Fin de l’histoire-géographie en Terminale : la peur du citoyen

dimanche 6 décembre 2009.
 

Fin de l’histoire-géographie obligatoire en Terminale S soit pour plus de la moitié des lycéens des filières générales. Vagues questions d’actualité pour ceux des terminales S et ES. Epreuve anticipée pour tous en fin de première après des programmes menés au pas de charge afin de ne pas laisser la place à la discussion et au débat durant les cours. Pas de doute, la réforme du lycée version Luc Chatel a soigneusement pris soin d’écarter de ses priorités la formation de futurs citoyens.

Pire, force est de constater qu’il s’agit bien d’une volonté délibérée d’éloigner les élèves de la compréhension du monde : analyser le présent et mieux appréhender le futur par la connaissance de notre passé ou encore comprendre les grands équilibres qui sont ceux de notre époque contemporaine. Sans doute le monde tel qui va, l’ordre globalitaire qui résulte du capitalisme financiarisé est-il à ce point indéfendable qu’il vaut mieux le cacher aux yeux des élèves, futurs salariés, futurs électeurs, futurs citoyens.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. Ce sont pourtant les futurs savants de la nation que l’on veut dépourvoir d’esprit critique pour en faire des outils plus aisément manipulables par le capital et ses tenants politiques. C’est là un retour en arrière de plusieurs siècles d’autant plus dangereux qu’il s’accompagne d’une conception patrimoniale de l’éducation artistique, qui tourne le dos à toute culture par-dessus les frontières et les nations (« Notre lycée doit donner enfin à la culture la place centrale qui lui revient. La culture française est l’identité de notre pays. Nous devons faire partager ce trésor aux lycéens. (...) Le devoir de l’école est de transmettre à chacun notre patrimoine commun, qui est fondamentalement culturel. (...) Il est urgent de développer leur regard critique et d’ancrer leur rapport à l’image dans une culture patrimoniale » Sarkozy le 14 octobre 2009).

A l’inverse, le Parti de Gauche met au cœur de son projet l’émancipation pour le progrès humain. C’est pourquoi le Parti de Gauche souhaite assigner à l’Ecole notamment la mission que Condorcet résumait en son temps par la formule : construire « des citoyens qui ne s’en laissent pas conter mais qui entendent qu’on leur rende des comptes ». Repousser la réforme du lycée, ensemble cohérent qui nie cet objectif, promeut l’autonomie des établissements et s’attaque au caractère national du baccalauréat, est donc désormais une priorité.


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