Lançons une campagne d’information et de mobilisation contre le CPE

mercredi 8 février 2006.
 

Nous ne considérons pas la journée du 7 février contre le CPE comme un échec. La manifestation parisienne (qui a concentré de manière assez prévisible l’attention médiatique) a souffert d’une date affreusement mal choisie par les principales organisations appelantes, au beau milieu des vacances scolaires.

Le travail d’information et de conscientisation dans la jeunesse n’en est qu’à ses débuts. Les milieux étudiants sont faiblement mobilisés, surtout dans les filières générales où se concentrent les militants, beaucoup se sentant loin du monde du travail ou se croyant à l’abri du CPE. A part PRS (notamment dans l’Essonne, la Meurthe-et-Moselle et les Alpes-Maritimes où nos camarades ont animé des cortèges voire des manifestations entières le 7 février), aucune organisation ne s’est sérieusement investie dans un travail en direction des lycéens, alors qu’ils sont souvent beaucoup plus disponibles pour l’action, surtout lorsqu’ils viennent des lycées professionnels ou des milieux populaires.

Quant aux jeunes travailleurs, nous avons mené ici et là des actions dans des Foyers de Jeunes Travailleurs mais c’est un champ largement en friche. Disons enfin que les premières annonces tonitruantes de la direction du PS sur un troisième tour social imminent et la focalisation sur les joutes à l’Assemblée n’ont pas aidé à la mobilisation.

Les principales organisations de jeunesse et partis de gauche ont commis l’erreur de calquer leur calendrier sur celui de l’urgence médiatique et parlementaire.

Le B.A.BA de la lutte sociale enseigne à l’inverse que tout mouvement social obéit à ses propres rythmes qui sont d’abord ceux de la conscience du milieu auquel on s’adresse. Lorsqu’un mouvement démarre, l’évolution des consciences s’accélère spectaculairement. Des situations peuvent alors basculer en quelques heures. Mais avant toute mobilisation, il y a d’abord une phase de sensibilisation qui est nécessairement beaucoup plus lente. L’erreur a été d’oublier cette étape alors qu’elle est indispensable.

Pour notre part, nous devons donc à l’inverse semer avant de chercher à récolter, en menant de manière sérieuse, méthodique, systématique le travail d’information et de sensibilisation sans lequel aucun mouvement profond et durable ne peut monter contre le CPE.

Pour ce qui est du travail en direction de la société toute entière, nous proposons à toutes les bases PRS de reprendre l’expérience initiée par les camarades de Paris qui organisent prochainement un premier atelier de lecture sur le CPE. Ce sont des réunions ouvertes à tous autour du texte de loi sur l’égalité des chances (support du CPE) qui donnent, à partir d’une analyse en commun, les moyens pour chaque participant d’en mesurer les dangers et de les faire connaître autour de lui.

Il s’agit de former l’opinion consciente et motivée dont nous avons besoin pour faire plier ce gouvernement... et pour maintenir un rapport de forces favorable aux politiques de gauche en cas de victoire en 2007. Notre camarade Audrey Galland, qui a en charge le premier atelier de lecture consacré au CPE, prépare des documents pour vous aider à en tenir dans votre département. Nous vous les adresserons très prochainement ainsi que la note méthodologique sur les ateliers de lecture réalisée avec Danielle Simonnet.

Pour ce qui est du travail spécifique en direction des jeunes, nous vous invitons à donner la priorité à la jeunesse populaire : jeunes travailleurs, lycéens des lycées professionnels et techniques (rappelons qu’ils représentent la moitié de leur génération), lycéens des quartiers populaires et à rendre la présence de ces jeunes largement visible dans le mouvement, dont les porte paroles ne peuvent être exclusivement des étudiants issus de la petite-bourgeoisie. La jeunesse populaire est un réservoir d’énergie considérable, qui assure en outre le lien entre les jeunes et le monde ouvrier et employé le plus directement menacé par la remise en cause du CPE.

Lorsque des camarades animent des mobilisations de jeunesse, nous les invitons à constituer des collectifs ouverts à tous les jeunes pour organiser le mouvement. La priorité absolue doit être donnée au développement du mouvement et donc à la constitution de cadres spécifiques adaptés à la mobilisation (collectifs, coordinations...).


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