Mélenchon rêve de fédérer du PC aux amis de Besancenot

samedi 14 novembre 2009.
 

Profitant du lancement d’un nouveau blog à son image « de petit David qui affronte de grands Goliath », Jean-Luc Mélenchon a promis que si le NPA d’Olivier Besancenot accepte de rejoindre le Front de gauche aux régionales, « on renversera les tables et on fera un score pas croyable ». Une façon pour l’eurodéputé et président du Parti de gauche de mettre la pression sur le parti trotskiste qui se réunit ce week-end à Clichy (Hauts-de-Seine) en conseil politique national. « Il faut s’unir pour être crédible aux yeux de la société », a insisté jeudi soir Mélenchon dans un café branché de Paris. Pour lui, « la décision du NPA aura un impact considérable sur la campagne ».

Mais dès vendredi, le médiatique bretteur a été pris de court par les communistes. Dans un entretien à L’Humanité, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a remis ses pendules à l’heure, jetant un froid parmi ceux qui rêvent d’unité.

« Contrairement à Olivier Besancenot, a-t-elle dit, nous ne pensons pas qu’il faut une “bonne opposition de gauche” dans les régions mais bien de “bonnes majorités de gauche”. » La secrétaire nationale a mis le doigt sur l’élément principal de blocage : « il s’agit pour nous de participer aux exécutifs régionaux » car « ce n’est pas la politique de la chaise vide qui fait avancer les choses, mais, au contraire, de pousser jusqu’au bout des propositions et de se battre pour qu’elles soient mises en œuvre ». Ambiance plombée

Au sein du NPA, cette interview de Buffet est considérée comme « une fin de non-recevoir ». Avec toujours ce leitmotiv : pas question « de participer à des exécutifs dominés par le PS ». Cette exigence devrait être réaffirmée à l’issue du conseil politique national, dans les amendements que le NPA fera sur le texte d’unité proposé par le Front de gauche. Autre exigence possible : présenter des listes de la gauche radicale « dans toutes les régions » et non pas seulement, comme le veut le PC, « partout où les conditions peuvent être créées ». L’ambiance entre le PC et le NPA est plombée depuis longtemps. La rupture pourrait être consommée. Mardi, lors d’une réunion des responsables de la gauche radicale, le représentant PCF est parti « au bout d’un quart d’heure », souligne un représentant du NPA, « ce qui en dit long sur leur motivation ».

Quant à Mélenchon, qui tente de faire un lien entre le PC et le NPA, ce même représentant du parti de Besancenot estime qu’il va devoir « faire un choix ». Celui-ci, croit-il savoir, sera celui du PCF, « même s’il risque de s’y faire engloutir » car « il y a des élus et qu’il est institutionnel ». Tout en précisant qu’il n’est pas « formellement » en campagne, l’ancien sénateur accrédite cette thèse : « Oui, réellement, ça m’intéresse l’Ile-de-France. » Or il sait le poids du PC dans la première région de France. Tous les scénarios sont donc possibles, y compris celui d’un tandem entre Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet…

Sophie de Ravinel


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