Nicolas Sarkozy et le retour à la bougie

dimanche 27 décembre 2009.
 

Nicolas Sarkozy a beau jeu de se gausser des idées de la décroissance, mais le retour à la bougie n’est pas forcément là où on le croit...

Alors que le plan Grand Froid vient d’être activé, voilà qu’on nous annonce des risques de coupures d’électricité. On est en droit de s’étonner de ces annonces, alors que le gouvernement Sarkozy vante les mérites de l’industrie nucléaire française un peu partout dans le monde, industrie qui fournit aujourd’hui les deux tiers de l’électricité produite en France. Le bouquet énergétique de la France ne serait donc pas en mesure de garantir à nos concitoyen-ne-s la couverture de leurs besoins fondamentaux en électricité, et ce en plein hiver ?

Alors qu’à chaque pic de consommation, notamment par grand froid, la France doit importer de l’énergie de l’étranger, le gouvernement persiste à nous faire dépenser plus d’électricité, en favorisant systématiquement le chauffage électrique - comme cela a été le cas dans le Grenelle de l’Environnement, en ouvrant les supermarchés un jour de plus le dimanche ou encore en refusant de prendre de simples mesures d’économies d’énergie comme par exemple la restriction des panneaux publicitaires lumineux - ce qui serait pourtant doublement bien venu !

A l’heure où le gouvernement Sarkozy tente de faire passer le nucléaire pour une solution miracle au défi climatique, en essayant d’inclure le nucléaire dans les « technologies propres » à Copenhague, il est temps de rappeler, une fois de plus, que le nucléaire ne permet pas de répondre à l’urgence de réduction des émissions de gaz à effet de serre : 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de secteurs sans lien avec l’électricité, ou pour lesquels recourir à cette dernière n’est pas intéressant en termes de rendement : agriculture, exploitation forestière, procédés industriels, transports, chauffage...

Alors plutôt que d’en conclure à la nécessité de construire de nouvelles centrales, au prix de risques alarmants et de déchets radioactifs dont on ne sait que faire, le gouvernement serait bien inspiré de réorienter ces investissements massifs vers le développement des services publics, la recherche dans les renouvelables et l’efficacité énergétique, ce qui permettrait à la fois de sortir progressivement du nucléaire, tout en sauvegardant les emplois et en en créant de nouveaux, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de gagner en confort et en qualité de vie : transports collectifs, rénovation thermique des logements, chauffage moins onéreux, pollution réduite, et environnement sain...

Des milliards investis dans le nucléaire en France, et on en arrive à un pays menacé de se retrouver dans le noir et sans chauffage, en plein mois de décembre. Quel gâchis ! A moins que tout ceci ne soit destiné qu’à nous faire passer la pilule de la privatisation d’EDF ? On n’ose y croire...


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