Algérie : Grandes grèves ouvrières et enseignantes (4 articles)

dimanche 17 janvier 2010.
 

1) Algérie : 5.000 employés de la SNVI en grève depuis 5 jours

Les employés de la Société nationale algérienne des véhicules industriels (SNVI) poursuivaient jeudi une grève entamée dimanche pour réclamer des augmentations de salaires, a appris l’AFP auprès du syndicat de cette entreprise basée dans la banlieue d’Alger.

"La grève se poursuivra jusqu’à la satisfaction de nos revendications liées à la hausse des salaires et contre la suppression de la retraite anticipée décidée récemment par le gouvernement", a déclaré à l’AFP un membre du syndicat de la SNVI, Mustapha Zetoutou.

Le gouvernement a décidé fin 2009 de supprimer la possibilité pour les salariés de partir en retraite anticipée qui était en vigueur depuis 1998.

La SNVI, installée dans la zone industrielle de Rouiba près d’Alger, est le seul fabriquant algérien de poids lourds et d’autobus et compte plus de 5.000 employés. Ceux-ci ont tenté pour la troisième journée consécutive d’organiser une marche depuis leur usine jusqu’au centre de Rouiba, mais ils ont été "empêchés" par les forces de sécurité "fortement déployées", selon M. Zetoutou.

"Des affrontements ont eu lieu ce matin avec les forces de l’ordre. Deux travailleurs y ont été blessés", a-t-il ajouté.

La direction de la SNVI a estimé que le conflit "dépasse ses prérogatives", selon le syndicaliste. "Pour le moment, il n’y aucun dialogue, ni avec la direction de l’entreprise, ni avec le gouvernement", a ajouté le syndicaliste.

M. Zetoutou affirme que les employés de plusieurs entreprises de la zone industrielle de Rouiba se sont joints mercredi à leur mouvement de grève. "Il y a près de 10.000 travailleurs qui sont en grève à Rouiba", affirme-t-il.

ALGER, 7 jan 2010 (AFP) -

2) Algérie : Grève des enseignants en Algérie

Taux de suivi de 11% au primaire, moins de 20% au moyen et plus de 33% au secondaire

Source : http://www.tamanrasset.net/article....

ALGER - La grève des enseignants observée dimanche à travers les établissements scolaires du pays à l’appel des syndicats autonomes de ce corps de la Fonction publique a été différemment suivie, selon les statistiques communiquées par le ministère de l’Education nationale. Au niveau du cycle primaire, le taux de suivi a été de 11%, au niveau du cycle moyen il a été de 19,9%, alors que dans le secondaire, la grève a été suivie à 33, 17%, a-t-on précisé de même source. Sur 159.032 enseignants du primaire, on a dénombré 138.945 enseignants qui ont travaillé et seulement 17.517 ayant suivi l’appel à la grève, a relevé le ministère de l’Education. Au niveau du moyen, sur 135.880 enseignants, 107.22 étaient présents dans les établissements scolaires tandis que 27.051 ont suivi l’arrêt de travail, a-t-on ajouté. Dans les lycées, 50.327 professeurs ont assuré leurs cours sur un total de 73.864 pendant que 24.497 étaient en grève, précise encore le communiqué.

3) La zone industrielle d’Alger paralysée par la grève Article de L’Humanité

Plusieurs milliers d’ouvriers sont en grève depuis le 3 janvier, contestant l’accord signé entre le syndicat UGTA, 
le patronat et le gouvernement, remettant en cause notamment l’âge de départ à la retraite.

La zone industrielle de Rouiba (banlieue est d’Alger) est en ébullition. Mercredi, des affrontements ont opposé des milliers de salariés, en grève depuis le 3 janvier, aux forces de police. Celles-ci ont brutalement chargé les manifestants scandant « non aux salaires de misère », pour les empêcher de se rendre au centre de la ville de Rouiba. Plusieurs travailleurs ont été blessés. Une répression dénoncée par la Ligue algérienne des droits de l’homme et plusieurs partis de l’opposition.

Pour une revalorisation des salaires

Le 3 janvier, en effet, 5 000 salariés de l’entreprise de fabrication de camions, bus et véhicules industriels (SNVI) avaient observé une grève pour dénoncer les accords signés entre l’UGTA (la centrale syndicale), le gouvernement et le patronat privé et public. Cette grève s’était étendue aux salariés de sept autres entreprises, paralysant de fait la zone industrielle où d’importantes forces de police antiémeutes avaient été déployées. « Entre nous, un gouvernement, un patronat et un syndicat qui sortent tous satisfaits d’une réunion, c’est louche (…) Nous sommes finalement les dindons de la farce », a déclaré au Soir d’Algérie un syndicaliste de l’entreprise. Les grévistes exigent une revalorisation des salaires pour faire face à la baisse du pouvoir d’achat et à la flambée des prix. Ils dénoncent surtout la décision du rallongement de la période de cotisation à la retraite de trente à quarante ans pour les métiers les plus pénibles. « Comment des gens occupant des postes d’une grande pénibilité peuvent-ils résister plus de vingt-cinq ans sans y laisser leur santé ? » s’indigne un ouvrier cité par le même journal. « Comment ose-t-on demander à un homme qui ne mange chaque jour qu’un plat d’épinards de travailler pendant quarante ans devant un haut-fourneau ? » ajoute un autre. Qui plus est, ils pointent du doigt le patron de la centrale syndicale, Sidi Saïd, accusé d’avoir fait « des compromissions », qualifié de « vendu » et de « syndicaliste bien grassouillet » par les grévistes  ! Face à l’absence de réaction de la centrale syndicale UGTA, qui s’est bornée à publier un communiqué vantant les résultats de la négociation avec le gouvernement et le patronat, notamment un accord concernant un « plan de sauvetage » des entreprises en difficulté financière, les syndicalistes de base de la SNVI ont vivement réagi.

Deux mois après le succès des enseignants

Samedi, ils ont qualifié le communiqué de la centrale syndicale de « tentative de discréditer les syndicalistes et de dresser l’opinion publique contre le mouvement de contestation », et ont décidé de poursuivre leur mouvement « jusqu’à ce que les pouvoirs publics annoncent des mesures concrètes quant aux salaires et à la date du départ à la retraite ».

Cette contestation sociale intervient moins de deux mois après le succès de la grève de trois semaines des enseignants des lycées et collèges algériens. Un succès qui ne serait pas étranger au développement des mouvements sociaux en cours, dont celui des praticiens de la santé publique qui en sont à leur troisième semaine et qui menacent de ne plus assurer le service minimum. Elle intervient surtout dans un contexte de mécontentement social – manifestations de chômeurs à Annaba (Est algérien), de mal-logés ou réclamant de meilleures conditions de vie à Alger, Oran, Constantine, Mostaganem –, auquel répond le silence assourdissant du pouvoir.

Hier, une quarantaine de véhicules de la police antiémeute, dont des canons à eau, étaient déployés autour des sites en grève. Ici, personne n’a oublié que le soulèvement populaire d’octobre 1988, qui a mis fin au système du parti unique, était parti de cette zone industrielle.

Hassane Zerrouky

4) Algérie , greves multiples de Rouiba a Annaba

Le complexe sidérurgique d’ArcelorMittal d’Annaba, dans l’est de l’Algérie, était toujours paralysé mercredi au 2e jour d’une grève illimitée lancée par le syndicat d’entreprise qui proteste contre la fermeture envisagée de la cokerie, a indiqué une source syndicale.

"Le complexe est toujours paralysé, tout comme les points de vente et de distribution dans tout le pays ainsi que le port d’Annaba où transitent les produits importés et exportés", a affirmé à l’AFP le secrétaire général du syndicat Smaïn Kouadria.

Les 7.200 employés du complexe d’El Hadjar, près d’Annaba (600 km à l’est d’Alger), qui a produit 750.000 tonnes d’acier en 2009, ont reçu le soutien de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à laquelle est affilié le syndicat d’entreprise.

Les sidérurgistes protestent contre la fermeture de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, selon des experts nommés après la mise à l’arrêt de cette unité en octobre dernier.

La direction avait alors estimé que des expertises sur l’état de la cokerie, vieille de 30 ans, étaient nécessaires en raison de sa vétusté et des dangers qu’elle présentait au niveau de la sécurité et de l’environnement.

Le syndicat rejette la fermeture de cette cokerie, "qui est un élément indispensable dans le processus de notre production. Nous refusons que ArcelorMittal écoule chez nous l’énorme stock de coke qu’il possède dans ses usines d’Europe de l’Est principalement, nous ne voulons pas dépendre de l’importation de ce coke par bateaux", a ajouté M. Kouadria.

Pour le responsable syndical, l’Etat algérien - qui détient toujours 30% du capital du complexe d’El Hadjar, société de droit algérien - "doit mettre en place un système de protection de la production nationale d’acier", à travers des incitations fiscales favorables et des prêts bonifiés par exemple.

La direction du complexe a récemment présenté un plan d’investissement de 200 millions de dollars entre 2010 et 2014 "qui ne tient pas compte de la rénovation de la cokerie", a souligné M. Kouadria.

Celui-ci a affirmé qu’aucune réunion avec la direction, qui était injoignable mercredi matin, n’aurait lieu ce jour.

L’usine d’El-Hadjar, filiale du géant mondial de l’acier, est une ancienne propriété de l’Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal.

Source : http://www.agefi.com/Quotidien_en_l...


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