« Maintenant, c’est Verdun. Ils veulent la guerre, ils l’auront ! On est dans les tranchées, pour deux ans » (Georges Tron, député villepiniste)

samedi 30 janvier 2010.
 

C’est la guerre ouverte

Vendredi soir sur Canal+, Dominique de Villepin a porté des accusations d’une violence inouïe contre Nicolas Sarkozy, l’accusant de « duplicité ». Selon lui, le procureur de la République Jean-Claude Marin aurait décidé de faire appel sur ordre du chef de l’Etat, à l’issue d’une réunion qui se serait tenue jeudi à l’Elysée, alors même que Sarkozy semblait vouloir passer à autre chose. Aux journalistes stupéfaits par cette affirmation péremptoire, il a assuré n’avoir « pas l’ombre d’un doute » sur cette « information » qu’il tient de « fonctionnaires de la présidence de la République ».

Fauve

C’est peu dire, donc, que le nouveau procès imposé par le procureur Marin a provoqué la colère des amis de l’ex-Premier ministre. Déchaînés, ils évoquaient ouvertement la possibilité d’une prochaine scission de l’UMP, avec, à la clé, la création d’un nouveau parti politique. Ceux qui jugeaient « probable » une candidature Villepin à la présidentielle de 2012 la disent désormais « certaine ». Ils assumeront sans états d’âme une défaite de la droite dans deux ans.

Qu’un procureur choisisse d’annoncer sa décision au micro d’une radio constitue, pour Villepin et ses amis une illustration supplémentaire de la grossièreté du sarkozysme. Un régime qui salit la République et ses institutions. Sarkozy ? Ce n’est, pour son rival, qu’un bloc d’ambition pure et de haine, sans conviction, sans idées, sans cette « passion de servir » dans laquelle se drape l’ancien Premier ministre.

Ses amis et admirateurs le décrivaient vendredi comme une sorte de fauve dont les blessures ne font qu’accroître « la détermination ». « Plus on l’attaque plus son énergie est forte », assurait Brigitte Girardin, animatrice du Club Villepin. Au porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, qui ironisait jeudi sur un Villepin remis en selle « mais sans cheval », un proche de l’ex-chef de gouvernement réplique, triomphant : « Ce n’est pas un cheval, c’est une cavalerie qu’ils nous ont donné ! » Villepin lui-même aurait reçu de très nombreux messages de soutien. Y compris de « deux anciens Premier ministres ». Les députés villepinistes assurent que dans leurs circonscriptions, les élus et militants UMP faisaient part jeudi leur satisfaction de voir enfin « tournée » la page de la division. Vendredi, les mêmes manifestaient leur consternation face à « l’acharnement » du chef de l’Etat. Selon ses animateurs, le Club Villepin aurait reçu sur Internet, près de 300 adhésions par heure depuis la relaxe. « Quand j’annonçais qu’on serait 100 000 à la fin de l’année, on disait que j’étais dingue. Mais ce pari, je vais le gagner »,s’emporte Jean-Pierre Grand, député (UMP) de l’Hérault.

« Coups bas ».

Dans une vidéo à l’attention de ses supporteurs, Villepin revient sur son « ambition de servir »ceux qui ont en partage « l’amour de la France ». Vendredi, sur Canal+, il a ajouté « qu’on ne peut à la fois multiplier les coups bas et servir les Français ». Il jure qu’il ne tombera pas dans « le piège ». Et pour le prouver, il annonce son intention « d’aller à la rencontre des Français », pour « rassembler tous ceux qui ont un idéal à défendre ». A l’invitation du député Jacques Le Guen, il fait savoir qu’il sera le 15 février, dans le Finistère, auprès de producteurs de lait et d’éleveurs de cochons.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message