Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, a estimé mardi que le gouvernement "utilisait" les sans-papiers pour "faire peur" à trois mois et demi des régionales et il a demandé la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers.

"Les Français ont un grand coeur, ils sont solidaires de ceux qui travaillent avec eux. Les Français, ce n’est pas seulement M. (Eric) Besson ni M. (Nicolas) Sarkozy", a-t-il lancé, debout sur une chaise devant une cinquantaine de travailleurs sans-papiers qui occupent le chantier d’un grand hôtel à Paris (XVIe arrondissement).

"Un hôtel de luxe où une nuit coûte entre un demi-Smic et cinq fois le Smic !", s’est-il exclamé, déplorant de voir "au bout de la chaîne, des malheureux qui n’ont pas de papiers" alors qu’ils travaillent.

Pour M. Mélenchon, "ça prend cinq minutes de régler cette situation : on écrit sur un papier +tous ceux qui travaillent ont droit à des papiers+, point".

Au côté du délégué CGT Raymond Chauveau, l’eurodéputé du Front de gauche s’est dit "impressionné par le courage" de ces sans-papiers qui sont "utilisés pour faire peur" par le gouvernement.

"Dans les périodes de crise, la droite a toujours utilisé la figure du bouc émissaire dangereux. Avant la deuxième Guerre mondiale, c’étaient les juifs, aujourd’hui ce sont les immigrés. Ca sert de prétexte pour masquer toutes les autres difficultés", a-t-il dit, soulignant que "le gouvernement est très fort pour mélanger les questions d’immigration et d’identité".

"Ils espèrent s’en servir" pour les régionales mais "ça ne va pas marcher", a-t-il assuré. Le député européen, "disponible" pour les régionales en Ile-de-France, s’est toutefois dit "d’accord avec Sarkozy pour nationaliser" le scrutin de mars.

Par AFP