «  dynamique mobilisation  » tout en restant à part des autres cortèges  ! La gauche antilibérale et anticapitaliste a donc la responsabilité historique de pousser réellement au «  tous ensemble  ». De ce point de vue, l’appel de la coalition Antarsya va dans le bon sens, appelant à étendre les grèves avec assemblées générales de masse et comités de grèves coordonnés.

Il y a urgence, les impasses peuvent vite venir, à l’exemple de cette campagne xénophobe menée actuellement non pas contre les pressions des capitalistes allemands, mais contre «  les Allemands  », avec évocation de l’occupation nazie. La coordination des travailleurs à toute l’échelle européenne devient prioritaire.

D’Athènes, Andreas Sartzekis

Source : http://www.europe-solidaire.org/spi...


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